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ברוך הבא!    السلام عليكم!

Bienvenue sur le blog de l'association d’études rabbiniques YECHOUROUN, Thora contre national-judaïsme (sionisme). Nous proposons des textes rabbiniques, (surtout de l’école de Samson Raphael HIRSCH) ainsi que des infos et documentations, le tout avec engagement antisioniste et solidarité anti-impérialiste, inspirés par la fidélité à la Thora.
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    Thora contre national-judaïsme (sionisme)
    27-07-2018
    Klik hier om een link te hebben waarmee u dit artikel later terug kunt lezen.Yechouroun Documentation : JUIFS, ARABES ET ANGLAIS EN PALESTINE par Bernard THOMAS (août 1939)


    Yechouroun Documentation historique

     

    Ce document diplomatique historique est révélateur, de la plus haute importance pour les chercheurs droits et sincères. Dès le départ, nous attirons votre attention sur  la conclusion remarquable dont la diplomatie française était capable. A l’impossible, nul n’est tenu,  mais puisse t’elle s’ y prendre exemple et s’en inspirer de nos jours !

     

    Bernard Thomas : « LE PROBLEME JUIF –

    II. JUIFS, ARABES ET ANGLAIS EN PALESTINE »

    in :  ‘Le Mois’ synthèse de l’activité mondiale, 9ème année, n° 103 (août 1939)

     

    « Nous nous trouvons devant une situation paradoxale. On doit admettre que les Arabes de Palestine sont tout aussi capables de se gouverner eux-mêmes que le sont les Arabes de l’Irak  et de la Syrie. Les juifs de Palestine, cela est clair, sont tout aussi aptes à se gouverner eux-mêmes que n’importe quelle autre communauté organisée et évoluée en Europe.  Cependant, réunis par le mandat, les deux peuples sont incapables de se gouverner eux-mêmes. »

     Rapport de la Commission royale, page 362

     

    Ce qui doit frapper un observateur impartial des problèmes politiques mondiaux, c’est la disproportion évidente qui existe entre l’abondance de l’information qui nous est fournie sur le problème palestinien d’une part, et la compréhension insuffisante de ce problème d’autre part.  La raison de cette disproportion est claire : la grande majorité des publications relatives à la Palestine n’émane nullement d’observateurs impartiaux, mais de partisans.  Le but de tant d’articles est moins d’exposer le fond même de la question que d’influencer les lecteurs en faveur d’un des camps en présence. Or, il y a en Palestine trois camps différents : les Anglais, les Arabes, les Juifs. Les antagonismes entre les parties s’entremêlent avec les grands problèmes impérialistes, avec la lutte des pays de l’Axe et  les pays démocratiques.  Le problème se complique encore du fait que le mouvement nationaliste arabe palestinien n’est qu’une partie d’un mouvement plus vaste, tandis que le mouvement national juif, le sionisme, est lié à l’ensemble du problème juif mondial, que nous avons analysé dans notre dernier article.

    La question est donc complexe.  Ce que nous proposons ici, c’est de présenter les faits mêmes, leur évolution et leur loi, sans nous laisser influencer par des sympathies ou antipathies préconçues.  Nous commencerons donc par l’exposé des fondements historiques de l’imbroglio actuel.

     

    L’importance de la Palestine pour la Grande-Bretagne

     

    C’est l’évolution de la technique moderne qui a donné à ce petit pays une importance stratégique considérable.

    Par suite du perfectionnement des moyens de locomotion et de l’agrandissement du rayon d’action des armes, la Palestine est devenue un contrefort du canal de Suez.  Les progrès de l’aviation et de transport transdésertiques ont accentué son importance : la Palestine est une des portes d’entrée de l’Arabie et, en même temps, un bastion sur la route des Indes. D’autre part, le pétrole est à la base des moyens de transports modernes : l’Arabie contient des gisements importants de ce produit et un pipe-line conduit le pétrole de l’Iraq à Haïfa. Enfin, la Méditerranée a une valeur stratégique en elle-même ; pour pouvoir la contrôler, il faut posséder des points d’appui dans son bassin oriental : l’île de Chypre et Haïfa jouent ce rôle pour la Grande-Bretagne et se complètent mutuellement.

    Il suffit de mentionner ces faits pour comprendre l’intérêt que l’Angleterre (aussi bien que l’Italie) porte à la Palestine, et pour reconnaître dans quelle mesure le conflit judéo-arabe est influencé par la situation politique mondiale.

    Quand au conflit lui-même, résultat de deux mouvements nationalistes dont les buts sont opposés, il a ses racines dans les promesses difficilement ajustables faites par les Anglais aux Arabes et aux juifs depuis le début de la guerre mondiale.  Seuls ces faits historiques, peu connus du public, donnent la clé des difficultés du problème palestinien.

     

    Les promesses britanniques aux Arabes[1]

     

    La Turquie étant entrée en guerre aux côtés de l’Allemagne, les alliés se proposèrent comme un de leurs buts de guerre le partage de l’empire ottoman.  Des conversations diplomatiques et secrètes aboutirent à la signature d’un traité connu sous le nom de « traité Sykes- Picot » Ce document prévoyait le partage de la péninsule arabe entre la Grande-Bretagne et la France. L’intérieur de la péninsule, ainsi que les Etats arabes du Hedjaz et du Yémen  qui jouissaient d’une certaine indépendance au sein de l’empire turc, devaient devenir des Etats indépendants, mais soumis à l’influence  des deux puissances occidentales.  Les parties les plus développées et les plus importantes de la péninsule devaient, par contre, être placées sous le contrôle immédiat des puissances victorieuses.  La Grande-Bretagne se réservait l’Iraq, la France la Syrie (la région Mossoul-Kirkuk étant originairement attribuée à la France). Enfin, la partie méridionale de la Syrie devait être constituée en territoire distinct, soumis au contrôle commun de la Grande-Bretagne, de la France et de la Russie.

    Ainsi fut créée la Palestine…

     

    Avant de partager la peau de l’ours, il s’agissait pourtant de l’abattre. Pour ce, les alliés, et surtout la Grande-Bretagne, s’efforcèrent de gagner les sympathies des Arabes. Le traité Sykes- Picot fut élaboré en 1916.  Dès 1915, le haut commissaire britannique en Egypte, Sir Henry Mc Mahon, s’était abouché par des intermédiaires avec le shérif de la Mecque, Hussein, dont les velléités antiturques lui avaient été rapportées. Gagner Hussein devait apparaître comme une entreprise d’autant plus importante que le sultan – calife de Constantinople avait déclaré la guerre « sainte » contre les Alliés, déclaration dont, d’ailleurs le danger devait être fortement diminué par la défection éventuelle du souverain des lieux saints de l’Islam, descendant d’une famille apparentée au prophète.

     

    Devant les avances  de la Grande-Bretagne, Hussein entre en correspondance avec Sir Mc Mahon tout en pressentant les autres princes de la péninsule et les cercles clandestins des nationalistes arabes. Ainsi, il envoie son fils Feyçal à Damas, où celui-ci entre en contact avec des sociétés  nationalistes secrètes qui, par son intermédiaire, communiquent à Hussein les conditions qu’il devra poser à l’Angleterre.  Hussein fait siennes ces propositions et demande à Sir Mc Mahon l’indépendance de l’Arabie entière, y compris l’Iraq et toute la Syrie (la Palestine incluse)

     

    Dans sa réponse, datée du 24 octobre 1915, Sir Mac Mahon déclare que la Grande-Bretagne est prête à accepter ces conditions, mais sous deux réserves importantes :

     

    « Les deux districts de Mersina et Alexandrette ainsi que des parties de la Syrie situées à l’ouest des districts de Damas, Homs, Hama et Alep ne peuvent être considérés comme entièrement arabes et doivent être exclus des frontières exigées…

    « Quand aux vilayets de Bagdad et de Basra, les Arabes doivent reconnaître que la position et les intérêts de la Grande-Bretagne rendent nécessaires des arrangements administratifs spéciaux, en vue de la protection de ces territoires contre les attaques étrangères, de l’augmentation du bien-être de la population locale et de la sauvegarde de nos intérêts économiques mutuels[2]

     

    Dans sa réplique du 5 novembre, le shérif écrit qu’il veut bien accepter l’arrangement proposé par la Grande-Bretagne au sujet de Mersina, ainsi que l’établissement d’une administration britannique siégeant à Bagdad, pourvu que cet établissement ne soit que tout à fait passager. Quant aux territoires syriens mentionnés plus haut, Hussein déclare ne pas pouvoir accepter les contre-propositions anglaises :

     

    « Les deux vilayets de Alep et de Beyrout, ainsi que leurs régions côtières, sont purement arabes et il n’y a pas de différence entre un Arabe musulman et un Arabe chrétien : tout deux descendent des mêmes ancêtres. »

     

    Les points cités ont une importance capitale.  Du côté sioniste, ont n’a cessé d’affirmer que la Palestine avait été exclue par Mc Mahon des limites du futur Etat arabe. Or, il n’en est rien. Le « sandjak de Jérusalem », qui d’ailleurs se trouve au sud de Damas, n’est même pas mentionné, et  dans sa lettre du 14 décembre, Sir Mc Mahon déclare ouvertement que, quant aux régions syriennes sus-mentionnées, il s’agissait là des régions où l’intérêt de la France est impliqué. Enfin il faut constater que Hussein ne consentit pas à cette exclusion.

     

    Les Arabes entrèrent en lice aux côtés des Alliés.  Mais vers la fin de 1917, deux faits nouveaux éveillèrent leur méfiance à l’égard des puissances occidentales.  Ce furent la publication du traité Sykes-Picot par les bolchéviks, en Russie, et la déclaration de Balfour.

     

    En décembre 1917, Hussein fut informé- par les Turcs- de l’existence du traité Sykes-Picot.  Il s’adressa aussitôt au successeur de Sir Mc Mahon, Sir R. Wingate, en le priant de lui faire savoir clairement si, oui ou non, la Grande-Bretagne tiendrait ses engagements envers les Arabes.  Le haut commissaire lui télégraphia que le traité Sykes-Picot n’était qu’un projet, élaboré d’ailleurs avant l’alliance avec les Arabes.  En outre, le représentant de la Grande-Bretagne à Djeddah répéta solennellement, dans une note du 8 février 1918, les promesses de son gouvernement.

    Quant à l’interprétation de la « déclaration de Balfour » qui contenait la promesse du gouvernement britannique de contribuer à la création d’un foyer national juif en Palestine, le commandant britannique Hogarth fut envoyé auprès de Hussein pour lui déclarer catégoriquement  « que l’établissement des juifs se poursuivrait dans la mesure où cela serait compatible avec la liberté tant économique que politique de la population existante », comme le dit récemment le ministre MacDonald lors de la réunion de la commission des mandats de la S.D.N. (Times du 16 juin 1939) Lors de cette déclaration, le ministre omettait cependant de mentionner une autre promesse britannique, faite dans une note diplomatique adressée au printemps 1918 à sept notables arabes et dont le texte peut être consulté dans le livre sus-mentionné d’Antonius.  Le gouvernement de Sa Majesté y spécifiait que dans les pays arabes indépendants d’avant-guerre aussi bien que dans tous les territoires arabes conquis  avec l’aide des Arabes jusqu’alors (cette région comprenait le sud de la Palestine, Jérusalem y compris), « le gouvernement de Sa Majesté reconnaissait l’indépendance complète et souveraine des Arabes habitant ces territoires »

     

    Cette note se référait expressément aux déclarations du haut commandement militaire en Palestine qui, lors de la prise de Jérusalem, avait renouvelé la promesse de l’indépendance arabe.

    Lors de la Conférence de la Paix, Feyçal vint en Europe pour appuyer le point de vue arabe.  Il fut assez mal reçu, et les Anglais lui recommandèrent de se mettre d’accord avec les sionistes, en « appuyant » cette recommandation par le rappel de la nécessité où étaient les Arabes de rester en relations amicales avec la Grande-Bretagne.  Sous cette pression, Feyçal signa avec le représentant des sionistes, le docteur Weizmann, un « traité » dans lequel il reconnaissait la colonisation juive en Palestine ; mais il subordonna expressément, d’une manière catégorique, la validité de ce traité à l’acceptation par la Conférence de la Paix des demandes arabes formulées par son père.  Acceptation qui ne fut pas obtenue. Le « traité » Feyçal – Weizmann ne devint donc jamais légal, et d’ailleurs les Arabes au nom desquels Feyçal prétendait parler n’auraient jamais reconnu le sionisme, comme le démontrent clairement les résolutions prises par le grand congrès général de Syrie du 2 juillet 1919, congrès national dont les délégués furent élus par les Arabes musulmans et chrétiens.

     

    LES PROMESSES AUX JUIFS

     

    Deux considérations amenèrent la Grande-Bretagne à s’intéresser au sionisme : d’une part elle espérait pouvoir contrôler plus effectivement la Palestine par l’importation d’une population juive qui, entourée d’Arabes, lui serait obligatoirement dévouée[3]  D’autre part, les hommes politiques anglais comptait gagner par une politique pro-sioniste les sympathies des juifs de l’Europe centrale et de l’Amérique.  Cette assertion est démontrée exacte par un document qui, à notre connaissance, n’a jamais été publié en français et qui nous est connu grâce à la publication par les bolchéviks des documents diplomatiques de cette époque.  Il s’agit d’un « Mémorandum de l’ambassade de Grande-Bretagne à St-Pétersbourg, remis au ministre des Affaires étrangères de Russie S.D. Sasonoff » et daté du 13 mars 1916[4].

    On y lit :

    « Grâce à l’exploitation de l’idée sioniste, des résultats politiques importants peuvent être acquis. Parmi ceux-ci mentionnons la possibilité de gagner les éléments juifs de l’Est, des Etats-Unis et d’autres pays pour la cause des Alliés…Le but du gouvernement de Sa Majesté est de trouver une formule d’entente qui pourrait paraître attrayante pour la majorité des juifs et qui faciliterait la réalisation d’un arrangement qui assurerait l’appui juif.  De ce point de vue le gouvernement de Sa Majesté est porté à considérer qu’un projet qui permettrait aux juifs de prendre en leurs mains la direction des affaires intérieures de la Palestine (à l’exclusion de Jérusalem et des lieux saints) dès que leurs colonistes seraient suffisamment forts pour pouvoir entrer en compétition avec la population arabe, serait le plus attrayant… »

     

    Le 2 novembre 1917 le ministre britannique Balfour écrivit une lettre à M. de Rothschild, dans laquelle il déclarait que « le gouvernement britannique voulait contribuer à la fondation d’un ‘foyer national juif en Palestine’, tout en sauvegardant les « droits civils et religieux » des Arabes.  C’est la célèbre « déclaration de Balfour » qui plus tard fut incluse dans le mandat britannique sur la Palestine.

    « Le terme « foyer national »- déclare le ministre MacDonald dans le discours mentionné plus haut- qui fut utilisé dans la déclaration et le mandat était un terme quelque peu ambigu, ouvert  

    à diverses interprétations. »

     

    Cette formule fut le résultat d’un compromis entre les ministres qui envisageaient la création future d’un Etat juif et de ceux qui n’étaient pas de cet avis[5]  On ne mentionne pas la possibilité d’un « Etat » juif,  on ne promet même pas de transformer la Palestine en foyer national, mais uniquement d’établir un foyer national juif en Palestine.  En outre, la Palestine de 1917 comprenait les territoires à l’est du Jourdain qui, plus tard, furent séparés du reste du pays pour former l’Etat arabe de la Transjordanie.  Quant aux « droits civils et religieux » des Arabes, ce terme était, comme nous l’avons indiqué plus haut également « ouvert à diverses interprétations »

    Loin de préciser le sens de la politique britannique, l’article 6 du mandat ne fit que renforcer l’incertitude : « Tout en veillant à ce qu’il ne soit pas porté atteinte aux droits et à la situation des autres parties de la population, l’Administration de la Palestine facilitera l’immigration juive dans des conditions convenables »

    C’est avec raison que lors de la réunion de la Commission des Mandats du 21 juin 1939 le représentant britannique, Lord Hankey put déclarer qu’il s’agissait là « d’une formule très générale, très souple.  Elle ne contient pas un mot comment elle doit être mise à exécution[6] .

     

    Les sionistes qui avaient formé un bataillon de volontaires combattants dans les rangs de l’armée britannique en Palestine ne pouvaient ni connaître les promesses britanniques aux Arabes, ni prévoir les interprétations judicieuses du mandat, ni la séparation des deux tiers de la Palestine sous le nom de « Transjordanie ».  La déclaration Balfour souleva l’enthousiasme de grandes masses de la petite bourgeoisie juive qui croyait voir, dans cette promesse, le fondement d’un nouvel Etat juif, la fin de ses maux pour le « peuple élu ».

    Telle est l’histoire diplomatique de la Palestine qui, en soi, explique les troubles presque permanents qui ensanglantèrent ce pays et qui se sont répétés sous des formes différentes en 1921, 1923, 1929, 1936, 1938.  La terre sainte a été deux fois promise : aux Arabes qui aspirent à la liberté nationale d’un pays qui depuis des siècles est arabe, et dont ils ne reconnaissent d’ailleurs pas la séparation de la Syrie, aux Arabes qui veulent empêcher la transformation de leur pays en pays juif.  Elle a été en même temps promise aux juifs qui, persécutés dans tant de pays, aspirent à la fondation d’un Etat national dans un territoire auquel se rattache leur histoire nationale et religieuse, aux juifs qui ne veulent pas devenir une minorité permanente soumise au pouvoir arbitraire d’une majorité hostile et qui, tant qu’ils sont en minorité, doivent forcément combattre toutes les réformes démocratiques auxquelles aspirent les Arabes.  Enfin les Anglais veulent maintenir leur contrôle sur l’Arabie sans perdre les sympathies du monde arabe et musulman, et se voient transformés en apprentis sorciers. Tel est le fond du problème palestinien, à partir duquel nous esquisserons la situation actuelle.

     

    LA CONSTRUCTION DU FOYER NATIONAL JUIF

     

    Au moment de la déclaration de Balfour la Palestine, dans ses limites d’aujourd’hui, comptait environ 700.000 habitants, dont 50.000 à 60.000 juifs.  Actuellement ces nombres s’élèvent respectivement à 1.500.000 et 460.000 La majorité des juifs immigrés sont originaires de Pologne, de Roumanie, de Russie, des Etats baltes ; environ 50.000 viennent d’Allemagne.  Au sein de cette population qui, par suite de la prédominance des jeunes et d’une hygiène bien conduite, augmente dans une proportion de 21 pour mille par an (sans tenir compte de l’immigration), les juifs russes et allemands forment une certaine « aristocratie », tandis que les juifs orientaux, surtout les Yéménites, de caractère  et de langue arabes, sont en bas de l’échelle sociale. La propriété foncière juive comprend environ 10% de la terre cultivable (d’après les données des spécialistes sionistes, environ la moitié de l’ensemble du territoire palestinien, qui s’élève au total à 26.000 kilomètres carrés, est cultivable) 16% de la population juive sont occupés dans l’agriculture (dont environ 1/8 dans les communes collectivistes), 21% travaillent dans l’industrie et l’artisanat, 6% de la population dans les transports, 8% dans le bâtiment ; 10% appartiennent aux professions libérales, 19% sont commerçants, 6% sont rentiers, 3% sont occupés par le gouvernement ou les municipalités, 3% dans le service domestique, 8% sont chômeurs ou « improductifs »[7] 

    Inspirés par un fécond idéalisme, aidés par des capitaux très importants (plus de 100 millions de livres anglaises ont été investis), organisés d’une manière ultramoderne, les juifs ont réussi à faire sortir du sable du désert une Palestine moderne, avec de grands jardins florissants.  Avec un courage incontestable, de jeunes intellectuels et des commerçants venus de l’Est européen ont établi les fondements de leur nouvelle communauté, construit des routes, défriché la terre, lutté contre le climat pénible, les nombreuses maladies endémiques, les Arabes hostiles.

     

    L’essor économique de la Palestine a été considérable.  De 1928 à 1938 le nombre des kilowatt-heures produits par la « Palestine Electric Corp. » juive a passé de 2 millions à près de 30 millions, 5.600 entreprises juives occupent dans l’industrie et l’artisanat 30.000 personnes (produits alimentaires, vêtements et textiles, produits chimiques, occupent les premières places), la production agricole juive atteint une valeur de près de 4 millions de livres par an.  Malgré les difficultés des dernières années, la colonisation n’a pas été interrompue : 36 nouvelles colonies agricoles ont été fondées de 1936 à 1938.

     

    Non moins impressionnants sont les résultats acquis dans le domaine de la santé publique. La section d’hygiène du Conseil national juif dirige ce travail.  Des hôpitaux modernes disposant de 1.000 lits environs, plus de 60 cliniques dans les villages, 120 postes de premier secours, ont été construits en collaboration avec la Caisse-maladie de la Confédération juive de travail. A ces institutions ont doit ajouter plusieurs sanatoria, dispensaires et cliniques dentaires (sans mentionner les institutions privées)

     

    La renaissance de la langue hébraïque est un fait accompli.  Tous les journaux quotidiens et hebdomadaires juifs paraissent en hébreu.  Dans les écoles (391 écoles, sans compter les écoles gouvernementales et quelques écoles privées) contrôlées par le département de l’instruction publique de Conseil national juif, l’enseignement est donné en hébreu ; dans les jardins d’enfants (8.000 enfants) ont parle la langue de la bible. L’Université de Jérusalem est une université hébraïque.

     

    Au sein de la société juive, l’organisme le plus important est la Confédération du travail, qui joue un rôle important dans l’organisation de la production (elle englobe en plus de la grande majorité des salariés juifs, les membres des coopératives de transport, des coopératives artisanales et agricoles, elle dirige la plus grand entreprise du bâtiment) aussi bien que dans la distribution des produits (surtout par sa coopérative centrale pour la vente des produits agricoles) et le domaine des finances publiques (Banque ouvrière et diverses organisations de crédit) Par sa composition et par ses buts, elle est beaucoup moins une organisation de lutte de classe qu’un organisme de construction et de colonisation.

     

    Le plus fort parti politique juif en Palestine est le parti ouvrier, qui dirige la Confédération du travail. A droite, nous trouvons le parti religieux Misrahi et à l’extrême droite les révisionnistes, groupement du type fasciste qui compte de nombreux sympathisants parmi les jeunes et les juifs orientaux.  C’est ce parti, qui n’adhère pas à l’organisation sioniste mondiale, qui est surtout responsable des attentats anti-arabes des derniers mois. 

     

    Sans doute, le déclenchement de la guerre contre l’hitlérisme apaisera les passions en Palestine, pendant quelques temps.  Mais le problème subsiste.  Et il faudra se souvenir que les sionistes ont répondu par des protestations à la publication du dernier « Libre blanc » Leur position a été renforcée par la constatation de la Commission des Mandats, d’après laquelle la nouvelle politique britannique n’est pas conforme à l’esprit du Mandat sur la Palestine. Le Congrès sioniste de 1939 a décidé de poursuivre la lutte, de maintenir en tout état de cause l’immigration et la colonisation.

     

    LE CONFLIT JUDEO - ARABE

     

    La société juive en Palestine est une société moderne, de type européen ; la société arabe, avec ses 70% d’agriculteurs, ses 75% d’illettrés, est, malgré le développement de quelques petites industries et la poussée d’une large couche d’intellectuels, une société arriérée. 45% des terres arabes appartiennent  à 250 grands propriétaires, les paysans sont pour la plupart très pauvre et en proie à des usuriers qui ne leur prêtent qu’à 100%.

    Les deux sociétés, juives et arabes, foncièrement différentes, demeurent l’une à côté de l’autre sans se mélanger.  Il n’y a pas une population, une société palestinienne : il y en a deux, profondément séparées, à tendances autarciques, nationalistes, « exclusivistes » La tendance vers une « autarcie juive », résulte nécessairement du sionisme même : « L’économie juive aux juifs » tel est le mot d’ordre de ceux qui veulent faire de la Palestine un pays « aussi juif que l’Angleterre est un pays anglais »  C’est en raison de ce fait que la Confédération du travail n’accepte dans ses rangs que des juifs, le « Fonds national juif » (qui possède un tiers de la propriété foncière juive), prescrit à tout juif qui prend une terre à bail de n’y occuper que la main-d’œuvre juive ; c’est pour cela enfin que le mot d’ordre « Juifs achetez juif ! », est écrit sur tous les murs, et que son application est contrôlée dans les magasins et sur les marchés.

    Certes, les Arabes ont profité de la colonisation juive ; mais le caractère sioniste de cette colonisation a fortement restreint ces avantages.  Ce sont d’ailleurs surtout les grands propriétaires qui en ont tiré bénéfice par la vente de leurs terres aux juifs (80% de toutes les terres acquises proviennent des grands propriétaires, dont plusieurs n’habitent même pas le pays)  La grande masse des Arabes a profité pendant un certain temps de l’extension du marché des produits agricoles, et d’une demande accrue de main-d’œuvre par les entreprises juives.  Mais cette période a pris in avec l’immigration massive des années 134-35.  Il s’agissait dorénavant pour les juifs de créer un marché intérieur suffisant pour leur propre production agricole accrue, et de trouver des places pour les immigrés.  Ainsi la période pendant laquelle la colonisation sioniste attirait la main-d’œuvre arabe, a succédé celle où l’on expulsa les Arabes des entreprises juives, à la période où les paysans arabes tiraient bénéfice de la vente de leurs produits aux juifs, celle où les produits arabes furent chassés des marchés juifs.  Ont peut aisément comprendre que ce changement de tendances devait avoir pour résultat une aggravation du conflit national entre les deux populations.

     

    CONCLUSION

     

    « La Palestine- déclarait lors du 17e Congrès sioniste le leader sioniste mondial, M. Weiszmann- ne saurait en aucun cas, même avec la Transjordanie, donner une solution quantitative au problème juif ».  En fait le pays est bien trop petit pour cela ; sa population est dense et les Arabes sont hostiles « Que les 350.000 juifs restent ici, mais qu’il n’y ait plus de développement ultérieur. Ainsi les Arabes seraient contentés…Tout ce qui se passe actuellement en Palestine se passe sur le modèle de l’Egypte et de la Syrie.  Les mêmes mots d’ordre, les même demandes », reconnaissait Weizmann dans un article de 1936 (« Palestine Post », 16-9-1936).

    La lutte nationaliste, conduite par un grand nombre d’intellectuels arabes, appuyée moralement par les élites arabes de la Syrie, de l’Iraq, de l’Egypte, se base sur les promesses britanniques du temps de guerre.  La lutte est rendue plus âpre par les conflits économiques entre Sionistes et Arabes, deux populations qui font partie des groupes ethniques plus vastes et qui, en Palestine, poursuivent des buts opposés : les Arabes aspirant au maintien du caractère arabe du pays, à la démocratisation du gouvernement et à la libération complète, les Sionistes voulant transformer la Palestine en pays d’Israël, s’opposant à toute démocratisation qui donnerait forcément des droits politiques à une majorité hostile, s’appuyant autant que possible sur les forces de la Grande-Bretagne.

    Les Sionistes qui, avec tant de labeur et de ténacité, ont construit la Palestine juive d’aujourd’hui, se sentent poussés par les nouvelles persécutions des juifs en Europe.  De toutes ces forces opposées et qui, du point de vue historique et sociologique, sont aussi légitimes les unes que les autres, résulte un conflit sans issue.

    Notre dessein n’était pas de trouver des solutions, de rendre des jugements ou de faire quelque propagande que ce soit : il s’agissait simplement d’expliquer la réalité.  Pourtant cet exposé même nous paraît indiquer les seules solutions possibles : ou bien les Sionistes seront assez fort pour créer leur Etat en Palestine contre la volonté des Arabes, c’est-à-dire les armes à la main ; ou bien il ne le seront pas et il ne restera que la voie du compromis, l’essai de s’entendre avec les Arabes pour constituer, au sein d’une fédération arabe, une minorité juive avec des droits autonomes. Il est vrai que cela signifie la fin du sionisme.  Nous ne voyons cependant pas d’autre voie où s’engager.

                                                                                                  Bernhard Thomas.  



    [1]  Le meilleur exposé de ces faits se trouve chez George Antonius : « Arab Awakening » London, 1938.

    [2] Correspondence between Sir Henry Mc Mahon and the Sherif Hussein of Mecca », London 1939, H.M . Stationary Office.

    [3] Voir Wegwood « Palestine the 7th Dominion » London 1928.

    [4] « Rasdiel Asiatskoi Tourtsii p secretnin documentam », Moscou 1924, pages 161-162.

    [5] Palestine Royal Commission, 1937 Report, paragraphe 20, page 24

    [6] Rapport de la Commission permanente des Mandats au Conseil de la Société des Nations, 36ème  session.

    [7] Les données les plus récentes dur la colonisation juive se trouvent dans le « Mémorandum sur le développement du foyer national juif au cours de l’année 1938, soumis par l’Agence juive pour la Palestine au sécrétaire général de la S.D.N. « , juin 1939, Genève.



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