Après le CDH
et le MR, cest le PS, ce jeudi, qui sera reçu « en audience » par Ecolo. Forts
de leur succès électoral, les verts, plus que jamais, « testent » les autres
partis, un à un, sur une série de leurs priorités (environnement, bonne
gouvernance, politique scolaire, etc.).
Que se dit-il dans ces rencontres
au sommet ? Malgré des consignes de silence de part et dautre, on a appris que
le souhait écologiste de supprimer les institutions provinciales (en tout cas
en Wallonie) ne fait plus peur au CDH, au nom de la simplification des niveaux
de pouvoir. La disparition des provinces est-elle donc annoncée ? On nen est
pas encore là et le processus sera long car il nécessite de modifier la
Constitution, compétence fédérale, évidemment. Mais la mort lente semble
sannoncer car le but est de dépouiller progressivement les compétences
provinciales, au profit des communes ou de la Région.
Après le CDH, Ecolo teste le MR
et le PS
Après une
grosse journée de discussions avec le CDH, Ecolo a entamé les palabres,
mercredi soir, avec le MR. Exactement comme avec les centristes, les verts ont
« testé » les réformateurs sur une série de leurs priorités en matière denvironnement,
bonne gouvernance et « solidarités » (thème couvrant le social, lécole,
lemploi, etc.).
Conduite par Didier Reynders, la
délégation MR alignait Charles Michel, Pierre-Yves Jeholet, Armand De Decker et
Olivier Maingain. Entamée à 18 h, la réunion sest achevée vers 22 h 30. Rien
na filtré de lentrevue. Sinon quelle a été « constructive, surtout dans
le domaine de léthique et la gouvernance. »
Ce jeudi, Ecolo rencontrera le
PS. Parallèlement, le CDH, de son côté, rencontrera ce jeudi le PS et le MR
pour se livrer à un travail plus ou moins analogue à celui quEcolo lui a
imposé quelles priorités pour cette législature ?
Passons sur les querelles dego
(chacun, hier, se donnant la posture de celui qui invite, posture évidemment
plus gratifiante que celle du convoqué). Le fait est que le PS éprouve de plus
en plus de mal à cacher son agacement à lendroit dEcolo et quil simpatiente
de rappeler que, comme premier parti wallon, cest à lui de former les
majorités en tout cas pour la Région wallonne et la Communauté française. Le
PS simpatiente ? « À 72 heures des élections, nous avons pas mal avancé, dit-on
côté Ecolo. On a vu deux partis. Et avant la fin de la semaine, on aura vu
tout le monde. Aux régionales de 2004, Elio Di Rupo était formateur. Et il a
fallu attendre deux semaines deux semaines après le scrutin ! avant quil
dise avec quel parti il allait négocier » Fermons la parenthèse.
Ecologistes et centristes se retrouvent
vendredi. « Pour faire le point », annonce-t-on. Cest-à-dire,
concrètement ? « Pour boucler la boucle »
Officiellement, on naura rien de
plus clair
En réalité, lobjet de cette
nouvelle rencontre CDH-Ecolo varie selon les sources. Côté centriste, on fait
savoir que Javaux et Milquet devraient y désigner le parti avec lequel ils
souhaitent engager les négociations gouvernementales. Pour Ecolo, il nest pas
question de ça. « On a fait un travail sur les priorités, destiné à nous
éclairer sur ce quil est possible de faire avec chacun des trois autres
partis. Vendredi, on revoit le CDH pour un travail de synthèse. Point. Le PS
est premier parti en Wallonie et, à ce titre, il est le parti-formateur. Et
au MR à prendre linitiative à Bruxelles »
Au fait, que retenir des
discussions CDH-Ecolo qui ont eu lieu mardi soir et mercredi en journée ? En
dépit dune sévère consigne de silence, on a appris que le souhait dEcolo de
supprimer les provinces (wallonnes) ne cabre plus le CDH. On sait celui-ci fort
attaché à linstitution. Mais on lui aurait fait admettre quun double souci de
clarté et de rationalisation pouvait justifier sa mise à mort. Mais une mise à
mort lente, cest dit. Laffaire imposerait en effet de modifier la
Constitution prérogative fédérale. Si les francophones veulent rayer leurs
provinces de la carte, il faudra laccord des Flamands et, techniquement,
lopération prendra du temps.
Ceci posé, que veut-on ? On parle
de « progressivement » dépouiller les provinces de leurs compétences. Parallèlement,
on créerait des « groupements de communes. » Ceux-ci hériteraient dune partie
des attributions provinciales, lautre partie reviendrait à la Région wallonne
ou à la Communauté française. « Un chantier énorme énorme ! », confie
un écologiste. Si tout reste à faire, à préciser (le nombre de groupements de
communes ? leur statut ? quelles compétences confier à qui ? ), on a fixé deux
balises : a. la disparition de létage provincial ne pourra signifier
leffacement des services quil rend (mais simplement leur déplacement vers un
autre niveau de pouvoir) ; b. on ne touchera pas à un cheveu des fonctionnaires
provinciaux ils seront réaffectés.
Voilà donc un acquis de la
palabre Ecolo-CDH. Il reste à voir si MR et PS pourraient embrayer. Côté MR, on
répond : « Pas de tabou ni sur les provinces, ni sur la question du cumul
entre mandat parlementaire et une fonction déchevin ou de bourgmestre. » On
notera quen novembre 2008, en congrès, Reynders a ouvert une brèche en
proposant que les provinces ne fassent plus lobjet délections distinctes et
que leurs assemblées soient composées délus communaux. Reste un PS peut-être
pas si rétif que ça. Pour une raison évidente au moins : il sait que la
disparition des provinces est un « must » écologiste et que sy opposer
pourrait signifier pour lui un ticket pour le banc de lopposition. Alors
: RIP ?