LE ROI SALOMON : RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL !xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />

« Ce qui a été c’est ce qui sera ; ce qui s’est fait c’est ce qui se fera : il n‘y a rien de nouveau sous le soleil ! »

Bible, L’Ecclésiaste, Chapitre 1, verset 9

Extrait du journal « Le Monde » Paris 11 juin 1977

LES NOUVEAUX ZÉLOTES

Par Shmuel Trigano (*)

Le premier acte officiel de M. BEGIN a été de visiter un établissement agricole israélien en Samarie, que ses prédécesseurs avaient déclaré illégal. On a pu le voir parcourir l’endroit, entouré de danseurs enthousiasmés et précédé de rouleaux de la Thora dans leurs écrins de velours et d’or. Cette image m’obsède. Ce que M. BEGIN a cherché, c’est d’obtenir une « consécration » religieuse de son idéologie irrédentiste, c’est à se recommander d’une fidélité à la tradition juive millénaire, pour sa politique. Et effectivement, des dirigeants du Bloc de la Foi et du parti national religieux étaient là comme pour le confirmer. L’histoire retiendra que si la droite nationaliste réussit à former un gouvernement, ce sera peut-être grâce à l’appui des voix religieuses, de ceux qui se veulent les porte-parole de la tradition…

Qu’a donc à gagner dans cette alliance le judaïsme ? Je ne veux pas cependant dire par là que les travaillistes ne l’utilisèrent pas aussi, car c’est Ben Gourion qui institutionnalisa le judaïsme en rompant avec la tradition et en créant un « Grand Rabbinat », une autorité centrale qui officialisait la voix juive et risquait d’en faire un discours idéologique, un lieu du pouvoir. Ce qui se passa, avec la création d’un inconcevable parti « national religieux » : faire de la parole sinaïtique un slogan électoral ! (…)

La destruction du deuxième Etat juif par les Romains a sans doute été rendue possible par l’entrée en politique du grand prêtre de Jérusalem et par la politique extrémiste des zélotes qui, par leur action délétère et leur jusqu’au-boutisme à l’extérieur, en deçà de toute appréciation réaliste du dehors – le minèrent du dedans et précipitèrent sa chute. Finalement, les communautés politiques ont, toutes, leurs démons et l’on ne peut s’empêcher de comparer la crise politique du deuxième Etat juif avec la situation contemporaine. Le chef du Dash, Igaïl Yadin, l’un des alliés possibles du Likoud, doit bien le savoir, lui qui, archéologue, a mis à la mode l’idéologie suicidaire de Massada, qui fut le seul aboutissement  possible de la révolution zélote (…)

(*) Ecrivain sioniste aux allures modérées, auteur de nombreux ouvrages Shmuel Trigano Shmuel Trigano. Professeur des Universités à Paris X- Nanterre (sociologie de la religion et de la politique) Directeur du Collège des études juives de ... shmuel.trigano.free.fr/ - 7k -

« Les Zélotes, contrairement au reste du peuple, avaient décidé de ne pas se borner à une attente passive du royaume Messianique, mais de le hâter et même, s’il le fallait, de provoquer sa venue. Pour cela il fallait amener la catastrophe sur Jérusalem en provoquant une attaque des romains contre elle. Dieu ne pouvant se permettre que son Temple soit profané, interviendrait alors et enverrait son Messie. Tel était le scénario qu’avaient envisagé les Zélotes »

Extrait de « Vie et Lumière » revue protestante PRO-sioniste, Orléans n°41, 4^ème trimestre 1968, pp.10-11

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Note de la rédaction : Les discours politiques se succèdent comme les images d’un kaléidoscope.  Egaler l’entité sioniste avec l’Etat Juif antique relève du blasphème, de la falsification et du reniement de la Thora et de la Tradition Juive.