Na de uitspraken van Luxemburgs Eerste Minister Juncker, zijn er enkele buitenlandse media die ons Koninkrijk al dood verklaren. LE FIGARO bijvoorbeeld schrijft:
La chronique d'Alexandre Adler
Personne ne se souvient plus de la vieille histoire soviétique où un secrétaire de cellule du parti demande à l'une de ses ouailles pourquoi elle n'était pas présente à la dernière réunion. Et la réponse de fuser : « Si j'avais su qu'il s'agissait de la dernière réunion, je serais venue. » Cette histoire a disparu avec la défunte Union soviétique et voici qu'on peut se la poser très sérieusement avec la Belgique. Pourquoi ne fait-on pas attention à l'ultime crise ministérielle qui a amené le roi, pour l'instant, à renoncer à installer un nouveau gouvernement de centre droit ? Tout simplement parce que l'on ne sait pas encore qu'il pourrait bien s'agir de la dernière crise de ce type.
Dans ce long et interminable divorce belge, on en a pourtant fini avec le stade des invectives et des tentatives de réconciliation, la parole est à présent aux avocats des deux bords. Car le véritable ultimatum qu'adressent, unanimes, les partis flamands au Sud français du pays (et non francophone du pays), n'est déjà plus celui d'un partenaire excédé, mais le mandement par huissier d'un adversaire résolu : cette fois-ci, la Flandre demande que l'on coupe les dernières amarres qui faisaient l'État belge, que ce soit en matière de Sécurité sociale, où les Français de Belgique devront rembourser au Nord plus austère leur excès de dépenses de santé, que ce soit en matière de politique étrangère, y compris de Code de la nationalité, que ce soit, bien sûr, en matière de politique économique, où les deux entités devraient se débrouiller essentiellement avec elles-mêmes, sans redistribution véritable. À cette véritable dépêche d'Ems, les partis français ont répondu en décidant de se concerter unanimement entre eux. Lorsque deux entités qui sont censées former un seul État en sont à ce que leurs partis politiques aient sans aucune exception décidé de se réaligner sur des réalités nationales, la Yougoslavie - les optimistes diront la Tchécoslovaquie - n'est en effet pas très loin. Malheureusement, la Belgique ne se situe pas sur une marche frontière quelque peu exotique de l'Europe, mais en son coeur, là où s'édifie tant bien que mal un embryon d'État continental, à Bruxelles.
Dans cette situation, on peut - ce qui fait l'unanimité actuelle des gouvernements voisins incrédules - chercher à tergiverser aussi longtemps que possible afin de conjurer le cauchemar. Même si l'Espagne, en proie à l'affirmation croissante de l'identité catalane, et la Grande-Bretagne, qui craint un peu, sans trop le dire, pour l'Écosse, seront en flèche pour essayer de préserver un paravent quelconque d'État belge, il n'est pas évident que ce soit, au point où nous en sommes parvenus, la moins mauvaise des solutions.
Et pour commencer, il faut cesser de diaboliser le nationalisme flamand dont beaucoup de Français ont fini par croire que Jacques Brel avait tout dit sur lui, il y a vingt ans de cela : « Nazi pendant les guerres et catholique entre. » Ce n'est évidemment pas faire justice à l'immense émancipation culturelle flamande qui s'est produite dans les quarante dernières années et nous a donné des artistes exemplaires de langue néerlandaise : le romancier Hugo Claus, les frères Delvaux, le peintre et le cinéaste, et bien entendu, dans le domaine de l'opéra, Gérard Mortier.
La réalité, c'est que la société flamande, cette petite Bavière maritime, est en proie à un dynamisme économique et social remarquable, ayant réussi sa mutation linguistique, et dispose d'une population exactement équivalente à celles du Danemark ou de la Norvège. Méfiante à l'égard de la Hollande voisine, la Flandre indépendante serait en fait, assez vite, le plus francophile et le plus latin des États germaniques de l'Europe du Nord. Le dogme de la diplomatie française consistant à tout faire pour maintenir la Flandre en Belgique doit donc être révisé d'autant plus vite et radicalement qu'en prenant en main la revendication nationale, les chrétiens sociaux et leurs alliés libéraux et socialistes ont fait reculer l'extrême droite locale aussi efficacement que Sarkozy, en France.
Mais voilà, les Wallons et les Bruxellois n'auront aucune envie de former un État croupion symétrique. Comme chacun devrait le savoir, c'est le 14 Juillet que l'on fête à Liège, c'est à Paris que l'on a sacré Michaux, Marguerite Yourcenar, Simenon et même le prix Nobel de littérature belge, Maurice Maeterlinck, qui jugeait sa langue natale flamande impropre à la littérature. En se choisissant une non-capitale à Namur, en intitulant sa représentation à Paris « communauté française » et non « communauté francophone », nos compatriotes d'outre-Quiévrain nous ont déjà tout dit. Comme Helmut Kohl en 1990, Nicolas Sarkozy a donc toutes les chances de devoir gouverner une France plus grande, un peu appauvrie par la crise industrielle chronique de ses nouvelles régions irrédentistes, et un Parti socialiste certes écrêté de ses élites les plus parisiennes, mais recentré sur la vieille base populaire du Borinage et de la vallée de la Meuse, pour ne pas parler des bobos bruxellois qui valent bien les nôtres.
Qui disait que l'histoire ne nous réservera pas quelques grosses surprises, surtout là où on ne les attendait pas.
LE MONDE weet te melden:
La Belgique en danger LE MONDE | 25.08.07 | 14h08 Mis à jour le 25.08.07 | 14h08
près huit années durant lesquelles le premier ministre, Guy Verhofstadt, sera parvenu à calmer les tensions entre Flamands et francophones, les forces de la désunion sont à nouveau à l'oeuvre en Belgique. Yves Leterme, leader des Chrétiens démocrates et ancien président de la région flamande, conforté par sa popularité, qu'il attribue à son radicalisme dans le domaine institutionnel, espérait convaincre les deux partis francophones avec lesquels il négociait de la nécessité d'un nouvel approfondissement du fédéralisme. Oubliant que le formateur d'un gouvernement belge doit, avant tout, être un arbitre, M. Leterme a tenté d'imposer un programme destiné à accroître l'autonomie des régions. Ce catalogue comprenait aussi bien la "régionalisation" du code de la route que celle d'une partie de la sécurité sociale et de la politique de l'emploi, voire de la justice. La Flandre entend aussi statuer seule sur l'acquisition de la nationalité. Trop entêté, M. Leterme a échoué. Pour les partis francophones, le programme flamand augure, au mieux, de la naissance d'une confédération, au pire, d'une séparation de la Flandre et de la Wallonie. Les francophones, qui ne formulaient, pour une fois, aucune revendication financière, ont jusqu'au bout refusé le débat institutionnel.
Après deux mois et demi de crise, voici donc le royaume sans autre perspective que l'hypothétique reprise d'une négociation ou un coup de force des partis flamands. Travaillés par l'extrême droite, qui depuis quinze ans pèse sur l'évolution de leur région, certains hommes politiques n'hésitent plus à envisager la proclamation de l'autonomie de la Flandre.
Pour l'heure, il semble encore possible d'en revenir aux traditions belges de la négociation et du compromis. Les responsables des grandes formations savent que la séparation n'est pas désirée par une majorité de la population, même en Flandre. Enfin, les difficultés pratiques qu'occasionnerait une telle évolution sont nombreuses et feront réfléchir les partisans d'un divorce à la tchécoslovaque. Au coeur de la discussion, il y aurait, notamment, le sort de Bruxelles, capitale fédérale, européenne... et flamande, puisque, contrairement aux francophones, la Flandre en a fait son centre et sa vitrine.
Riche et déjà dotée de pouvoirs étendus, la Flandre laissera-t-elle oeuvrer jusqu'à leur victoire ultime les forces qui la travaillent depuis plusieurs générations ? L'absence, dans la jeune génération politique belge, de leaders susceptibles de convaincre les deux communautés incite à répondre oui. L'histoire récente et le talent des Belges à trouver, in fine, des solutions originales conduisent à formuler un jugement opposé. Mais, en tout état de cause, le royaume d'Albert II aborde une épreuve décisive.
Het Nederlandse TROUW schrijft dan weer:
Het einde van België is bijna onafwendbaar (opinie)
Arjan Hille Schakel, politicoloog
De Belgische coalitiebesprekingen zijn stukgelopen door onenigheid over de staatsstructuur.
Sinds de onafhankelijkheid in 1830 wordt België verscheurd door taal- en cultuurverschillen tussen de Vlamingen en de Walen. Federalisering kwam echter pas op gang sinds 1970. Met de staatshervormingen van 1980, 1988 en 1993 is uiteindelijk een ongekend complex en ondoorzichtig geheel ontstaan. Grondwettelijk bestaat België uit drie regios en drie gemeenschappen. De gemeenschappen hebben geen gezag over een territorium maar over personen. De regios hebben een territoriale basis. Er is een Vlaamse, Waalse en een kleine Duitse gemeenschap. Er is ook een Vlaamse en een Waalse regio. De Duitsers hebben geen eigen regio maar de hoofdstad Brussel wel. Een Brusselaar valt dus onder de Brusselse regionale overheid. Elke Brusselaar valt ook onder een Vlaamse óf een Waalse gemeenschap afhankelijk van de (taal)keuze die hij heeft gemaakt. Een inwoner in de oostelijke kantons valt onder de Duitse gemeenschap en de Waalse regio.
De gemeenschappen zijn verantwoordelijk voor cultuur, taal, gezondheidszorg en onderzoek en onderwijs en de regios zijn verantwoordelijk voor handel, infrastructuur, lokaal bestuur, en milieu. De federale staat is door de jaren heen uitgehold maar nog steeds van betekenis voor buitenlands beleid, defensie, justitie en de verzorgingsstaat.
Daarenboven zijn er ook nog de provinciale en gemeentelijke overheid. Elke burger in België heeft zo te maken met vijf bestuurslagen die ieder verantwoordelijk zijn voor bepaald beleid. Vaak zijn verschillende bestuurslagen gezamenlijk verantwoordelijk voor hetzelfde beleid en is er voortdurend strijd wie wat doet. Een strijd die verhevigd wordt door de taal- en cultuurverschillen. Zo'n complexe staat kan niet efficiënt en effectief zijn en kan dan ook geen lang leven beschoren zijn.
De politieke strijd tussen Walen en Vlamingen wordt bovendien verhevigd door verschillende factoren, die ook bijdragen aan het uiteenvallen van België in een Vlaamse en Waalse staat. Allereerst zijn er de economische verschillen tussen Vlaanderen en Walen. De inkomens verschillen sterk omdat de Walen van oudsher afhankelijk zijn van zware industrie die wegtrekt zodat er een hoge werkloosheid onder de Walen heerst. Vlaanderen is van een achterstandspositie sinds de jaren 60-70 opgeklommen tot de rijkste regio in België dankzij een sterk groeiende diensteneconomie. Het is dan ook geen toeval dat de hervormingen van de Belgische staatsstructuur dateren van de jaren 70. De Vlamingen kregen zelfvertrouwen om (culturele) autonomie te eisen. Voor die tijd maakten de Walen de dienst uit en waren zij de elite. Tegenwoordig zijn de rollen omgedraaid en vechten de Walen voor een federaal België. De federale staat is nog verantwoordelijk voor sociale zekerheid waar de Vlamingen relatief aan bijdragen en de Walen relatief van profiteren. De Vlamingen willen deze situatie beëindigen maar de Walen hebben de Vlaamse financiën nodig. Het is dan ook niet verwonderlijk dat Leterme niet geslaagd is om een coalitie te smeden.
Nu had hij ook geen makkelijke taak. Door de taal- en cultuurverschillen en de tegenstrijdige economische belangen zijn alle politieke partijen op basis van die verschillen georganiseerd. Sinds 1970 zijn de christen-democraten, sociaal-democraten, de liberalen en zelfs de groenen opgesplitst in een Waalse en Vlaamse variant. Daarnaast is er het Vlaams Belang en de Front National die overduidelijk een regionale basis hebben. Alle politieke partijen zijn dus regionale partijen en het is dan ook niet verwonderlijk dat de staatsstructuur van België alle andere onderwerpen en problemen in de politiek overheerst.
Niet alleen zijn er sterke factoren die leiden tot het uiteenvallen van België maar door de Europese integratie worden een aparte Vlaamse en Waalse staat ook daadwerkelijk mogelijk. Vlaanderen en Wallonië zijn te klein om zelf effectief en efficiënt buitenlands beleid te voeren en een eigen leger op te zetten. Daarom kan de federale overheid in België nog bestaansrecht opeisen. Maar wanneer de EU steeds meer taken op het gebied van buitenlands beleid en defensie krijgt verliest dit argument aan kracht.
Het enige wat Vlamingen en Walen bindt is Brussel. In Brussel wonen Nederlands- en Franstaligen en beide groepen claimen Brussel. Brussel is ook de oorzaak van de buitensporige, complexe staatsstructuur die boven geschetst is. Vlamingen en Walen leven netjes gescheiden in eigen territoria behalve op één klein stukje Brussel dus moest een overheidslaag gecreëerd worden dat niet op territorium gebaseerd is naast een bestuurslaag die wel territoriaal is. Maar zodra voor Brussel een oplossing gevonden wordt, is een federaal België onnodig.
Het enige wat België dan nog eenheid verschaft is het koningshuis. Maar dit symbool van nationale eenheid zal waarschijnlijk niet opgewassen zijn tegen de centrifugale krachten veroorzaakt door culturele, politieke en economische verschillen. Al met al is het niet waarschijnlijk dat België zijn 200-jarig bestaan zal meemaken en zullen de coalitieonderhandelingen tot die tijd buitengewoon moeizaam verlopen.
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