Ce tronc commun représenterait une vingtaine dheures par semaine. On y ajouterait six à huit heures dédiées aux options. Que ceux qui sont doués pour les nouvelles technologies ou la mécanique par exemple puissent en faire vraiment sérieusement, comme pour le sport ou les langues. Imposer à chacun un moule unique, cest une souffrance pour les élèves, leurs parents et leurs professeurs.
Dans votre collège, certains collégiens seraient, de facto, orientés dès la 6e vers la voie professionnelle ?
Non ! Cest un mauvais procès. Je dis juste : garantissons lacquisition des connaissances fondamentales et reconnaissons la diversité des parcours. De sorte quen fin de 3e, lorientation napparaisse pas comme une sanction. Que se passe-t-il aujourdhui ? On évalue exclusivement sur des compétences académiques. En gonflant les notes, on fait croire aux collégiens quils ont le niveau pour passer en classe supérieure. Et en 3e, on finit par leur dire «désolé, la voie générale ce nest pas pour vous». Je préfère des jeunes en filière professionnelle épanouis plutôt que ces millions de chômeurs que nous avons fabriqués depuis trente ans, droite et gauche confondues, en envoyant des générations vers des filières universitaires qui ont des taux demployabilité très faibles.
Cest donc bien, au minimum, une préprofessionnalisation que vous préconisez !
Ce nest pas ce que je propose ! Prenons un élève qui a choisi de découvrir la mécanique : il pourra très bien rattraper son retard en français grâce à laccompagnement personnalisé. Rien ne lui interdit, en 5e, de prendre une autre option et de découvrir un autre parcours. Le plus important est que chaque élève trouve sa voie.