Une angine blanche purulente: voilà le verdict qui m'est tombé dessus il y a quelques années lors d'une visite chez mon généraliste. Je me souviens très bien que, personnellement, j'aurais mille fois préféré une agine blanche tout court. Je me demande encore toujours ce qui a pris ce sadique qui a eu la brillante idée d'y ajouter ce mot, purulent? Parce que franchement, même si ce fameux mot (que je ne citerai plus dans cette phrase parce que rien que de l'écrire me donne la nausée) n'est finalement qu'une suite de lettres au même titre que "camion" ou "éléphant", aujourd'hui encore, il ne cesse de m'inspirer des visions d'horreur.
Purulent. Un ado qui passe désespérément son temps à éclater ses pustules, les faisant gicler sur sa glace jusqu'à ne plus pouvoir se voir dedans.
Purulent. Un gamin quelque part en Afrique noire. Une plaie béante dans sa cuisse, où une dizaine de mouches tsé-tsé se sont attablées pour ne rien louper de ce festin de pus et de sang.
Purulent. Ce qui reste collé sur les mains quand on a éternué trop fort (et qu'on tente bien sûr d'essuyer discrètement à son pantalon... ou à celui de son voisin ).
Purulent. Une grenouille que des morveux, du haut de leur fenêtre au deuxième étage, croyaient balancer sur des passants mais qui, oh malheur, s'est retrouvée sous les pneus d'un semi-remorque.
Et ça ne se limite pas à ce genre d'images ultra-réalistes! Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de nuits où j'ai, suite à ce diagnostic, procédé à des associations d'idées, du genre de celle qu'on faisait à l'école avant de rédiger une dissertation. Purulent... Suintant. Baveux. Gluant. Molard. Morve.
Stop!!! Il vaut mieux que je m'arrête avant de basculer dans le glauque, voir même le carrément sordide.
On dit souvent qu'on ne mange pas avec ses yeux. Moi, je ne suis pas d'accord. Et pour ce qui est des mots utilisés par la médecine pour décrire vos maux, parfois, rien que de les entendre, on en devient encore plus malade...