Caractéristiques dun enseignement efficace (explicite, direct, structuré, actif)
Uit: Quelle pédagogie au service de la réussite de tous les élèves ? Un état de la recherche Clermont Gauthier, Steve Bissonnette et Mario Richard http://books.openedition.org/pucl/1739
1.Woord vooraf. De kenmerken van een effectieve didactische aanpak die de auteurs in deze publicatie voorstellen zijn ons eigenlijk al lang bekend. We vinden het een leerrijk overzicht. We voegen er wel graag toch een bedenking aan toe. De auteurs wekken al te zeer de indruk dat het gaat om eerder recente inzichten en inzichten die vooral steunen op wetenschappelijk onderzoek. De behandelde effectieve principes zijn ook deze die ikzelf en veel collegas op de lerarenopleiding vanaf de jaren 1970 propageerden en die men ook aantreft in onze vakdidactische publicaties over rekenen, lezen, spellen ..
Ze komen overigens ook vrij goed overeen met de ervaringswijsheid van de leerkrachten en met de wijze waarop we zelf les kregen in het lager en secundair onderwijs in de periode 1952-1964. In andere hoofdstukken in hun publicatie wekken de auteurs al te zeer de indruk dat die principes in sterke mate afwijken van de klassieke didactische aanpak.
Ce bref survol des recherches nous conduit à soutenir lidée quun enseignement systématique, structuré, explicite, procédant du simple au complexe est nettement plus efficace quun enseignement par découverte pour assurer la réussite scolaire des élèves. Cependant, quand on parle de modèles « instructionnistes » on indique que, malgré leur différences (Direct Instruction, Success for All, enseignement explicite, etc.) ces différentes approches mettent de lavant des stratégies semblables qui ressemblent, grosso modo, à ce que Rosenshine et Stevens (1986) appellent un « modèle général denseignement efficace ».Ces auteurs ont regroupé plusieurs éléments issus de recherches empiriques et ont identifié six balises que devraient prendre en compte les enseignants : 1-la révision; 2-la présentation, cest-à-dire la façon de présenter les contenus; 3-la pratique guidée; 4-la correction et le feedback; 5-la pratique autonome; et enfin, 6-les révisions hebdomadaires et mensuelles.
2.La révision Tout enseignant qui donne des devoirs à ses élèves mais ne les corrige pas ou ny retravaille pas par la suite en classe sexpose à voir cette activité perdre de lintérêt aux yeux de ses élèves. Tôt ou tard ces derniers ne les feront pas ou ny mettront pas tous les efforts nécessaires. Cette stratégie perdra de son effet alors quelle aurait pu être très utile pour atteindre un niveau dautomatisation plus élevé dans lapprentissage de certaines habiletés. De la même façon, le maître ne donne pas en devoir des contenus que les élèves ne savent pas réaliser avec suffisamment de succès. Il faut donner comme devoir des éléments de contenu que les élèves savent pour augmenter la fluidité de la pratique.
3. Quand, dans une leçon, lenseignant veut introduire un nouvel élément de contenu, il faut évidemment quil revoie les savoirs et habiletés préalables nécessaires à lapprentissage de ces nouveaux contenus. Ce rappel des connaissances antérieures est important car il réactive la mémoire et rend disponibles les éléments de savoirs dont les élèves auront besoin pour le nouvel enseignement qui sera fait.
4.La présentation Lenseignant qui présente un contenu nouveau énonce clairement les objectifs de sa leçon. Il peut présenter un bref résumé de ce qui sera vu. Il peut aussi modeler les procédures, cest-à-dire exécuter la tâche devant les élèves et alors « penser à haute voix ». Il présente le contenu par petites étapes, du simple au complexe afin de bien contrôler le niveau de difficulté de la tâche. Débuter par la complexité rend la tâche dapprendre beaucoup plus difficile pour lélève alors que si lenseignant contrôle la difficulté de ce qui est présenté, il sassure dune plus grande réussite. Par exemple, dans sa présentation dun concept, lenseignant fournit des exemples et aussi des contre-exemples. Le contre-exemple permet de renforcer la compréhension dune définition. Lenseignant vérifie constamment la compréhension des élèves par des questions. Le maître, dans un enseignement explicite, direct ou structuré, est un maître qui questionne, qui constamment va aller chercher de linformation à propos de la compréhension de ses élèves. Cest pour cela quon a tort de dire parfois que, dans une telle approche, lélève est passif. Au contraire, il est constamment sollicité et lenseignant est toujours à laffût de découvrir comment les élèves réagissent au contenu présenté. Plusieurs études indiquent également que lenseignant doit éviter le plus possible les digressions. Le maître qui garde le focus et est centré sur la tâche semble favoriser davantage la réussite scolaire des élèves que celui qui fait constamment des parenthèses, du coq à lâne et finalement perd le momentum de son activité. Les problèmes de comportement des élèves ont plus de chance démerger quand ils ne sont pas au travail.
5.La pratique guidée La pratique guidée est une stratégie pédagogique essentielle et, malheureusement, plusieurs enseignants ny accordent généralement pas suffisamment de temps. Une fois quil a présenté la tâche à réaliser, une fois quil a modelé ce quil y avait à faire devant les élèves, lenseignant les met au travail. À ce moment-là, plutôt que de demeurer à son bureau, il circule à travers les allées et va voir comment les élèves réagissent à la tâche demandée, et ce, afin de saisir de quelle façon le message envoyé a été compris. Cette étape est favorisée par le travail déquipe qui permet aux élèves de vérifier leur compréhension en échangeant des idées entre eux. Trop souvent, on pense que ce quon a dit a été retenu tel quénoncé. Or, il y a un monde de différence entre ce que lenseignant présente et ce que les élèves retiennent. Cest en circulant dans les allées lors de létape de la pratique guidée que lenseignant va pouvoir déceler le niveau de compréhension des élèves, la quantité et le type derreurs quils font, si lincompréhension est limitée à quelques élèves ou généralisée à la moitié de la classe. Dans ce cas, il arrête tout et reprend la leçon pour éviter que lerreur sincruste dans la tête des élèves. Une erreur cristallisée demande beaucoup plus de temps avant dêtre corrigée. Alors il vaut mieux détecter les erreurs le plus tôt possible afin de sauver du temps précieux.
6.Outre le fait dinterroger fréquemment les élèves, il est important également de leur donner des clés de compréhension (procedural prompts). Louvrage de Pressley et Woloshyn (1995) intitulé Cognitive strategies instruction that really improves childrens academic performance présente une série de stratégies validées par la recherche pour aider les élèves à réaliser des tâches demandées.
Par exemple, pour aider les élèves à comparer telle chose à telle autre, lenseignant leur présente une feuille pour faciliter la comparaison : deux colonnes, des paramètres de comparaison. Ce genre de clés ou procedural prompts guide lélève et rend plus aisée sa compréhension et sa réalisation de la tâche à exécuter. À létape de la pratique guidée, il faut susciter des réponses de tous les élèves et continuer la pratique jusquà lobtention dun haut taux de succès (80 %). Au besoin, donner des explications additionnelles et poursuivre jusquà latteinte de la fluidité.
7.La rétroaction Limportance de la rétroaction est reconnue depuis longtemps. Lenseignant peut donner de la rétroaction au fur et à mesure quand les réponses sont correctes mais encore hésitantes. Il peut donner une rétroaction plus soutenue, et même ré-enseigner quand les réponses des élèves sont erronées. Il peut aussi fournir aux élèves des listes dauto-vérification pour quils assurent par eux-mêmes le suivi de leurs apprentissages. Les recherches parlent aussi dun usage modéré des renforcements au sens où vient un moment où trop renforcer, trop féliciter, na plus deffet et peut même engendrer des effets négatifs. Les effets du renforcement peuvent se distribuer comme sur une courbe en U inversé sur laquelle il y a au départ une amélioration de la performance puis ensuite un déclin.
8.La pratique autonome À un moment donné, il faut que les élèves soient capables de faire de manière autonome. Il est donc important que les élèves sexercent suffisamment pour arriver à un niveau assez important de réussite. Lenseignant, lors de la pratique autonome, observe constamment la performance des élèves pour être bien certain que des erreurs ne soient pas intériorisées et généralisées. Il faut donc donner au début un aperçu de la tâche à exécuter et du soutien. Ensuite les élèves pratiquent (quand cela est pertinent) jusquà lautomatisation, soit un taux de 95 % de réussite. Lenseignant supervise la pratique autonome et souligne que le travail sera corrigé. Il utilise également des routines pour soutenir les étudiants plus lents.
9.Les révisions hebdomadaires et mensuelles Il est important de réviser fréquemment ce qui a été enseigné, de ré-enseigner ce qui na pas été maîtrisé. La question du transfert est discutée abondamment depuis quelques années. Il est important de retenir quil ny a de transfert possible que si les connaissances ont été acquises et retenues. Acquises signifie bien comprises et retenues veut dire quelles ont été suffisamment pratiquées pour être prêtes à être mobilisées lorsque requises. La révision systématique de ce qui a été enseigné, des tests fréquents, le ré-enseignement au besoin de ce qui nest pas maîtrisé dans les tests faciliteront tant lacquisition que la rétention et rendront possible le transfert.
Conclusions
Nous ne sommes pas partisans dune approche pédagogique en particulier. Quelle que soit la nature de ce qui est proposé, ce qui nous intéresse est dexaminer si une base de recherche existe et si les effets de ces approches ont été mesurés. Nous considérons, daprès les nombreuses études consultées, quun enseignement structuré présente plus de potentiel quun enseignement par découverte comme approche pédagogique de base pour assurer tant la réussite des élèves dune classe que celle de toute une école, et ce, particulièrement pour les milieux défavorisés. Cest en cela que la recherche en enseignement peut aider à rendre lécole plus démocratique.
Pourtant, et paradoxalement, les réformes éducatives actuelles proposent plutôt un enseignement par découverte. Par exemple, au Québec, au début de la réforme, les promoteurs disaient quil fallait passer du paradigme de lenseignement au paradigme de lapprentissage comme si on avait fait une percée pédagogique majeure. Comment peut-on justifier des virages pédagogiques radicaux avec si peu de preuves empiriques ? Comment peut-on prétendre faire réussir le plus grand nombre alors que lon sait déjà que bon nombre délèves, et sans doute plus quavant, seront confrontés à léchec ?
Il faut sans doute chercher les raisons de ces choix dans la prise de contrôle de nos systèmes éducatifs par la rectitude pédagogique dun establishment pédagogique initié par des politiciens en quête de reconnaissance, dominé par des fonctionnaires attirés par les modes et alimentés par des universitaires en sciences de léducation qui se nourrissent davantage dessais que de recherches rigoureuses.
Bijlage: Faiblesses dun enseignement par découverte
Lenseignement par découverte qui prend souvent la forme de projet est une idée intéressante animée dune bonne intention. Pourtant, une stratégie de découverte mise de lavant trop tôt, ou encore trop rapidement, surtout quand lélève na pas encore acquis ni retenu suffisamment les éléments de savoir, risque de devenir un échec pédagogique important.
Dans un enseignement par découverte, on ne sassure pas toujours suffisamment de la compréhension et de la maîtrise des savoirs préalables. La plupart du temps, dans une pédagogie par découverte, le maître ne débute pas selon une séquence du simple au complexe, mais plutôt immédiatement à partir de tâches complexes. Étant donné que dans les projets il ny a pas de contrôle du niveau de difficulté de la tâche, les élèves ne réussiront pas nécessairement à faire ce que lenseignant voulait quils fassent. Lintérêt du constructivisme dans la pratique guidée a été daller chercher le niveau de compréhension des élèves, de le questionner beaucoup. Cela est une contribution majeure à la compréhension du phénomène de lapprentissage. Cependant, on ne met pas suffisamment laccent sur limportance de la pratique dans les approches par découverte.
Il y a une tendance à léparpillement et au survol même si les élèves aiment faire des projets. Pourtant le critère de réussite ne doit pas être dabord le plaisir des élèves mais plutôt sils apprennent ce quils doivent apprendre. Que les élèves aient du plaisir est un effet latéral positif, mais cela ne peut constituer la mission première de lécole.
Plusieurs ont limpression, voire des croyances fortes et bien ancrées, que lenseignement par découverte et la pédagogie de projets sont les bonnes stratégies pour faire apprendre les élèves. Ils ne peuvent remettre en question cette idée que peut-être ces dispositifs ne sont pas aussi efficaces quils le pensent ni associés à un meilleur apprentissage des élèves. Lorsquil y a des échecs, plutôt que de remettre en question la stratégie déployée, on invoquera le ratio maître-élèves trop élevé, le manque de matériel ou de temps et on rejettera souvent le
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