V.d.W. et F.C.
http://www.lalibre.be/actu/crise-politique/article/672877/le-retour-de-leterme.html
Le Premier ministre démissionnaire pourrait reprendre du
service
Et lancer des réformes. Car le CD&V ne veut pas négocier
sans la N-VA.
Au Roi, quil devrait rencontrer ce mercredi ou dans les
prochains jours, Elio Di Rupo, le formateur démissionnaire, ne pourra
quapporter la même réponse que celle de vendredi dernier : sept partis
sont prêts à entamer des négociations sur la base de sa note. Et deux y
sont toujours opposés : la N-VA et le CD&V. Wouter Beke la redit
mardi à Elio Di Rupo.
Le message envoyé il y a quelques
jours par le Roi na donc pas porté. Le chef de lEtat avait souhaité,
compte tenu de la gravité de la situation politique, que chaque
responsable politique du pays prenne quelques jours de réflexion pour
mesurer les conséquences de la situation politique et chercher des
pistes de solution. Las. Le CD&V reste accroché à une double
exigence : il souhaite que le formateur réécrive sa note et refuse
dentrer dans une négociation dont serait exclue la N-VA. Motif : dans
ce cas-là, le CD&V serait livré au parti dOlivier Maingain, le FDF.
Aussi
curieuse que soit cette stratégie - outre quelle crédibilise et
renforce lattitude de la N-VA, elle accorde aussi beaucoup de poids et
de pouvoir au FDF -, elle semble être celle qui est actuellement portée
par la tête pensante du CD&V, celle de son président en tout cas,
Wouter Beke. Cest aussi le sentiment de Kris Peeters, le
ministre-président du gouvernement flamand. Quant à Yves Leterme et
Steven Vanackere, il est finalement bien difficile de savoir ce quils
pensent vraiment et de quelle manière ils ont essayé dinfluencer la
position officielle de leur parti.
Quoi quil en soit, le "non"
répété du CD&V semble mettre fin à lespoir de ceux qui croyaient
encore possible de démarrer des négociations à 8, cest-à-dire avec tous
les partis mais sans la N-VA. Léternel "scotchage" des démocrates
chrétiens flamands aux nationalistes permettrait-il alors une
négociation entre les sept autres partis : le PS, le MR, le CDH, Ecolo,
lOpen VLD, le SPA et Groen! Pas sûr, car cet attelage ne plaît guère
aux libéraux. Et aux libéraux flamands en particulier, qui se
sentiraient très isolés dans un gouvernement très francophone et très
centriste, voire de centre gauche.
Alors ? Et bien alors, si Elio
Di Rupo, toujours formateur démissionnaire, ne parvient pas à
rassembler une majorité significative pour entamer des pourparlers - ce
qui semble bien être le cas -, il faudra bien se résoudre à donner vie à
un nouveau gouvernement Leterme. Ce qui serait particulièrement bizarre
pour le CD&V puisque le parti nobtiendrait pas la grande réforme
de lEtat quil dit vouloir à tout prix. Mais le CD&V sy
retrouverait quand même dans cette configuration puisquil conserverait
une représentation ministérielle bien supérieure à sa force
parlementaire. Cette solution est aussi ardemment espérée par le
ministre des Finances, Didier Reynders, qui fête ses douze ans de
présence au ministère
Mardi, Yves Leterme semblait déjà convaincu par cette solution. Recevant le bulletin de lOCDE,
le Premier ministre a précisé : " A court terme, la situation
économique est gérable mais il faudra voir où on en sera politiquement
en septembre. Il faudra que le gouvernement ait plus de pouvoir pour
mener les réformes structurelles dont parle lOCDE. Il faudra obtenir la
confiance du Parlement sur un programme ou un mini-programme de
gouvernement et continuer à prendre des décisions. Mais, je le répète :
si la situation lexige, on le fera dans le cadre dune négociation et
dune concertation poussée avec les groupes politiques au Parlement. Le
budget 2012 est en cours délaboration actuellement au niveau
administratif. Quoi quil arrive, je veux dire que le gouvernement en
affaires courantes prendra ses responsabilités en septembre si la
situation politique le demande "