Ce qui nous attire aujourdhui, ce sont les paysages de la Mancha, théâtre des aventures de Don Quichotte. Après une petite halte à Cuenca et ses casas colgidas (maisons suspendues), Belmonte et son château se dessinent à lhorizon. Cest un des plus beaux de Castille, entièrement restauré, qui a servi de décor à de nombreux films, notamment le Seigneur des Anneaux.







Nous arrivons en début de soirée en vue des premiers moulins à vent, à Mota del Cuevo.



Ce premier contact avec lunivers de lhomme de la Mancha, ça en demande un peu plus.
Direction Campo de Criptana. Une douzaine de moulins, deux restaurants, un bar sont regroupés sur un vaste terrain en haut de la colline, au flanc de laquelle saccroche la cité. Le soir tombe doucement. Dans le quartier en contre-bas, les femmes discutent, assises sur le pas des maisons. Cest lheure où la grosse chaleur fait place à la douceur de la nuit. Près du bar, des jeunes gens, bouteilles et chips à la main, viennent admirer le soleil qui va se perdre dans limmense plaine, jusque derrière lhorizon. Lentement, le rougeoiement séteint, les moulins rosissent, puis sallument, les ombres sétirent sur leurs murs blanchis à la chaux. Le soir est magique à Campo de Criptana. Quand tout séteint, nous nous endormons.













DDans la tiédeur de la colline, la nuit est peuplée d'aventures et péripéties téméraires et périlleuses. Ou juste pas?!?...
"D'ailleurs qu'importe l'histoire, pourvu qu'elle mène à la gloire!", dixit Jacques Brel, dans le rôle de Don Quichotte.
Quoi qu'il en soit, au petit matin, la lumière a changé.





LLes deux compères sont aussi signalés à Alcazar de San Juan, là aussi en haut de la colline où trônent quatre moulins. Le gardien des lieux nous invite à visiter « ses » moulins, nous en explique le mécanisme, le nom des vents affichés sous les ouverture des fenêtres, les céréales, les saisons, et toute la vie agricole dautrefois. Et nous lui achetons la délicieuse spécialité dAlcazar de San Juan, un léger biscuit plat et rond, recouvert dun glaçage, au goût et à la consistance de nos « boudoirs ».





Consuegra, avec ses onze moulins et son château, que les guides décrivent comme le site le plus intéressant sur la route de Don Quichotte, nous déçoit un peu, elle na pas la magie de Campo de Criptana. Un car débarque ses touristes japonais en quête de clichés, y compris d'eux-mêmes - en jolie robe il est vrai. Vite fait bien fait, ils quittent les lieux. Nous aussi. Provisions faites de safran, importante production locale, de fromage manchego et de fruits, nous faisons nos adieux à Don, Sancho, Dulcinée, Rossinante et les autres.





VVia Valdepenas, Villahermosa et leurs immenses vignobles, nous entrons dans la Sierra de Segura.
Rien de tel que ces ombrelles pour protéger les passants des ardeurs du soleil!

Près dun barrage, quelque part sur cette superbe route suit le Guadalquivir jusquà Cazorla, un inopiné rallye dancêtres.

Sur un grand parking en terrasse, face à une mer doliviers bien rangés, nous regardons passer lorage, juste avant le coucher du soleil - et le nôtre.


Des oliviers à perte de vue, des armées doliviers, petits soldats en quadrille, impassibles sous le soleil de plomb, conquérant toutes les collines, vallons, vallées, des millions doliviers. Puis le paysage change, les vastes oliveraies cèdent le terrain aux petites parcelles puis aux roches arides. Nous quittons la Sierra de Segura, direction Guadix.


(A suivre)
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