Pour être plus juste, lécole doit servir sa mission fondamentale! Le développement intellectuel et culturel.
Prof. Bulle Nathalie , Revue Skhole.fr 26/05/2016
Deze dringende oproep om terug de fundamentele missie van het onderwijs centraal te stellen, is ook onze oproep en wens -niet enkel voor het nieuwe jaar, maar ook voor de verre toekomst
De onderwjsvisie van prof. Bulle staat haaks op deze van onderwijshervormers en nieuwlichters van voorbije decennia, haaks op egalitaire visie van Vlaamse onderwijssociologen, haaks op geplande hervormingen, haaks op de 7 rapporten en adviezen over de toekomst van het Vlaams onderwijs en de nieuwe eindtermen, haaks op de ZILL-leerplanfilosofie van de katholieke onderwijskoepel ...
Nathalie Bulle is niet de eerste de beste: directrice de recherche au CNRS au Groupe dEtude des Méthodes de lAnalyse Sociologique de la Sorbonne (GEMASS, Paris). Elle est membre du Conseil scientifique de l'enseignement scolaire (DGESCO) et du Haut conseil de léducation.
Basisstelling: Tant que nous penserons que les inégalités sociales se construisent à lécole et par lécole, tant que nous oublierons le contexte social plus large où, quelle que soit lécole et aussi bonne quelle soit, se construisent des différences et des inégalités qui dépassent sa portée,nous affaiblirons sa capacité à jouer son rôle pédagogique véritable, au sens large, son rôle de transmission culturelle et de formation intellectuelle et nous la rendrons plus profondément inégalitaire. (Deze stelling van sociologe Bulle staat haaks op onderwijsvisie van Vlaamse sociologen als Jacobs, Nicaise, Van Houtte, Agirdag ... Ze stemt ook overeen met de getuigenis vandaag van schrijver Yves Pétry in De Morgen: "Waar zou ik (als handarbeiderskind) gestaan hebben zonder verzekerde toegang tot uitstekend onderwijs". ---------------------------------------------------------------------------
Je partirai de lidée que linjustice la plus grande qui peut émaner dune institution comme lécole est quelle fasse autre chose quaccomplir sa mission première, le développement intellectuel et culturel.
Lécole est entravée dans sa mission parce quelle tend, dans son combat affiché contre les inégalités, à nier idéologiquement ou à méconnaître deux réalités, celle premièrement de la dynamique véritable du développement humain, et deuxièmement celle de la diversité humaine.
Nous avons été, en Europe, mais tout particulièrement en France, le cur de la pensée éducative occidentale.
Notre culture pédagogique était si solide que, lors de la généralisation de léducation formelle par les lois Ferry, nous avons été en mesure de former dexcellents maîtres et de bâtir un enseignement élémentaire dune qualité exemplaire. Cette culture pédagogique, centrée sur la formation rationnelle, a fait la force de notre système éducatif, lui a permis de rester performant alors même quil se laissait progressivement gagner par la politique, en un sens réducteur et, aveuglément, par une conception quasi-religieuse du rôle de lécole dans la société.
Ces évolutions contemporaines donnent peu de prise à la critique. Les transformations constantes de notre système éducatif alimentent lillusion de son adaptation aux besoins économiques et sociaux de notre temps. Les sciences humaines et sociales proposent à son sujet des diagnostics dominés par des partis pris, largement convergents.
Les idées les plus simplificatrices sont véhiculées, quasiment à lunisson, par les médias. Elles relayent des antinomies factices qui font obstacle à toute réflexion ou débat, telles que savoirs versus compétences, formation par les disciplines versus activité des élèves, enseignement traditionnel versus moderne, etc.
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La preuve de la valeur du modèle éducatif dun pays nest ni le bonheur à court terme de ses enfants, ni les réponses quils sont en mesure dapporter à des QCM, mais la capacité de ces enfants mêmes, une fois adultes, à assurer la prospérité de leur pays, en étant des créateurs de valeur, dans tous les domaines et à tous les niveaux.La grande question éducative aujourdhui, celle qui engage lavenir intellectuel, économique et social de notre société, pourrait être la suivante : vivra-t-on demain du tourisme organisé dans le musée France ou poursuivra-t-on dans la voie passée en faisant encore partie des premières puissances économiques et intellectuelles du monde présent ? Lenseignement est notre potentiel de sauvegarde et de développement. Cest lintelligence et la propriété intellectuelle quil permet de développer qui sont nos plus grandes valeurs et peuvent assurer un avenir à notre modèle social.
En revanche, en suivant les voies prises, et je mintéresserai principalement aux enseignements primaire et secondaire, notre système na aucun avenir. Je dégagerai 3 priorités pour que lécole se réapproprie sa mission de formation intellectuelle et culturelle sans prétendre être exhaustive.
1 La formation intellectuelle et culturelle doit être prioritaire sur léducation.
Entendons-nous bien, éducation et formation intellectuelle ne sopposent pas, mais elles tendent à être opposées par les interprétations non pas participatives mais niveleuses de la démocratie. Le rapport de la formation intellectuelle et culturelle à léducation renvoie à un débat maintenant ancien, et pourtant inépuisé.
Des catégories anthropologiques ont envahi à ce sujet le vocabulaire de léducation. La socialisation sest substituée à lintégration, la culture commune préparant à mener sa vie dans la société, à la culture générale fondant lautonomie du jugement par la connaissance.
Pour le philosophe John Dewey, une culture conçue comme raffinement interne de lesprit soppose à une disposition socialisée. Lhomme est ainsi réduit à sa dimension sociale. On normalise le citoyen démocratique. Il doit être, dune manière concrète, tourné vers le monde extérieur, vers les autres.On ne jure plus que par les activités collaboratives, etc. Et lécole meurt, on la vu, de la suspicion qui la ronge de privilégier des cultures particulières et de faillir à sa mission éducative générale en se faisant un vecteur majeur de la construction des inégalités sociales.
Tant que nous penserons que les inégalités sociales se construisent à lécole et par lécole, tant que nous oublierons le contexte social plus large où, quelle que soit lécole et aussi bonne quelle soit, se construisent des différences et des inégalités qui dépassent sa portée,[9]nous affaiblirons sa capacité à jouer son rôle pédagogique véritable, au sens large, son rôle de transmission culturelle et de formation intellectuelle et nous la rendrons plus profondément inégalitaire.
La question est de savoir si nous formerons demain uniquement des frustrés de lécole, simples utilisateurs des nouvelles technologies, consommateurs sans esprit critique, professionnels étroits, ou à tous niveaux des êtres humains et des professionnels accomplis, éclairés, et responsables.
En se détournant de ses finalités premières, lécole sest engagée sur la première voie : celle des minima transformés en objectifs, tels quartificiellement définis par lactuel « socle commun de connaissances et de compétences »; sur la voie du baccalauréat donné, de labandon de leffort intellectuel et des apprentissages par les savoirs formels, en témoignent des programmes éducatifs vidés de leur substance et des manuels doù tout exposé systématique disparaît au profit des images; la voie aussi de la professionnalisation étroite des cursus au détriment de leur intérêt et de leur richesse ; la voie enfin du pilotage par les chiffres plutôt que celle de la formation des hommes. Pour répondre à de pseudos minima éducatifs, lécole abandonne lobjectif damener chacun à son potentiel maximum. Les entreprises savent, elles, que les individus qui les composent sont leur valeur. Leur intérêt premier est dinvestir sur les individus et non sur la production. De manière plus fondamentale, un impératif politique est de penser que les membres dun pays sont sa richesse.
Dans cette optique, lécole doit être campée sur sa mission intellectuelle et culturelle générale, et fédérer autour delle les élèves et le corps professoral. Elle doit leur offrir un environnement structuré, centré sur le travail, enthousiasmant pour eux. Un tel recentrement de lécole sur ses fins profondes est son plus grand défi.
2 - Les apprentissages intellectuellement les plus formateurs doivent avoir priorité sur les compétences fonctionnelles supposées plus directement utiles.
Les idées dapprentissage par lexpérience et de mise en situation, aujourdhui mobilisées, sappuient sur une psychologie dérivée du darwinisme.[10]Le développement intellectuel est supposé sinscrire dans la continuité du développement biologique.Cette voie est empruntée par une majorité des courants qui se disent modernes en éducation. Suivant linspiration adaptative de ces courants, léducation intellectuelle doit reposer sur lactivité propre de lindividu mis en situation de réagir à des problèmes pour atteindre les fins pratiques quil poursuit.
Dans cette perspective, les savoirs auraient avant tout un rôle opérationnel, et cest à travers ce rôle pratique quils susciteraient lintérêt des élèves. Pour cela, il sagit donc de leur faire apprendre en faisant, learning by doing. Laccent est mis sur les processus, sur les modes de fonctionnement, plutôt que sur les savoirs eux-mêmes.
Ce qui est cohérent avec la substitution de léducation à la formation intellectuelle. Lapprentissage est en effet conçu comme une éducation de lintellect, doù lidée qui domine dapprendre à apprendre et qui fait écho à Rousseau se targuant de ne pas chercher à enseigner la science, mais à former linstrument propre à lacquérir. La tendance aujourdhui est de valoriser des formes dapprentissage fondées sur linteraction. Les solutions aux problèmes posés doivent émerger des discussions de groupe. Le savoir lui-même, quel quil soit, est confondu avec linformation.
Lélève dit-on, doit apprendre à structurer linformation, son « attitude » est tenue pour plus importante que « les connaissances factuelles » quil pourrait engranger ; lenseignant ne doit plus être un « transmetteur dinformation ». Le savoir na pas à être maîtrisé, il doit seulement pouvoir être mobilisé pour la résolution de problèmes. Doù aussi limportance accordée aujourdhui à lidée de compétences qui évoque des savoirs mis en acte, et de manière parfois réductrice, des savoir-faire. A travers lidée de compétence, lesprit est vu comme un activateur de programmes ou de schèmes daction plus ou moins généraux qui apportent des réponses méthodiques à des situations particulières.
En conséquence de ces interprétations adaptatives de la connaissance, il semble impossible de développer des compétences, ou encore de « programmer des schèmes » de pensée, directement par une intervention extérieure. Les schèmes se construisent « au gré dun entraînement, dexpériences renouvelées. » Doù aussi lidée que la transmission engendre la passivité. Les élèves doivent être confrontés à des situations concrètes demblée complexes, les problèmes et non les explications de lenseignant étant supposés présider au développement intellectuel. Doù une justification des enseignements pratiques interdisciplinaires et la diminution drastique des horaires consacrés aux disciplines dans les nouveaux programmes du collège etc.[11]
Toutes ces évolutions, y compris on la vu celles qui donnent la priorité à léducation sur la formation intellectuelle et culturelle senracinent dans lidée dune continuité entre lesprit et la nature. Elles offrent au final une idée quelque peu « robotisée » de lapprentissage qui désenchante lécole.
Une alternative moderne très peu comprise a été développée notamment par le célèbre psychologue russe Lev Vygotsky. Suivant cette alternative, et contrairement aux hypothèses adaptatives, les capacités du raisonnement humain dépendent de la maîtrise de savoirs systématiques ou théoriques. Les savoirs systématiques sont constitués de composants qui tirent leur signification de leurs relations mutuelles, ce sont des intermédiaires abstraits, des outils de généralisation qui ne peuvent être induits directement de lexpérience empirique. Cest leur organisation en système et leur simplicité détachée du réel qui donnerait sa force analytique à la pensée.
Cette voie de la psychologie part du principe que le développement humain a rompu avec la nature, dès lors que les hommes ont développé des facultés récursives, facultés de transmettre des idées décorrélées des situations concrètes, de les imbriquer dans lesprit, de penser des pensées. Elle considère donc quil y a non pas continuité entre nature et esprit, mais deux voies de la connaissance qui interagissent dans le développement humain, une voie logique, théorique, ou encore inférentielle, et une voie empirique, concrète. Suivant ces vues, la tête bien faite dépend avant tout non pas des habitudes de résolution de problèmes en situation, mais de lintériorisation intelligente des savoirs systématiques par les individus.
Ce qui compte cest la compréhension de ces savoirs en tant que systèmes cohérents, et celle des liens quentretiennent ces systèmes avec le monde. Ce ne sont pas de simples contenus de pensée, de linformation, ils jouent un rôle logique structurant dans la pensée, ils fondent les capacités réflexives des individus. Il existerait donc non pas une continuité entre nature et esprit, mais une harmonie logique entre savoir et pensée. Cette différence est fondamentale car son incidence sur le rôle de lécole et la conception des curricula denseignement est immense.
Au lieu de se fonder sur des activités « concrètes », et aller à cet égard du complexe (concret) vers le simple, lapprentissage intellectuel doit aller du simple, élémentaire, vers le complexe. Il doit permettre une intériorisation, ou encore une reconstruction du savoir, au cours de laquelle ce dernier nest ni un simple contenu à apprendre, ni un outil pour agir, mais un support de signification, un outil intellectuel dynamique.Parce quils se développent sur la base de la construction dun maillage de concepts, les savoirs organisés, systématiques appellent naturellement des explications verbales, un enseignement explicite. Et parce que cet enseignement est explicite, il doit être élémentarisé et développé progressivement pour sappuyer sur les acquis des élèves et rester à leur portée. Ce que nous apprend tout particulièrement la psychologie de Vygotski, malheureusement dévoyée par la littérature de seconde main,[12] cest que le processus dapprentissage scolaire est voué spécifiquement au développement des savoirs systématiques ou théoriques, et que ces savoirs engagent, à linverse des idées communes développées à leur sujet, une augmentation du potentiel dapprentissage et de compréhension.
La compréhension rationnelle élémentaire, en appelle à ce que lon peut nommer la grammaire dune discipline. A contrario, labsence de cette grammaire sous-tend les apprentissages mécaniques, non seulement peu efficaces et sans valeur développementale, mais sources déchecs.
On voit que, selon le parti pris psychologique, ce qui est actif et développemental est inversé. On peut craindre par exemple que certaines propositions individuelles en mathématiques ne puissent jamais être réellement comprises à moins que certaines idées clés des mathématiques comme structure soient elles-mêmes comprises. Cet apprentissage de la grammaire dune discipline, comme lévoquait dans les années soixante un philosophe de léducation américain, Paul Hirst, ne peut être réalisé de manière adéquate que si lenseignement dans son ensemble la respecte implicitement, ce qui a des conséquences importantes sur la qualité académique du corps professoral.
3 - Les réalisations individuelles doivent avoir priorité sur les solutions massifiantes
Un défi de lécole est de donner à chacun, indépendamment de son milieu dorigine, les plus grandes opportunités de réalisation, autrement dit les plus grandes chances dans la vie.
Une approche intéressante à cet égard est celle des capabilités développée par le prix nobel déconomie, Amartya Sen. La notion de capabilité renvoie aux possibilités concrètes que les individus ont de saccomplir, ou encore de mener une vie digne dêtre vécue. La notion de capabilité renvoie à leur qualité en tant quacteurs de leur vie, autrement dit aux valeurs, au type de vie et à la réalisation des objectifs quils ont des raisons de valoriser. Elle invite à repenser les finalités des politiques menées, en sintéressant aux aspirations et aux priorités personnelles des individus. En matière déducation formelle, la justice sous langle des capabilités sintéresse aux chances données aux individus, non pas daccéder aux statuts sociaux les plus élevés, ce qui na de sens que statistique, mais de développer les potentiels et daccéder aux niveaux déducation leur permettant de mener la vie qui est à leur portée et quils choisiraient de vivre.
Cela exige, en premier lieu, une réussite des premiers apprentissages à laquelle on ne peut surseoir sans mettre en péril les devenirs scolaires. En second lieu, loffre éducative doit être rendue plus flexible, sans être pour autant à la carte, elle doit offrir de vraies possibilités dapprofondissements et denrichissements autour dune éducation libérale et polyvalente, sans que soient dévalorisées à cet égard les vocations professionnelles et techniques. Contre tout soupçon dindividualisme, je dirais quun des rôles de lécole est duvrer pour que lambition quelle insuffle aux élèves soit subordonnée à une éthique sociale. Ce nest justement pas en les persuadant, comme on tend à le faire en éludant les buts premiers de lenseignement, que leur valeur est définie par leur employabilité, ou que tout se résume à la place occupée dans le système de stratification sociale.
Comme le disait sur ces sujets le philosophe Alfred Fouillée au 19e siècle, si vous voulez quune montre marche, ne commencez pas à en briser le ressort. Or, le grand ressort ici nest pas le calcul utilitaire, cest le besoin de savoir, de connaître, cest lamour de la vérité pour elle-même, ce souci de vérité dont parle le mathématicien Laurent Lafforgue. Cest par cette curiosité, cette passion que lenseignement aura su faire naître, que peut se développer chez lélève un idéal susceptible dêtre mis au service du bien commun. Lécole, pour créer une société humainement prospère, doit subordonner ses finalités éducatives à un libéralisme de lesprit.
En résumé, pour que notre système éducatif se recentre sur sa mission première, pour quil satisfasse des impératifs dambition pour notre société et pour chacun de ses individus, il faut inverser les priorités définies par la pensée courante : 1- La formation intellectuelle et culturelle doit être prioritaire sur léducation. 2- Les apprentissages intellectuellement les plus formateurs doivent avoir priorité sur les compétences fonctionnelles supposées plus directement utiles. 3- Les réalisations individuelles doivent avoir priorité sur les solutions massifiantes.
Pour mener à bien ces inversions de priorités, quelques conditions simposent : - Se réapproprier la pensée de lécole avec des objectifs à long terme et des hypothèses justes sur le développement intellectuel. On doit se libérer à ce sujet de lemprise des organisations internationales qui ont adopté une conception adaptative anglo-saxonne de lenseignement, et qui tendent à une homogénéisation des systèmes nuisible à terme aux petits pays, dont les ressources majeures sont intellectuelles.
- Promouvoir la qualité de notre corps enseignant. - Enfin, assouplir loffre éducative non pas au niveau des établissements, mais des individus, en maintenant pour tous des attentes élevées, et un fonctionnement clair du système éducatif.
Bijlage
Prof. Nathalie Bulle: La critique néo-marxiste et les progressismes éducatifs Laccélération de lexpansion des systèmes éducatifs dans les années 1960s a suscité la critique néo-marxiste, cette dernière sest faite la critique de toutes les formes de différenciations internes qui conduisaient à un partage des parcours des élèves privilégiant statistiquement certains groupes sociaux, sur le plan de lorientation, sur le plan pédagogique, sur celui des classes ou des établissements.
Rangée notamment derrière le célèbre sociologue français Pierre Bourdieu, cette critique a mis en cause les formes dominantes de la culture scolaire. La profession enseignante sest trouvée ainsi accusée de reproduire par lécole des inégalités contre lesquelles elle pensait au contraire lutter. Cétait lépoque du triomphe des structuralismes et relativismes associés.
Dans ce contexte de forte remise en cause du modèle académique, et du développement de la problématique de léchec scolaire, au besoin amplifiée par les promoteurs des idées nouvelles[7], les approches pédagogiques multiples et variées ont été promues, sous légide dun Freinet, dun Piaget, sous la bannière des pédagogies actives, des pédagogies de projet etc.
Toutes ces approches ont été diffusées au nom de la modernisation et de la démocratisation de lenseignement.
On peut noter cette coïncidence entre la domination de la critique néo-marxiste et la montée institutionnelle des progressismes éducatifs variés. Elle sexplique par une sorte de symbiose idéologique. La première, par sa critique radicale et récurrente du système éducatif, sattaque indéfiniment à toutes les formes dinégalité qui ne manquent pas de se créer.
La seconde, par la réponse radicale quelle offre, proposant une table rase du passé pédagogique et des missions intellectuelles antérieures de lécole, au service dune mission éducative première développée autour de la thématique de la citoyenneté et du vivre ensemble.[9]
Dans ce contexte fortement critique, les changements du système éducatif français depuis les années 1960 et 1970, avant même quun projet de professionnalisation des enseignants du second degré ne se concrétise, révèlent les progrès dune rénovation pédagogique de lensemble du système, touchant les curricula, la pédagogie stricto sensu et les programmes. Ce sont les promoteurs des idées nouvelles qui ont animé les commissions de réforme du système denseignement[10], et en ont inspiré les nouvelles orientations.
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