Génération Jai le droit
van Barbara Lefebvre (Franse lerares geschiedenis-aardrijkskunde)
Over ontscholing en oorzaken van enorme niveaudaling van het onderwijs in Frankrijk
Enkele belangrijke standpunten van Barbara Lefebvre
1.Ontscholing, individualisme en egalitarisme, leerlingen als klanten
Ce que jessaie de dire avec cette formulation Génération jai le droit , cest quil y a eu une rupture de la transmission éducative assez radicale dans notre société depuis quarante ans.
Trop dadultes ont cessé dassumer leur rôle déducateur, de guide. Ladulte a une fonction de butée, de contenance de limpulsivité, du moi tout puissant de lenfant. Sil renonce à assumer ce rôle (appuyé sur des relations sécurisantes et bienveillantes car éduquer ce nest pas un exercice de dressage), lenfant ne comprend pas que les limites imposées par ladulte le protègent. Il pense quelles loppriment, quelles le flouent dans son droit .
Cest à la fois une génération délèves et une génération de parents qui considèrent que leurs droits individuels prévalent sur lintérêt général. On glorifie les identités particulières au détriment du bien commun.
Cest donc un phénomène sociétal global : des individus pour qui leurs intérêts particuliers passent avant lintérêt général.
Une génération dindividus qui se vivent dabord comme des usagers. Ils ont assimilé le modèle de la société de consommation quon nous inflige depuis laprès-guerre, où le client est roi. À limage des services marchands où nous sommes des clients à satisfaire, beaucoup de gens considèrent, dans leur rapport au service public notamment déducation quils sont des clients-usagers : lensemble de la société est à leur service en tant quindividu.
Notre société na que le mot égalité à la bouche, et avec lui son chapelet de mots-valise sur les discriminations, les stigmatisations etc. Or cette vision égalitaire des droits individuels a conduit à considérer que tout se vaut, que la règle est forcément relative au regard de mon irréductible droit de
.Lenjeu est daccepter que lautre est différent de soi, tout en admettant que des règles communes simposent, que des comportements sociaux, qui relèvent dune culture commune, dhabitus culturels dont nous sommes les héritiers, doivent être respectés.
2. Aantasting van het gezag Les remises en cause de lautorité
La délégitimation de lautorité, sous leffet des idées dites progressistes des sociologues -et pedagogues- des années 1970, a entraîné, écrit-elle, la récusation effective de lautorité des enseignants, policiers, juges, ou encore médecins des hôpitaux publics, avant de sétendre, sur des modes racialistes et sexistes.
Cette délégitimation de lautorité se retrouve également au sein des familles, remettant en cause le rôle éducatif parental et conduisant, in fine, nombre denfants à léchec, la frustration et lexclusion. Surtout lorsquils sélèvent ensuite contre lautorité à lécole, base de lapprentissage de la coexistence nécessaire en société.
Ce qui mène, en définitive, à une régression du bien commun. Dans un monde ouvert où tout se vaut, où la légitimité des institutions collectives est récusée au nom des lois individuelles ou communautaires supérieures, où lon récuse les notes de lenseignant mais accepte la férocité des classements dans les émissions de téléréalité, des parents, des enseignants et des intellectuels luttent pour éduquer la nouvelle génération. Ils sefforcent de lui rappeler, contre la doxa, quelle hérite dun monde qui la précède, que toute réussite individuelle passe par une intégration volontaire au sein dun collectif dont on est lhéritier.
3. Kennisoverdracht in gedrang door constructivisme e.d. Sociaal benadeelde leerlingen het meest de dupe.
Lécole a cédé sur son objectif fondamental : la transmission de savoirs culturels solides. Elle a priorisé lobjectif moral fabriquer du citoyen pour la démocratie de masse et lobjectif utilitaire produire des actifs capables de sinsérer dans la mondialisation. Au final, on voit quelle ne remplit aucun des objectifs ! Le déracinement dont je parle dans mon livre, cest le déracinement culturel.
Avec lavènement de la pédagogie constructiviste, les idéologues de léducation se sont dévoués à déraciner la culture littéraire, artistique et historique de lespace scolaire. En 1985, les programmes de français énonçaient que dans lintérêt de tous et pour ne pas disqualifier certains élèves, il convient denseigner les règles de lusage le plus courant . Si ça ne sappelle pas du nivellement et rabaisser le niveau dexigence, de quoi sagit-il ? Quel mépris pour les enfants des milieux populaires
4. Enorme niveaudaling in Frankrijk, uitholling taalonderwijs , nefaste universitaire lerarenopleiding
Rien détonnant quà partir des années 2000, il soit devenu impossible de cacher la réalité qui a surgi dans toutes les enquêtes sur le niveau des élèves français : une baisse inexorable et des inégalités criantes.
Cest le résultat de la destruction de lenseignement explicite de la grammaire, de lorthographe.
Le résultat de la lectur-devinette qui a encore cours aujourdhui malgré les dénégations des pédagogistes qui ont toujours la main sur la formation des enseignants.
La déréglementation horaire introduite sous BAYROU, puis le Socle sous FILLON, puis la réforme des cycles qui consiste à étaler les apprentissages. On na pas cessé de créer les moyens de laggravation des inégalités et de la baisse du niveau. Lessentiel, cest que la masse du troupeau avance sans trop dà-coups jusquau bac. Et après moi, le déluge.
Barbara Lefebvre insiste sur les défaillances profondes en matière de transmission de la langue française, le recul du langage engendrant toujours des effets ravageurs, notamment en termes de violence, mais aussi de crédulité,
Leffondrement du nombre dheures de français dans lenseignement, les méthodes de lecture douteuses (globale leesmethodiek e.d.) qui ont ravagé des générations entières, le recul de la grammaire, le vocabulaire effarant désormais typique de lÉducation nationale mais révélateur dun certain état desprit, le désintérêt pour la graphie dès le plus jeune âge, le déracinement de la littérature, et toutes ces lubies politiques qui, sous prétexte de démocratiser léducation, lont annihilée.
De même pour lhistoire, discipline que lauteur enseigne : assemblage hétéroclite de textes, remise en cause de la chronologie, déconstruction, relativisme, moralisme, concurrence mémorielle, anachronismes, allègement des horaires et des programmes, suppression de pans entiers de lhistoire, multiculturalisme, méthodes dites ' actives ', folie du numérique, etc.
Là encore, les considérations politiques, en décalage avec lintérêt propre à cet enseignement majeur, lont emporté et ont emporté avec elles la connaissance et ce qui faisait tout le caractère fondamental de cet enseignement.
5. Pédagogistes, Bourdieu ...: vooral ook in universitaire lerarenopleiding sinds1989
Les pédagogistes ont trouvé avec les institutions déducation (école et université) un incubateur où ils se reproduisent en milieu fermé.
Bourdieu notamment a théorisé que lécole était structurée pour créer des inégalités, que lidéal républicain était une supercherie de propagandiste bourgeois ! Il fallait donc contester cette autorité. Cette pensée a structuré la plupart des théoriciens de la pédagogie à qui lÉducation nationale a confié dès les années 1960 la formation des maîtres et la conception des programmes scolaires.
Les pédagogistes, ces théoriciens de la chose pédagogique se prennent pour des scientifiques au service du progrès des masses. Ils ont trouvé avec les institutions déducation (école et université) un incubateur où ils se reproduisent en milieu fermé.
Ils ont continué à broder leurs théories pédagogiques et didactiques, sans aucune réalité pratique, en ignorant totalement leur échec quant aux acquis des élèves. Ils ont dailleurs contribué à désespérer des générations denseignants qui ont eu à les subir à lIUFM (universitaire lerarenopleiding sinds 1989). puis lors des séances dinspection !
Les théories pédagogiques fumeuses sont nées dans lesprit de ces gens, quelquefois des enseignants qui avaient quitté la classe car ils étaient incapables dy assurer leur mission, qui se piquaient de sociologie ou de psychologie. Le politique les a gratifiés du terme dexperts dès les années 1960 au dépend de lenseignant de terrain, le vrai praticien, vrai pédagogue, objet du mépris social et intellectuel.
Lauteur sen prend ainsi vigoureusement aux méfaits du pédagogisme et aux institutions telles que les IUFM = universtiare lerarenopleidingen voor onderwijzers/regenten ingevoerd in 1989) il y a quelques années, qui ont largement montré leur inefficacité. Sappuyant sur les résultats de multiples enquêtes, elle parle dillettrisme de masse et dégalité des malchances , puisquaujourdhui toutes les catégories sociales sont touchées. Et elle met en cause les inepties telles que lélève artisan de son propre savoir , qui ont conduit au désastre.
Lécole a perdu le sens de sa mission. Avec ce principe prétendument progressiste selon lequel il faut se mettre à la portée des enfants, on a maintenu un grand nombre délèves derrière un fossé devenu quasiment infranchissable. Privés dun accès exigeant à la langue, ils ne sont plus en capacité davoir une conversation avec quelquun qui vient dun autre milieu. Lécole a perdu sa capacité intégratrice.
Verkeerde Bourdieu- kijk op gelijke kansen
On nous ressert le couplet habituel de légalité des chances , à la fois mensonger et vicié par les théories bourdieusiennes habituelles consistant à inverser les logiques de bon sens, en abaissant perpétuellement les niveaux (contrairement à ce qui est sans cesse affirmé) au lieu de permettre réellement laccès aux savoirs et à la culture de ceux quon devrait avoir pour rôle délever.
Noot: Inclusief onderwijs?
De même que Barbara Lefebvre partage son expérience récente comme enseignante auprès dun public délèves handicapés ou autistes qui, eux, insiste-t-elle, devraient être en position de pouvoir dire « Jai le droit », sans que lidée décole « inclusive » promue à leur sujet débouche sur des réponses véritablement solides et deviennent autre chose quune sorte de coquille vide là encore au service dune sorte de politiquement correct visant plutôt dautres formes dintégration que celles attendues.
6.Que pensez-vous du ministre de lÉducation nationale Jean-Michel Blanquer ?
Barbara Lefebvre Jen pense plutôt du bien mais comment pourrait-il en être autrement succédant à Najat Vallaud-Belkacem. Son impopularité au sein du corps enseignant a été stupéfiante, mais rien ne la fait changer de cap. Impréparée au mammouth Éducation nationale, elle sest donc entourée dexperts : les pires pédagogistes idéologues quon ait eu aux manettes depuis Jospin et Bayrou. Ce temps semble révolu avec M. Blanquer.
Nous avons maintenant un ministre qui connait parfaitement lÉducation nationale et semble avoir pris la mesure de la catastrophe où nous ont conduit les pédagogistes. Cest un bon signe, mais cela ne reste quun signe. La mise en place de commissions avec Stanislas Dehaene, Boris Cyrulnik, Dominique Schnapper, la démission du CSP de Michel Lussault, le départ de Florence Robine de la rue de Grenelle, sont des indices de changement, mais il ny a pas de véritables actions de fond pour le moment. Emmanuel Macron donnera-t-il de véritables moyens daction à son ministre en le laissant libre de certaines initiatives majeures ? Nous ne le saurons quau bout de ce quinquennat.
7. Un constat plus large et bien inquiétant
Au-delà de ce diagnostic effrayant de ce quest devenu lÉducation nationale et de lesprit qui la guide, lauteur revient sur sa participation à louvrage cité plus haut en préambule, ' Les territoires perdus de la République ', qui lui avait valu une certaine hostilité à lépoque et avait aussi par la suite été largement récupéré par différentes chapelles politiques.
Plus de quinze ans après, elle montre comment les zones de non-droits se sont multipliées et la situation aggravée. Les attentats, notamment en France, sont passés par là et ont abouti à une relative prise de conscience des dangers qui nous menacent.
Hélas, de politiques de la ville en promotion des associations de quartiers pour acheter la paix civile, ou de discours multiculturalistes en bonnes intentions en tous genres, le constat est peu glorieux et lÉducation nationale trop soumise aux considérations politiq
ues plus larges pour trouver les bonnes réponses à la gravité de la situation.
8. Besluit: Changer détat desprit
En conclusion, un ouvrage passionnant et un cri du cur bienvenu pour tenter une nouvelle fois déveiller les consciences et susciter les réactions, face à une faillite dramatique de lÉducation Nationale. Se référant de manière opportune à Hannah Arendt, Barbara Lefebvre montre ainsi que nous sommes face à une véritable crise de la culture , et que ce ne sont pas les idées toutes faites qui nous permettront de nous en sortir.
Il est donc temps que les politiques viennent enfin véritablement en aide à ceux qui se démènent chaque jour sur le terrain pour tenter de faire vivre notre éducation, fondement de base de la Société et de son avenir.