Problemen en vragen
i.v.m. inclusie van dove leerlingen
Citaat: Pour les enfants sourds, la scolarisation
individuelle (=in inclusieve klas) peut devenir un obstacle à la participation
sociale dans la mesure où elle interdit de mettre en uvre les capacités des
enfants dans une communication et une langue signée qui ne peut sexercer que
dans un cadre collectif. Une école inclusive ne peut pas imposer des conditions
qui construisent une situation dexclusion en ne reconnaissant pas de plein
droit une autre manière de communiquer.
(1) Het is
verantwoord om dove leerlingen te groeperen. Passage uit Des pratiques
intégratives aux politiques inclusives Texte
de Jean-Yves Le CapitaineChef de service à lInstitut Public La
Persagotière Nantes (zie Internet)
Pour les enfants sourds, la scolarisation individuelle (=in
inclusie in gewone klas) peut devenir un obstacle à la participation sociale
dans la mesure où elle interdit de mettre en uvre les capacités des enfants
dans une communication et une langue signée qui ne peut sexercer que dans un
cadre collectif. Une école inclusive ne peut pas imposer des conditions qui
construisent une situation dexclusion en ne reconnaissant pas de plein droit
une autre manière de communiquer.
Dans cette conception, le regroupement nest plus une classe
spécialisée regroupant des individus réunis là par une même catégorisation
nosologique et pour lesquels, il y aurait un a priori sur les difficultés
langagières, cognitives, dapprentissage en tant que conséquence de la
catégorisation. Mais il sagit de regroupement de besoin (ou denvie, pourquoi
pas) de langue commune, condition dun développement cognitif, affectif,
social... On pourrait tout à fait imaginer, dans une société inclusive, des «
classes » bilingues français / LSF pour dautres enfants que les enfants
sourds. Regroupement qui peut se réaliser au sein dune classe ordinaire quand
il ny a que de laccessibilité à mettre en uvre, ou dans des moments où la
réponse commune, même complètement adaptée, ne peut convenir (je pense par
exemple à lentrée dans lécrit quand on ne maîtrise pas la langue orale mais
la langue des signes).
Jai vu que, dans la suite du programme, il y a le mot «
spécialisé ». Je reste assez méfiant concernant cette terminologie de «
spécialisé ». Je le partage quand cela désigne une expertise et des compétences
professionnelles approfondies dans un domaine particulier.
(2)Passage uit: L'inclusion n'est pas un plus
d'intégration : l'exemple des jeunes sourds van Jean-Yves Le Capitaine)Lexemple
des jeunes sourds
On peut essayer danalyser et dexpliciter, à travers
quelques figures organisationnelles et leurs argumentaires rhétoriques, ce qui
se produit quand on passe de lintégration à linclusion dans le champ de la
scolarisation des jeunes sourds et des représentations à luvre au sein des
organisations.
Les modalités de scolarisation
La norme est à la scolarisation individuelle de proximité.
Cette norme sest progressivement mise en place dans la période du
développement de lintégration, en rupture avec la séparation radicale
instituée dans les grands établissements spécialisés. Lintégration, en tant
que modèle dadaptation de la personne à la société environnante et à ses
normes, ne pouvait être quindividuelle, soustrayant les jeunes sourds aux risques
de contagion linguistique (langue des signes) que portaient les environnements
institutionnels, et les mettant dans des conditions censées leur procurer des
occasions de rejoindre le monde normal. La loi du 11 février 2005 semble donner
une continuité à cette perspective en indiquant (article 19) : « Tout enfant,
tout adolescent présentant un handicap [
] est inscrit dans lécole ou dans
lun des établissements [
] le plus proche de son domicile, qui constitue son
établissement de référence. »
Mais si lon observe cette situation du point de vue dune
société inclusive, les perspectives sont plus nuancées. Une société inclusive
est en effet celle qui permet et favorise une participation sociale et
lexercice des rôles sociaux dans la plus grande égalité possible. Or dans ce
contexte, scolariser un enfant sourd, seul dans sa situation, dans son école de
proximité, alors que la langue dans laquelle il peut investir de la manière la
plus efficiente (si tel est le choix) est une langue visualisée, cest mettre
dans son environnement des obstacles à son développement personnel et à sa
participation sociale : difficultés à traiter linformation orale,
communication langagière spontanée difficile ou inefficace, défaut
dinterlocuteurs adultes et pairs.
Travailler dans une perspective de réduction de la situation
de handicap consistera en loccurrence à diminuer les obstacles
environnementaux en mettant des facilitateurs de scolarisation des sourds. Pour
les jeunes sourds dont les familles ont fait le choix de lutilisation de la
langue des signes, le facilitateur sera une scolarisation collective, qui
pourra prendre des formes variables selon les contextes : mise en uvre dune
accessibilité langagière pour un groupe dans une classe denfants entendants, séquences
séparées pour un groupe délèves si besoin, regroupement dun nombre
significatif délèves dans un même établissement scolaire, enseignements en
langue des signes
La pédagogie spécialisée
La pédagogie spécialisée est basée sur le postulat de
linadaptation de la pédagogie ordinaire (méthodes, outils, supports) à une
catégorie de population. En ce qui concerne les sourds, ce postulat a été
croisé avec les contraintes langagières et communicationnelles, pour instaurer
une ingénierie pédagogique spécifique. Celle-ci est née sur les fonts
baptismaux de la première éducation des sourds au xviiie siècle, sest
développée tout au long du xixe siècle, et a trouvé son apogée au xxe siècle au
sein des grandes institutions spécialisées publiques ou confessionnelles. La
pédagogie spécialisée sest déployée sur la période de « développement séparé
», puisque justement la différence restait encore radicale et ne pouvait
relever que de moyens spécialisés, de lieux spécialisés, afin datteindre les
objectifs de place sociale que la société leur attribuait. Cette ingénierie
particulière sest construite grâce à un corps denseignants spécialisés,
formés de manière spécifique en dehors du système national dinstruction et
déducation, sous légide du ministère de lIntérieur au xixe siècle, puis plus
tard sous légide des ministères de la Santé ou des Affaires sociales.
La période de lintégration na pas fondamentalement modifié
le modèle de la pédagogie spécialisée : les jeunes sourds qui ne pouvaient
sadapter à la pédagogie « ordinaire » relevaient toujours dun enseignement
spécialisé. En effet, lintégration restait basée sur lhéritage historique de
la ségrégation, du spécialisé, du séparé. La personne différente, ou
déficiente, ou marginale par rapport à la norme, se situait sur une échelle
décart : moins lécart était important, plus lintégration était possible.
Mais lenvironnement, lécole nétaient pas contraints de sadapter
pédagogiquement à la diversité qui se manifestait à travers tous ces écarts. Et
la pédagogie était dautant plus spécialisée que lécart était important avec
ce qui était exigé dun milieu normal, qui ne modifiait pas ses normes.
Linclusion constitue une révolution : dans ce modèle, les
besoins pédagogiques ont à trouver des réponses dans le cadre dune adaptation
de lenvironnement scolaire aux jeunes sourds, indépendamment des problématiques
de langue à prendre en compte. En ce qui concerne lenseignement, cest la
pédagogie ordinaire, cest-à-dire celle adaptée à une diversité denfants ayant
des profils cognitifs, sociaux, psychologiques, linguistiques différents, qui
est aussi celle adaptée à des jeunes sourds, quitte sans doute dailleurs à
lenrichir de petites choses, attitudes, supports, profitables à tous
[Mais cette pédagogie nest pas spécialisée dans son
essence, ou alors elle est spécialisée pour tous, puisque les problèmes
dapprentissage que des enfants sourds peuvent rencontrer sont les mêmes (en
dehors de la modalité de langue) que pour nimporte quel enfant : plus ou moins
de motivations, de connaissances préalables, de pratique langagière, etc. Il
peut demeurer toutefois quelques domaines où des techniques, des connaissances
et des compétences précises et singulières demeurent nécessaires à lenseignant
par exemple la problématique de lapprentissage de lécrit (lecture et
écriture) pour des enfants qui ont comme langue première la langue des signes
et qui ne maîtrisent que sommairement la langue orale.
Le choix de langue :
wa t met gebarentaal? Enz.
Ce nest pas pour rien que la reconnaissance de la langue
des signes est concomitante à lémergence de la notion dinclusion. Dans les
modèles de la séparation, elle a été le plus souvent considérée comme
lobstacle principal à la participation sociale, puisque pour prétendre à
celle-ci, il fallait rejoindre la norme. Le modèle de lintégration ne change
pas la donne. Il sagit toujours de rejoindre la normalité entendante, la
participation sociale étant toujours soumise à la capacité de parler.
Dans le modèle de linclusion, un sourd qui ne pratique pas
la langue orale a tout autant le droit de prétendre à une participation sociale
entière, par le biais de ce qui constitue ses capacités et des moyens
daccessibilité que se doit de mettre en place la société (interprétariat).
Labsence de la langue orale ne doit plus être un obstacle à la participation
sociale. Plusieurs choix sont ainsi possibles. Le premier, celui de laccès au
monde par la maîtrise de la langue orale, a été légitimé dans ses réussites par
des progrès médicaux et technologiques (implants cochléaires, prothèses). Mais
dun autre côté, lutilisation de la langue des signes pour communiquer,
réfléchir, penser, sexprimer, etc., nest plus une anomalie, stigmate dune
infériorité ou dun problème daccès à la société, mais une marque dun aspect
de la diversité humaine de plein droit.
Dans la modalité inclusive, plusieurs normes linguistiques
sont possibles, puisque les caractéristiques de certaines personnes sont telles
quelles sont amenées à utiliser de manière fonctionnelle une langue
différente. Cest à la société de modifier ses normes de « normalité » et de
faire un effort pour se rendre accessible à ces personnes, telles quelles
sont. Paradoxalement donc, dans la modalité inclusive, loralisme comme choix
exclusif est la marque de la ségrégation, en excluant de laccès à la société
les sourds qui, pour de nombreuses et différentes raisons, ne surmontent pas
lobstacle de la difficulté de laccès à la langue orale. Le bilinguisme, ou la
possibilité de bilinguisme (avec utilisation de la langue des signes), témoigne
de la participation et de linclusion, nexcluant pas les sourds qui
parviennent à une bonne maîtrise de la langue orale.
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