Mise au point
Par Shmiel Mordche BORREMAN
Première partie
Mise au point concernant les propos de Youssef HINDI dans « Occident et Islam sources et genèse du sionisme de lEurope médiévale au choc des civilisations » Editions Sigest 2016
Rav Samson Raphael HIRSCH, architecte de la Torah dans un monde moderne :
" Il y a un peuple, dispersé et séparé parmi les peuples, dans tous les pays de ton royaume. Leurs lois diffèrent de celles de tous les peuples, quant aux lois du roi, ils ne les observent pas ; il ne convient donc pas au roi de les tolérer". (Homonn / Meguillas Esther III, 8).
Rien ne voit plus clair que la jalousie, et rien ne donne un portrait plus véridique que la haine, mais rien non plus ne juge aussi faux que ces deux. L'il éclairé par la haine saisit les faits, le jugement est porté par la passion aveugle.
La description des Juifs, faite il y a un peu plus de deux mille ans par Homonn à son roi, n'est-elle pas après deux mille ans juste et vraie, n'a-t'-elle pas de siècle en siècle gagné en vérité ?
"LA DESCRIPTION ETHNOGRAPHIQUE DES JUIFS PAR HOMONN/ LA VOIX DE JAAKOV ET L'EPEE D'ESOV"
Nous ouvrons la partie avec le constat que M. HINDI se trouve tout droit dans la lignée des auteurs anti-judaïques classiques qui ont trouvé, obtenu leur matériel de diffamation, de détraquage, auprès dapostats et faussaires du Judaïsme. Le choix de son préfacier nous indique sans ambages que nous avons à faire avec un produit de lextrême droite française fidèle à sa tradition dantijudaïsme et antisémitisme. Son antisionisme, légèrement corrigé par sa référence à celui de la RII, est de la même vaine.
Concernant Shlomo SAND, il suffit de dire quil sautoproclame ex-Juif, nous avons déjà indiqué que son livre, sa thèse sur les Khazars est un plagiat dun écrit de KOESTLER Cette thèse nage dailleurs aussi dans lorbite de lidée de linégalité des races (CHAMBERLAIN, GOBINEAU) : ces Khazars doivent avoir été une race forte pour devenir et se perpétuer sous forme de Juifs ashkénaze, qui en plus nont pas conscience de cette ascendance. Les Ashkénazes sont tout autant des Juifs originaires de Palestine que les autres Juifs en Exil et Dispersion. Ensemble, ils avaient remonté le Rhin avec les armées romaines.
Parlons conversions réelles : Les Juifs ne constituent aucunement une « race pure ». De tous les temps, le Peuple Juif a acquis des convertis dorigine et qualité diverses. Plusieurs Grands Rabbins du Talmud sont réputés, à leur honneur, pour être des descendants de Guerim, des Guerei-Tsedek (Convertis de Justice).
Les seuls Juifs qui puissent avec quasi certitude revendiquer une ascendance linéaire non troublée depuis lépoque du Temple sont ceux qui vivaient sous domination musulmane. La religion musulmane interdit aux Dhimis de convertir des Musulmans à leur religion.
La Liberté de culte, le libre choix de religion et possibilité, le droit de conversion sans contrainte nexiste que dans un climat de tolérance, libre pensée et libre examen. Ceci implique aussi la possibilité dapostasie (Shmad) et de croyances athéistes, éventuellement scientistes.
Dans lEmpire allemand, le principe de « cujus regio, ejus religio » (la religion du souverain détermine la religion dEtat) (avec déventuelles dérogations) qui régna (suite à la paix dAugsburg, 1555) dans les Etats allemands régissait lappartenance, la dénomination des sujets. Le statut des Juifs différait dun petit Etat allemand à lautre.
En Russie tsariste, limmense majorité des Juifs était astreinte à la zone de résidence où leur statut était similaire, mais moins favorable que celui sous domination musulmane.
La seule conversion forcée et en nombre dans lHistoire Juive est celle des Iduméens, dont le fruit amer fut le roi Hérode qui en plus sinféoda à lEmpire romain.
HINDI cite très largement SAND (suite à sa synthèse, on peut sépargner les dépenses, il ne faut plus acheter le livre de SAND) :
Dabord un mot sur le personnage de Heinrich GRAETZ (1817-1891) et à son critiqueur lhistorien anti-Juif Heinrich VON TREITSCHKE (1834-1896).
GRAETZ a commencé sa carrière comme admirateur fervent et élève de S.R. HIRSCH. Lorsquen 1846 GRAETZ publia son « Gnostizimus und Judentum », il y joint une dédicace débordante dadmiration et reconnaissance envers son Maître. Cela changea de fond en comble suite à la critique dans Yechouroun de l « Histoire des Juifs ». GRAETZ commença sa publication par le tome IV pratique courante de lépoque. GRAETZ se vengea dans lintroduction du tome V, où il traita S.R. HIRSCH dhermite à laffût et persécuteur dhérétiques
La critique scientifique du Rabbin HIRSCH est bien sûr de nature totalement différente de celle de SAND et de celle de TREITSCHKE. Aucun auteur sioniste sinon SAND na jamais considéré GRAETZ comme un des leurs ou précurseur du sionisme. Un auteur le déplore même !
La critique de VON TREITSCHKE est également consultable à lInternet (en anglais PDF) Y. HINDI nous en omet la phrase clé « Die Juden sind unser Unglück » (« Les Juifs sont notre malheur ») devenu par la suite mot dordre des antisémites de toutes tendances et les nazis en tête. Suggestion à monsieur HINDI : Mentionnez-le dans une éventuelle édition améliorée et corrigée.
M. HINDI critique S. SAND sur un seul point (page 12) : il a « oublié » de mentionner la partie des Trois Serments interdisant aux Juifs de divulguer aux non-Juifs les secrets de la fin des temps. Cest ici que commence lessentiel de largumentation de HINDI, selon qui il ne faut pas sattarder à linterprétation des Rabbins du Talmud, mais dévoiler le messianisme Juif issu de la Kabbale. Artillerie lourde, feu soutenu : même S. SAND se trompe (où comploterait-il avec les Rabbins et tromperait-il sciemment le public non-averti ?) au sujet des doctrinaires protestants à lorigine du sionisme moderne.
La suite au prochain numéro. Même si nous en serions capables, nous navons nullement lintention de communiquer les véritables secrets de la Fin des Temps à Y. HINDI, ou qui que ce soit dautres. Bien quil mest arrivé quun coreligionnaire ami ait retiré son invitation à la fête de la Bar Mitsvah de son fils à cause de mes activités antisionistes, ou plutôt à cause de la présence de sionistes à sa fête, disant que je dis « en public des choses que lon ne pourra dire quaprès la venue du Messie » (sic) !
Traduit d'après Hamans ethnographische Schilderung der Juden.- "Jakobs Stimme" und "Esaus Schwert" in: "Gesammelte Schriften" von Rabbiner Samson Raphael HIRSCH, herausgegeben von Justizrat Dr. Naphtali HIRSCH. Dritter Band, zweite Auflage (pp. 113-128) Frankfurt a.M. Verlag von J. Kaufmann 1921.
Terme forgé par W. Marr (1819-1904), dirigé contre les Juifs en tant que race, que ceux-ci soient fidèles ou non à la religion juive. Quoi que fassent le Juif individuel, les Juifs en tant que groupe, ce sera toujours négatif et destructeur. Louvrage de M. Hindi foisonne dexemples explicités daccusations accablantes quil fait siennes.
Intégralement disponible en version Internet.
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