Het opiniestuk van Professor Vilrokx (DS 16.11) bewijst nog maar eens dat het in onze debatcultuur blijkbaar onnodig is om begrippen te definiëren. Zo kant de Professor zich enerzijds tegen nationalisme en separatisme, maar pleit hij anderzijds wel voor confederalisme. Nochtans is confederalisme een contractuele verbintenis tussen twee onafhankelijke staten. Men kan dus niet én tegen Vlaams (of Waals) separatisme zijn én voor confederalisme. Integendeel, de twee zijn onlosmakelijk met elkaar verbonden. Voorts dient opgemerkt dat alle confederale constructies uit het verleden hetzij uiteenvielen (Joegoslavië, Oostenrijk-Hongarije), hetzij evolueerden naar sterke, centripetale federaties (Duitsland, VSA). Een statenbond is dus maar een fragiel overgangsstadium. Als de auteur werkelijk tegen separatisme is, waarom pleit hij dan niet voor een sterk federalisme? Elk confederalisme dat de geschiedenis heeft overleefd, mondde immers in deze staatsvorm uit.
Op de vraag waarom onze staat nu zo nodig moet hervormd worden, antwoorden politici steevast dat het tot een beter bestuur zal leiden. Nochtans geldt bij verdere bevoegdheidsoverdrachten naar de gewesten of gemeenschappen slechts dat het bestuur "eigen" zal zijn. Wat niet duidelijk is, is de vraag waarom meer "eigen" bevoegdheden een beter, socialer, ethischer, humaner of rationeler bestuur zou impliceren. Het federaliseringsproces dat nu al meer dan een kwarteeuw duurt heeft zeker niets van dit alles opgeleverd, integendeel. Menig burger begrijpt niets van ons institutioneel kluwen. Tot wat gebetonneerde tegenstellingen leiden, bewijzen onze politici nu al bijna een half jaar met verve. Waarom moet men alles zo ingewikkeld maken, terwijl voor zo'n klein landje één regering toch volstaat?
Tout ce qui est excessif est insignifiant wist Talleyrand in de 19de eeuw al. Ja, taalwetten zijn belangrijk en de overheid heeft de plicht mensen niet te discrimineren op basis van moedertaal. In bijlage een document van de Vl-Brabantse Gouverneur aangaande de niet benoeming van een burgemeester in de faciliteitengemeenten. (Klikken op afbeelding om te vergroten).
Kris Deschouwer en Philippe Van Parijs houden in De Standaard ("Volgende keer nog erger", DS 6.11.07) nogmaals een pleidooi voor een nationale kieskring. Volgens de professoren zou zo'n kieskring, voor 15 Kamerleden, ertoe aanzetten dat er méér rekening wordt gehouden door politici van de ene taalgroep met het andere landsdeel. Volgens mij maken ze een inschattingsfout. Immers, in een systeem waarin 9 Nederlandstalige Kamerleden en 6 Franstalige Kamerleden nationaal worden verkozen, bestaat er geen enkele reden waarom nationalistische politici een andere retoriek zouden hanteren. Het aantal nationale Kamerleden per taalgroep ligt toch al vast. Mensen als Leterme, Vanhecke, Moureaux of Maingain beschikken over voldoende stemmen in hun taalgroep om zelfs in een nationale kieskring verkozen te worden. Zij zullen dus geen iota veranderen aan hun onvriendelijkheden tegenover anderstaligen. Is een nationale kieskring daarom nutteloos? Integendeel. Enkel mag er geen enkele vorm van pariteit in bestaan, zodat het er echt op aankomt de meeste stemmen in héél België te behalen. Dit gezegd zijnde, is het utopisch om te denken dat het louter bestaan van een federale kiesomschrijving een "nationale dynamiek" op gang zal brengen. Daarvoor blijft het voorgeschoven aantal zetels te beperkt. Waar het op aankomt, is dat staatsmannen politieke verantwoordelijkheid opnemen om onze Belgische meertalige democratie te doen werken. Zonder politieke wil is elke hervorming tot falen gedoemd.
Depuis quelques mois, notre pays vit une des crises politiques les plus profondes depuis sa création (il y a 177 années déjà). Il est clair que plusieurs facteurs jouent un rôle important : la radicalisation des soi-disant « partis flamands », lextrémisme des petits partis nationalistes (FDF/N-VA), notre structure étatique polarisante qui incite à la formation de deux fronts antagonistes, les différences socio-économiques du Nord et du Sud de la Belgique bien exploitées par les nationalistes etc.
Pourtant un sondage des journaux Le Standaard/Le Soir (10/11.11.2007) révèle quen « Flandre » - quelle que soit la signification de ce terme 87% des gens ne souhaitent pas la fin du pays. Seulement un peu plus quun néerlandophone sur trois souhaite, toujours selon ce même sondage, que lEtat fédéral soit davantage détricoté. Face aux exigences nationalistes, aux querelles communautaires, aux propos pessimistes (« le pays ne marche plus »), voire fatalistes, racistes, incendiaires ou même apocalyptiques (« la fin de la Belgique est inévitable ») des médias, les Belges tiennent leur sang-froid admirable. Ils peuvent en être fiers, car lHistoire récente a sans doute prouvé jusquoù un nationalisme excitant et fascisant peut mener. Les ruines de lex-Yougoslavie, les bombes et massacres en Corse, en Espagne, en Chéchénie, en Irlande du Nord en sont les tristes témoins.
Hélas, le pacifisme belge nest pas sans prix. Les Belges se laissent terroriser, opprimer et ridiculiser par les politiciens du Nord et du Sud qui devraient les représenter. On peut se demander si le citoyen ordinaire comprend vraiment la portée dune « réforme de lEtat » ou le soi-disant problème de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Probablement neuf sur dix nen savent pas grand-chose. Est-ce leur faute ? On est tenté de répondre négativement à cette question. Le fait que le Belge soit, en général, peu intéressé à la politique est un phénomène assez complexe qui mérite de létude.
Premièrement, il faut constater que les médias rendent chaque débat sérieux, c.-à.-d. portant sur le fond des choses, impossible. Il ny a que les (con)fédéralistes et séparatistes qui ont droit à la parole. Mais, si important que ce facteur puisse être, il nexplique pas tout. Dès le Moyen Age, la démocratie dans nos régions a évolué à partir des principautés et non comme en France, Angleterre ou (plus tard) aux Pays-Bas grâce à linteraction dun Souverain et dun Parlement. Dans dautres pays qui ont connu une pareille évolution - pensons aux riches villes autonomes médiévales de lItalie comme Florence -, cette tradition sest transformée à lheure actuelle en un certain souhait dautonomie (par exemple, la « Lega Nord » en Italie). En Belgique, le courant autonomiste ou séparatiste, au niveau de la population bien entendu, est marginal, en dépit de grandes campagnes anti-belges de certains partis politiques, surtout au Nord du pays, et lindoctrination nationaliste dune certaine presse qui a même réussi à régionaliser la météo. Toutefois, on peut voir dans ces nationalismes flamand et wallon le reflet dun « esprit de clocher ». « Petit pays, petit esprit », comme disent certains.
Quoi quil en soit, tant que la Belgique était gouvernée de façon responsable de 1830 jusquaux années 70 du 20ième siècle, le désintérêt des Belges par rapport à la politique importait peu. Ce nest quà partir du moment où une certaine nouvelle classe politique nationaliste, tant au Nord quau Sud de la frontière linguistique a commencé a fédéraliser (lire : détruire) le pays que la gestion du pays est devenue problématique et aujourdhui assez catastrophique. Les poignardeurs de la démocratie, soutenus par une extrême droite nationaliste qui a le vent en poupe depuis une vingtaine dannées partout en Europe dailleurs sont les responsables principaux de cette évolution néfaste. Une autre cause est le fédéralisme bipolaire avec une Flandre et une Wallonie artificielles que ces extrémistes ont pu installer, voire imposer, à laide dun grand nombre de politiciens opportunistes et/ou naïfs. Personne ne semble les arrêter car les médias ne voient pas les problèmes ou refusent de les voir, ce qui est évidemment gravissime. On a même limpression quà létranger on est plus inquiet sur lavenir de notre pays quici.
Y a-t-il, hormis les facteurs cités, encore des raisons pour expliquer cette passivité belge ? Est-ce que cest à cause du climat maussade qui ne rend pas évident les débats publics ? Le Belge, vit-il dans un pays trop petit pour afficher à haute voix son patriotisme et lamour de ses institutions et libertés ? Est-ce que cette méfiance de tout pouvoir central date de la période espagnole (16ième siècle) ?
Il est en tout cas clair que (au plus tard) depuis 1648, les territoires belges ont subi le joug de nombre de dictateurs, soit sous forme despotique, soit au nom des « vertus » républicaines. Les révolutionnaires français qui ont en vain essayé pendant leur occupation de la Belgique entre 1794 et 1814 de détruire chaque liberté acquise et qui ont même essayé déradiquer les langues régionales néerlandophones (contrairement à lEtat belge) portent sans doute une lourde responsabilité.
Ajoutons à tout ceci aussi linfluence importante de lEglise Catholique, jusquaux années 60 du 20ième siècle qui a renforcé lidée que le citoyen doit simplement subir son rôle sur terre et ne pas trop mettre en question lordre établi. Ceci nest quun constat en ne doit pas être interprété comme une critique à légard de lEglise qui avait, et qui a toujours dailleurs, ses mérites au sein de la société belge, européenne et mondiale. Ce ne sont certainement pas les idées chrétiennes dont lamour de son prochain qui devraient rendre la vie des Belges plus difficile. Peut-être que monsieur Leterme (un politicien soi-disant « chrétien ») a oublié ce passage crucial du Nouveau Testament?
On aimerait en tout cas bien voir un vrai débat sur lavenir de notre pays. Un débat où séparatistes, confédéralistes (il ny a pas vraiment de différence), fédéralistes et unitaristes sont représentés. Car ce nest pas parce que les Belges se désintéressent de la politique à cause de leur passé et mémoire collective quil faut les traiter comme des moutons dociles. Si les politiciens traditionnels ne le comprennent pas enfin, ils seront ostracisés en masse, y compris les partis francophones qui ont attisé les discussions communautaires depuis des décennies et qui défendent bec et ongle le fédéralisme bipolaire. Même le plus paisible citoyen ne restera pas éternellement passif face aux querelles politiques.