Onder de kenners van oorlogspoëzie wordt soms nog al eens lacherig gedaan wanneer het oeuvre van de Bretoense dichter/componist en volkszanger Theodore Botrel (1868-1925) aan bod komt. Dit is volgens mij ten onrechte. Tot op de dag vandaag kan het de vergelijking met heel wat zogenaamd 'beter werk' uit die periode gemakkelijk doorstaan. Toegegeven , het is vaak wat melig en doordrenkt van 'hogere idealen' maar welke gedichten waren dat niet in '14 - '18 ? Omdat Botrel precies honderd jaar geleden in opdracht van het Franse ministerie van Oorlog een propagandatournee aan het IJzerfront maakte, vandaag zijn lied 'Une Croix dans la Tranchée' dat hij in het voorjaar van 1915 bij La Boiselle schreef voor zijn 'landgenoten' van het -grotendeels uit Bretoenen bestaande - 19e Infanterieregiment:
'Nous suivons la tranchée à vingt mêtres des Boches / silencieux, le dos voûte, le pied glissant / et les canons 'tapaient' là, si proches / que le vent des obus nous fouettait en passant.
Nous voyons à travers les créneaux La Boiselle / son petit cimetière et son îlot brumeux / Paysage banal qu'un frôlis de ton aile / a fait sublime, ô gloire, et pour jamais
Nous bonjournions les gars bretons du 19e / al leurs postes d'écoute aux long des boyaux / Ou échangeant deux mots 'brezounek' parfois même / les 'tiens bon' se croisaient avec les 'kenavos'
Quand, tout à coup, je vis au bas d'une tranchée / une petite croix faite avec deux roseaux / Croix sans date et sans nom timidement cachée / comme en font les enfants sur les tombes d'oiseaux
Qui était donc ce mort, quand tomba t'il ? Mystère / il était de ceux là qu'on note 'disparus' / Et qui, devant les yeux des remueurs de terre / sous les coups de leurs pics, un soir, sont reparus
On ne dérange pas ce corps du camerade / On salue, on se signe et le travail reprend / Si bien qu'il reste encore là, sous la fusillade / Soldat jusqu'au - delà, dans le rang
Et devant l' humble croix, saisi d'un trouble étrange / Je me sentis jaloux de ce mort raieux / Qui, face à l'ennemi, dans son linceul de fange / dormait là du grand sommeil des heros et des dieux.


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