Plus de 520 tonnes de riz pillées, de nombreuses armes et munitions, des tenues militaires, des galons et beaucoup dautres matériels ont été dérobés au camp militaire de Bobo-Dioulasso au cours de la mutinerie du 31 mai au 3 juin. Le 1er juin, on dénombrait 84 boutiques littéralement saccagées par les soldats mutins. Mais ils ne sarrêtent pas là. Les jours qui suivent, la mutinerie perdure avec des exations dans les quartiers. Vols dans des domiciles privés, extorsions de fonds par la force, viols, autant de forfaits commis par quelques soldats en 72 heures. On dénombre une cinquantaine de blessés dont une dizaine soignés à lhôpital Souro Sanou. Une jeune fille victime de balle perdue a trouvé la mort.
Les commerçants que les autorités communales et régionales avaient réussi à calmer, sortent leur tour le jeudi 2 juin et mettent à sac la mairie. Vitres brisées, portes principales et de bureux, mobiliers et fournitures de bureaux, matériels roulants de la mairie et de travailleurs municipaux, ordinateurs et accessoires,, téléviseurs, postes et installations téléphoniques, etc. endommagés, détruits ou emportés, cest le constat amer que le maire Salia Sanou et son équipe découvrent. La direction régionale du Commerce a également subi la colère des commerçants. Le pied-à-terre du ministre, deux véhicules et dautres dégâts y ont été commis.
Des mesures prises
Dès le 1er juin, et face à la colère des commerçants, une rencontre a été initiée au gouvernorat pour appeler ces derniers au calme. Promesse leur ayant été faite quils seraient dédommagés. Chacun croyait que la mutinerie prenait fin ce jour. Malheurement, comme on la indiqué plus haut, cela ne fut pas le cas. Ce qui a amené les autorités politiques et le commandement militaire à se décider à la mater. Une opération que le conseil municipal de Bobo a saluée. A ce jour, 120 mutins ont été arrêtés, quelques uns sont toujours en cavale. Des armes, environ 200 tonnes de riz et des marchandises diverses ont également été récupérées. Les populations sont invitées à collaborer avec les services de gendarmerie pour arrêter les mutins en fuite et récupérer les marchandises volées et qui sont cachées dans les quartiers.
Sagissant de lappui aux commerçants victimes, dans un premier temps des prêts leur seront accordés avec un différé de remboursement de 6 mois. Ces prêts seront fonction du chiffre daffaires. Cela pour leur permettre de reprendre leurs activités avant les mesures de paiement des marchandises perdues. Car, avant cette opération, il faut faire le recensement et évaluer des pertes subies par chaque victime. Qant aux bléssés au cours de ces évènements, ils sont pris en charge gratuitement à lhopital Souro Sanou. Autrement, les actes médicaux et frais pharmaceutiques sont remboursés sur présentation de lordonnance ou du bulletin dexamen établis par le médecin et les reçus de paiement.
Aly KONATE (Alykonat@yahoo.fr)