21 mesures pour lenseignement des mathématique: wiskundevisie
die we al vele decennia in Vlaanderen verkondigen
par Cédric Villani, député de lEssonne et Charles
Torossian, inspecteur général de léducation nationale France
Rapport remis le 12 février 2018
De Franse
beleidsmakers voeren momenteel een grote campagne om het wiskundeonderwijs weer
op het juiste spoort te krijgen. In opvallend veel passages worden ideeën
verkondigd die we zelf in onze publicaties al vele decennia propageren Ze
wijken sterk fa van de constructivistische en ontdekkende visie van het Freudenthlk
Instituut, van de VS-Standards (1989),
van de visie in onze leerplannen wiskunde eerste graad s.o. , van de recente nefaste ZILL-optie voor ontdekkend
en contextueel leren & aversie tegen het gebruik van wiskundemethodes
1. Moderne wiskunde was een mislukking en
extreme formalistische visie, maar het andere extreem, de constructivistische
wiskunde was/is ook nefast
Si le projet des mathématiques modernes des années
1960-1970, issues du mouvement bourbakiste et portant sur la nature des
contenus enseignés, était théoriquement louable, il faut bien reconnaître que
sa mise en pratique dans lenseignement non universitaire a été un échec
retentissant.
(In de periode 1973-1998 voerden we een lange kruistocht
tegen de moderne wiskunde).
Pour tenter dy
remédier, on sest réclamé dun autre mot dordre, plutôt pédagogique : l'élève
doit faire des mathématiques (doing mathematics in Standards van 1989). Il est
vrai que le mathématicien fait des mathématiques, et sa pratique est originale
au sens quil crée une chose nouvelle. Mais on a trop souvent oublié que pour
faire des mathématiques, il faut au préalable en avoir appris.
La multiplication des activités de toutes sortes plaçant
lélève au centre de ses apprentissages, voire de la construction de ses
propres savoirs, a procédé dune intention tout aussi louable. Force est de
constater, aujourdhui, que les résultats ne sont plus au rendez-vous et que
les publics les plus fragiles socialement y ont plutôt perdu.
(Vanaf 1987 voerden we een nieuwe kruistocht tegen de constructivistische,
ontdekkende en contextuele wiskunde. We slaagden er als leerplanontwerper ook in om die visie buiten het leerplan wiskunde lager onderwijs te houden, maar jammer genoeg drong ze door in de leerplannen wiskunde 1ste graad s.o. en recentelijk ook i de ZILL-optie voor ontdekkend en contextueel wiskundeonderwijs.)
2.
Nefaste
contextuele & ontekkende wiskunde vertrekkende van complexe
probleemsituaties
On a pu constater, depuis le début des années 1990, la
substitution du cours par des activités diverses (activités de découverte,
tâches complexes censées développer des compétences transversales, démarche
dinvestigation, démarche de projet, activités interdisciplinaires, etc.) qui
navaient pourtant pas vocation à le faire disparaître. La volonté de rendre
les élèves chercheurs peut être pertinente, bien évidemment, mais lon peut
sinterroger, en termes defficacité, sur le choix des moments, des durées, des
thèmes de ces recherches, voire la manière dont elles sont conduites. Les
activités de découverte sont trop souvent artificielles.
Le monde réel (zgn. realistische contexten en
probleemsituaties) savérant beaucoup plus difficile à appréhender que les
modèles mathématiques utilisés pour le décrire ; souvent, les contextes retenus
perturbent les élèves plutôt quils ne les aident et ces modèles sont tellement
simplifiés quils napportent pas de réelle plus-value aux disciplines
auxquelles ils sont empruntés (économie, sciences physiques, etc.).
De même, les tâches complexes nont pas toujours un objectif
dapprentissage mathématique clair. Leur conception savère extrêmement
chronophage pour les professeurs et leur résolution lest également pour les
élèves, sans pour autant être toujours porteuse dapprentissage, notamment
auprès des plus faibles en mathématiques.(Staat te ver af van wiskunde als
vakdiscipine en cultuurproduct.)
De manière générale, ces activités visent à « faire » plutôt
quà « apprendre ». Très difficiles à mener de façon efficiente, elles peuvent
savérer opportunes mais ne doivent en aucun cas se substituer à une vraie
phase de formalisation ni à un travail régulier dentraînement.
Pour pouvoir utiliser les mathématiques avec efficacité,
notamment dans des situations complexes, il faut avoir acquis des
connaissances, des méthodes, et avoir été sensibilisé aux stratégies de
résolution de problèmes spécifiques à la discipline. Toutes ces choses doivent
être aussi enseignées. On ne développe des compétences solides quen sappuyant
sur des connaissances solides. Plus généralement, il faut tendre vers une plus
grande efficacité et sinterroger sur ce que chaque élève a appris à lissue
dune séance.
3.
Le rôle
du professeur: expliciete instructie
Le professeur doit retrouver toute sa place dans les moments
de « présentation et commentaires des savoirs » (le cours). Qui mieux que le
professeur peut exposer pas à pas un texte de définition, de théorème, de
propriété, en en expliquant les tenants et les aboutissants, le pourquoi de tel
élément de quantification, son importance, la nécessité de la précision de tel
terme ? Le professeur doit ainsi retrouver la fierté de son savoir et de son
aptitude à lexposer et lexpliquer. Cela ne peut que renforcer sa légitimité
et le respect que ses élèves lui témoignent.
4. Le calcul et les automatismes
4.1. Calcul : une
place centrale un calcul intelligent
Depuis un certain nombre dannées, il semble y avoir un
malentendu entre les recommandations figurant dans les documents officiels sur
la place du calcul et les pratiques observées en classe de mathématiques.
Le calcul a été sérieusement discrédité dans un passé pas si
lointain et finalement partiellement réhabilité dans les programmes récents de
lÉcole, puisque la stratégie mathématiques en 2014 annonçait : « La
connaissance et la compréhension des nombres, ainsi que le calcul, en
particulier le calcul mental, tiendront une place centrale dans les nouveaux
programmes de mathématiques. » La mission reprend à son compte les conclusions
de la conférence de consensus organisée par le Cnesco en 2015, notamment sur
lindispensable acquisition et mémorisation des tables (addition et
multiplication).
Lavis de lAcadémie
des sciences de 2007 et linterprétation quen fait Thierry Dias sont
intéressants et mettent bien le sujet en perspective, que ce soit à lécole
primaire ou au collège. « Le calcul doit être vu comme un jeu sur les nombres,
il doit donc être présenté comme tel dès les petites classes dans des tâches
variées faisant la part belle à cette dimension ludique. De manière
concomitante, une pratique simultanée de la numération et des quatre opérations
doit être encouragée dès le CP, comme nous lapprennent les observations des
systèmes performants à linternational (cf. §2.1). Le calcul sur les nombres
construit les fondamentaux nécessaires à toutes les connaissances mathématiques
et cela requiert du temps dapprentissage dans les classes. Lefficacité de cet
apprentissage repose aussi sur lacquisition nécessaire des automatismes. »
Il ne s'agit évidemment pas de se précipiter à poser les
opérations, sans compréhension ou contexte, mais plutôt d'explorer des situations
qui donnent du sens aux actions liées aux quatre opérations, de les mettre en
action, puis d'évoluer progressivement vers les écritures mathématiques. Les
modalités de développement des capacités calculatoires sont diverses et
complémentaires (le calcul mental, en ligne, posé, écrit, approché et
instrumenté).
Toutefois le calcul mental reste une modalité insuffisamment
travaillée à lécole primaire (notamment par rapport aux pays asiatiques) et au
collège. Il en est dailleurs de même pour le calcul approché qui reste
cantonné à quelques activités trop sporadiques. En revanche, le temps consacré
aux répétitions dalgorithmes de calcul dit « posé » est souvent
disproportionné, notamment concernant la multiplication. A contrario, un
algorithme aussi intéressant mathématiquement que celui de la division est trop
souvent vécu comme une souffrance par les élèves. La diversité des algorithmes
permettant de faire une même opération devrait également faire lobjet de
pratiques plus récurrentes.
4.2 Vastzetten van de
kennis
Par ailleurs, la volonté de ne pas réduire lacte
mathématique à de simples techniques répétitives, afin de donner toute son
importance au sens des démarches, a conduit à des incompréhensions totales,
certainement faute daccompagnements suffisants. On en est ainsi arrivé parfois
à la disparition complète dactivités dancrage, de « gammes ou déchauffements
» pourtant indispensables. Des rituels de calcul permettent pourtant de faire
fonctionner et de stabiliser les connaissances, les méthodes et les stratégies.
Les activités routinières de calcul permettent de gagner de laisance, de la
fluidité, de la flexibilité, dacquérir des automatismes (destinés à libérer la
charge cognitive et la mémoire de travail). Avec un peu dentraînement, les
élèves réussissent ce type dactivités, ce qui développe leur plaisir à faire
des mathématiques et les aide à progresser. La réussite des élèves est un
facteur de satisfaction de leurs professeurs. Il faut absolument retrouver un
équilibre essentiel à la réussite des élèves et cela vaut pour tout le cursus
jusquà la terminale. Sil est exclu de limiter la formation des élèves à
lentraînement au calcul, sa fréquentation trop rare rend inaccessible à
beaucoup la pratique de résolution de problèmes, dès lors que le moindre calcul
fait obstacle.
4.3 Automatismes
Il est souvent question de « donner du sens » au calcul mais
il ne faut pas oublier que le calcul est porteur de sens en lui-même. Il est
même « donneur de sens » puisque la construction du nombre dans les petites
classes passe par des activités ludiques variées et que ces jeux sur les
nombres sont lessence même du calcul. Cest dans cette optique quil faut
mettre en uvre la préconisation de lAcadémie des sciences de 2007 (cf. 3.2.1)
recommandant lapprentissage simultané de la numération et des quatre
opérations dès le cours préparatoire. Seule cette pratique permet déchapper au
risque souvent dénoncé par Rémi Brissiaud41 de réduire la notion de nombre à
celle de comptage par récitation de la comptine numérique42. Les jeux de groupements
et de partages pratiqués dès l'école maternelle ouvrent la voie aux
décompositions multiplicatives des nombres, en plus des décompositions
additives. La représentation des nombres par des « constellations », le
comptage par groupements (de 2 en 2, de 3 en 3, de 5 en 5), et d'autres
pratiques adaptées, constituent une approche intuitive de la construction du
nombre par addition et par multiplication. Cette mise en place est fondamentale
et il faut prendre le temps nécessaire pour installer les quatre opérations en
alternant le travail sur le sens (comprendre pourquoi on le fait, le mettre en
actes puis en mots) et celui sur lacquisition nécessaire des automatismes.
Retarder cet apprentissage est donc tout aussi néfaste à la compréhension quà
lautomatisation du calcul. Cette automatisation ne doit pas être interprétée
de manière mécaniste, elle permet de libérer la pensée de charges cognitives
pour son émancipation, tout en facilitant des représentations mentales propices
à la résolution de problèmes.
5.Belang van degelijke wiskunde-methode (haaks op
ZILL-visie die enkel kritiek formuleert op het gebruik van een wiskunde-methode
« Une méthode denseignement des mathématiques efficace est
avant tout une progression, souvent bâtie sur plusieurs années, dans la
présentation des notions, dans la représentation des nombres, dans le passage
du concret à labstrait, dans la répétition des apprentissages, des
entraînements et des pratiques. Le manuel se doit dès lors dêtre le garant de
cette cohérence, sans pour autant porter atteinte à la liberté pédagogique de
lenseignant. Enfin, si lon pense à certaines situations de remplacement
denseignants, le manuel est la première ressource (et peut-être la seule) pour
le professeur contractuel découvrant son service, parfois quelques heures avant
sa première séance. »
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