ON SE MOQUE DE NOUS
Avec consternation j'ai pris acte des propos de Monsieur Moureaux. Ce dernier prône le confédéralisme comme une alternative viable au séparatisme. Notons que monsieur Moureaux est non seulement une figure importante dans le Parti Socialiste, mais qu'il est aussi Ministre d'Etat et qu'il figure, en cette capacité, dans le Conseil de la Couronne. Ce n'est donc pas n'importe qui, qui dit n'importe quoi. Ceci étant dit, il convient de rappeler que le confédéralisme sans un séparatisme préalable est d'un point de vue juridique une situation impossible. Il faut donc d'abord que soit les communautés, soit les régions belges deviennent indépendantes. Car une confédération est une association libre d'Etats souverains qui décident ce qu'ils veulent encore faire ensemble. Le confédéralisme s'inscrit donc dans la logique post-séparatiste. D'abord on scinde le pays et, après on signe une feuille de papier qui ne vaut l'encre sur laquelle elle est écrite. Car ce contrat peut être déchirée d'une façon unilatérale à chaque instant. Il suffit qu'un Etat confédéré veut rompre tous les liens. Monsieur Moureaux veut donc commencer sa soi-disante lutte anti-sécessionniste par scinder le Royaume. Qu'est-il devenu de la doctrine socialiste qui dit qu'il faut « unir les travailleurs » ?
Cependant le séparatisme (et donc le confédéralisme) n'est que le souhait d'une infime minorité des Belges, selon une enquête menée par ce journal et De Standaard. Malheureusement la grande majorité, tant au Nord qu'au Sud n'est pas écoutée. Sur les ondes de la RTBF le même Monsieur Moureaux déclarait, il y a quelques semaines, de ne pas être en faveur d'un référendum sur le futur de l'Etat. Sans doute, cette option serait au détriment des régionalistes et des nationalistes linguistiques, raison pour laquelle elle est rejetée. A en réfléchir quand on discutera l'avenir du pays comme d'habitude derrière les coulisses. On entend beaucoup sur le "déplorable" fossé entre les Belges et leurs politiques. Mais heureusement le fossé entre le citoyen et (la plupart) de nos représentants est grande. Car la volonté citoyenne n'est non seulement pas reflétée par ceux qui devraient nous représenter. Pire: On se moque de nous.
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