Pourquoi nos enfants ne savent plus lire:nog steeds problemen met globale leesmethodiek à la Decroly in Frankrijk (Frankrijk)
Frankrijk: Dans les années 60 et 70, un courant de pensée progressiste sest mis en tête de réformer lapprentissage de la lecture. Les méthodes traditionnelles, disaient-ils, sont trop arides, trop mécaniques, elles assomment les élèves et participent à la sélection sociale qui frappe les enfants des classes populaires. Elles doivent être mises au rencart au profit de pédagogies plus modernes (=globaa lleren lezen, whole language..) Bientôt dominant dans lappareil de lÉducation nationale, ce courant bien intentionné a inspiré les changements qui ont affecté lenseignement du français dans les classes élémentaires.
Vurige pleidooien voor de nefaste globale leesmethodiek voor het leren lezen in het eerste leerjaar hebben we in Vlaanderen vooral in de jaren 1930-1955. Op de Pedagogische Week van 1952 pleitte de inspectie volop voor de globale methodiek.
Er kwam een nieuwe opstoot in de jaren zeventig met de opkomst van Freinetonderwijs in de jaren zeventig. Ook invloed van Paulo Freire.
Maar ook nog in 1995 maakte het Leuvens Steunpunt NT2 (nu CTO) nog propaganda voor een globale aanpak.
Zelf hebben we ons als lerarenopleider in sterke mate verzet tegen die voorstellen. We deden ook ons best om de restanten van de globale leesmethodiek à la Ovide Decroly uit de vigerende structuurmethodes te halen. We ontwikkelden zelf de 'directe systeemmethodiek' (DSM) en die wordt nu veelal gebruikt in de recente leesmethodes in Vlaanderen en Nederland.
We stellen ook vast dat men op de meeste Freinetscholen niet meer
leert lezen à la Freinet, maar met den DSM-aanpak. Men leert er ook veelal niet meer natuurlijk rekenen à la Freinet, maar ....
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Comment les militants du bien peuvent-ils faire le mal ?
[Article de Laurent Joffrin,
paru dans Libération le 4 octobre 2016,
sous le titre Pourquoi nos enfants ne savent plus lire.]
Comment les militants du bien peuvent-ils faire le mal ? Cette question qui taraude la gauche depuis toujours se pose en termes crus dans un domaine essentiel pour elle, celui de léducation. Dans les années 60 et 70, un courant de pensée progressiste sest mis en tête de réformer lapprentissage de la lecture. Les méthodes traditionnelles, disaient-ils, sont trop arides, trop mécaniques, elles assomment les élèves et participent à la sélection sociale qui frappe les enfants des classes populaires. Elles doivent être mises au rencart au profit de pédagogies plus modernes. Bientôt dominant dans lappareil de lÉducation nationale, ce courant bien intentionné a inspiré les changements qui ont affecté lenseignement du français dans les classes élémentaires.
Contrairement à ce que disent parfois les adversaires de ces réformes (souvent engagés à droite, mais pas toujours), il ne sagissait pas dimposer la méthode globale, inventée par un pédagogue du début du XXe siècle, Ovide Decroly, pour les élèves affectés de handicaps (la surdité, par exemple), et qui fut fort peu enseignée, mais de rejeter lantique méthode syllabique (b.a.- ba) au profit de pédagogies plus ou moins influencées par la méthode globale sans en imiter le systématisme (méthodes semi-globales, idéo-visuelle, etc.), qui partent non des syllabes quon répète mécaniquement mais des mots complets dont lenfant appréhende directement le sens, dans le but de léduquer à la découverte personnelle du savoir.
En faisant foin de la grammaire traditionnelle et des pédagogies répétitives, ce courant a produit des méthodes et des explications techniques qui inquiètent souvent les parents délèves, troublés par ce qui leur paraît un abandon des exigences habituelles en matière dorthographe et de grammaire, le tout accompagné dune rhétorique obscure et jargonnante à souhait.
Journaliste politique à lObs, Carole Barjon est de ceux-là. Entendant les professeurs de ses enfants faire peu de cas des dictées et relativiser dun ton condescendant la maîtrise de lorthographe, qui lui paraissait néanmoins utile aux élèves, notamment pour se mettre plus tard à la recherche dun emploi, elle a décidé de se renseigner par elle-même, à laide dune enquête journalistique sérieuse, sur létat de lenseignement du français dans lÉducation nationale. Compulsant les études nombreuses réalisées sur la question, consultant les programmes, les instructions et les circulaires émises par le ministère, interrogeant directement les anciens ministres, retrouvant les pédagogues, les sociologues ou les professeurs qui furent à lorigine des réformes, elle livre un diagnostic vivant et précis de lapprentissage de la langue française par les élèves de la République. Le résultat est effrayant.
Précaution immédiate ! En lisant cette conclusion lapidaire, le lecteur averti se dira : encore un de ces pamphlets sommaires qui encombrent les étals des libraires et qui nous expliquent que tout était mieux avant, quil ne fallait surtout pas tenter de démocratiser léducation nationale, que Jules Ferry a été trahi et que la gauche enseignante à détruit la bonne vieille école républicaine. Erreur : outre quil sappuie sur des chiffres difficiles à contester, le diagnostic de la journaliste est très souvent dressé par des spécialistes engagés à gauche. Cité par Carole Barjon, le livre le plus critique sur la question émane par exemple de deux spécialistes, Sandrine Garcia et Anne-Claudine Ollier, qui se réclament de Pierre Bourdieu.
Quil sagisse des études internationales Pisa, des rapports internes du ministère ou des travaux sociologiques les plus divers, les analyses concordent : un quart des élèves dune génération arrive dans le secondaire sans maîtriser de manière satisfaisante la lecture. Et comme souvent, ce sont les élèves issus des milieux les plus modestes qui font les frais de cette dégradation, dans la mesure où les parents plus diplômés peuvent plus facilement corriger à la maison des déficiences de lécole publique.
La raison en est simple, a découvert Carole Barjon : en réduisant le temps de répétition, dentraînement, dapprentissage des automatismes de lecture, le rejet de la méthode syllabique a rendu lapprentissage du français plus lent, plus incertain, alors même que le temps dévolu à la lecture se réduisait progressivement. Les enfants de profs et ceux des classes supérieures ont compensé le handicap, les enfants des classes populaires se sont retrouvés démunis : lécole quon voulait rendre plus juste est devenue plus injuste. Le plus cruel dans cette enquête, cest que les promoteurs des réformes, interrogés vingt ou trente ans après, admettent dun ton primesautier leur échec historique et accusent de manière confuse un on mystérieux (on na pas fait ce quil fallait), ou bien nient que la méthode globale ait jamais été appliquée (ce qui est un faux-fuyant, puisque lon a avant tout rejeté la méthode syllabique au profit dune pléiade de méthodes différentes). Aimable irresponsabilité des gourous de léducation. La logique voudrait quon reconnaisse léchec et quon redresse la barre. Cest lappel lancé par Carole Barjon en conclusion. Peut-être est-il temps de lentendre
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