M-decreet: inclusie van probleemleerlingen in Québec is grote oorzaak van overbelasting en afhaken van leerkrachten
Les élèves en difficulté : cest évoqué dans létude et ça revient toujours dans les observations des profs quand ils me racontent la lourdeur du métier.
Ce sont des élèves dont on dit quils ont des « troubles dapprentissage », un très large spectre de conditions neurologiques qui font quapprendre est plus difficile pour ces enfants que pour la moyenne des ourson...s.
Naguère, ces élèves étaient parqués dans des ghettos scolaires. Québec a décidé de les intégrer dans les classes régulières. Ça se fait si ce quon appelle « les services » suivent en classe, dans les écoles, pour appuyer les profs comme Béatrice : techniciens en éducation spécialisée, orthopédagogues, psychoéducateurs, orthophonistes, etc.
Mais quand il faut réduire les dépenses, on ne peut pas supprimer les postes de profs, protégés (heureusement) par le plancher demploi. Alors on élimine les postes de professionnels, qui nen ont pas (malheureusement). À la fin de la dernière année scolaire, cest 250 de ces postes qui ont été supprimés, alors que les besoins sont criants.
Résultat, ces élèves sont encore envoyés dans les classes régulières. Sans le soutien nécessaire. Et des profs qui nont pas été formés pour ça se retrouvent avec cinq, six, sept enfants en difficulté. Sur 25, 26, 27 élèves. Toute la classe en pâtit.
Je commence à me dire que la place de ces enfants, ce nest pas en classe régulière. Elle est peut-être mille fois plus dans des classes et des écoles adaptées. Comme lécole Vanguard à Montréal où, dit-on, cet enseignement adapté fait des miracles.
Si lécole était importante, il ny aurait pas une poignée décoles comme Vanguard à Montréal, au Québec.
Il y en aurait plein.
Il y en aurait partout, en fait, parce que des élèves en difficulté, il y en a partout.
Ces élèves auraient ainsi la chance de réaliser leur plein potentiel, de ne pas devenir des décrocheurs qui constitueront un bon bassin de cheap labor pour Walmart, McDo et Couche-Tard.
Et les profs des classes régulières, comme Béatrice, pourraient enseigner sans devoir se transformer en orthopédagogues, ce quils et elles ne sont pas.
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Tu as la vocation, Béatrice. Mais avoir la vocation, ça ne transforme pas une prof en pieuvre, ça ne la protège pas du surmenage et ça ne lui enlève pas lenvie dun autre job, ailleurs, dans un autre domaine, un autre job qui ne paierait pas forcément plus, mais qui lui boufferait moins de temps. Qui lui boufferait moins dâme, aussi.