60 ANS DE NAKBA, 60 ANS DETAT TERRORISTE SIONISTE ANTI-TORAH, FINISSONS EN !xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Yechouroun documentation historique
Yechouroun Judaïsme contre Sionisme apporte quelques chroniques diplomatiques dépoque, dont voici la cinquième, de la diplomatie belge.
En pleine guerre froide, la constellation et les rivalités des grandes puissances ont favorisé la Nakba, létablissement de lEtat terroriste sioniste anti-Torah en Palestine. Ces documents dépoque si éloquents doivent être sortis des oubliettes, car ils dévoilent mainte complicité, responsabilité et culpabilité parmi les « grands de ce monde » et sont riches en enseignements pour notre lutte antisioniste.
Illustration : Comte Graf Folk BERNADOTTE, diplomate, sauveur de vies humaines juives, assassiné le 17.09.48 par des terroristes sionistes.
Cte Henry Carton de WIART (1869 - 1951), Ministre dEtat
Chroniques hebdomadaires parues dans La Libre Belgique
5. LE SORT DE JERUSALEM (6 décembre 1948)
Après avoir consacré plus de trois semaines à un débat assez confus sur le problème palestinien, la Commission politique de lO.N.U. est à peu près revenue à son point de départ. La seule résolution quelle aie prise a été la décision denvoyer sur place une Commission de conciliation, composée de trois membres et qui sera nantie de pouvoir étendus, afin dassister les Juifs et les Arabes dans la recherche dun accord dont on ne découvre pas dailleurs les apparences à lhorizon.
En conclusion du rapport quil venait à peine dachever lorsquil fut victime dun lâche assassinat, le comte BERNADOTTE avait formulé un certain nombre de « postulats fondamentaux ». Ceux-ci visaient notamment la délimitation des frontières du nouvel Etat dIsra-l. « Il convient, disait le médiateur, dappliquer équitablement le principe de lhomogénéité et de lintégration géographiques qui doit être lobjectif principal pour létablissement de frontières continues entre le territoire arabe et le territoire juif. » Ce problème de frontières, très mal réglé par lO.N.U. est devenu de plus en plus compliqué en ces derniers mois. LEtat dIsra-l, qui sest heurté à la résistance opiniâtre des Arabes, a vu le jour dans la violence et dans le sang. Les hostilités auxquelles il a dû faire face, et que ses propres méthodes avaient provoquées, ont singulièrement modifié en fait la carte de partage telle quelle avait été dessinée à Lake Success.
Forts des succès militaires quils ont réalisés jusquici, les Juifs ont manifesté des appétits grandissants. Ils prétendent même aujourdhui incorporer à la fois dans leur Etat le Néguev et la Galilée occidentale. Dautre part, lexode de 300.000 Arabes que la guerre a chassés de la Palestine où ils résidaient a exaspéré davantage le monde musulman.
Dans le puzzle qui reste ainsi à résoudre, comment peut-on envisager le sort futur de Jérusalem ?
Le rapport BERNADOTTE souligne la nécessité dassurer à cette cité sainte un traitement particulier et distinct, en raison de son importance religieuse et internationale. Ce postulat rejoint dailleurs la résolution de lAssemblée des Nations Unies, en date du 29 novembre 1947, qui prévoyait que la ville de Jérusalem et la région environnante, y compris Bethléem seraient constitués en corpus separatum, sous un régime international spécial et devraient faire partie intégrante dune union économique garantissant la liberté du transit et le maintien dun système unifié de transports et de communications.
Le médiateur avait, parmi ses attributions, la tâche dassurer la protection des Lieux Saints, des monuments et sites religieux de la Palestine. Sa sollicitude na pas empêché que de nombreux édifices religieux ont été abîmés, sinon détruits. Même au cours de la trêve, Jérusalem a essuyé fréquemment le feu des mortiers et de lartillerie. Léglise du St-Sépulcre a été atteinte, sans que les dégâts aient été très graves. En revanche, léglise de la Dormition, dans la ville vieille, a été sérieusement endommagée. Des tirs dartillerie ont, dautre part, causé dimportants dégâts à la Mosquée dOmar. Les épreuves que Jérusalem a ainsi subies, au cours même de la trêve, suffiraient à démontrer la nécessité dassurer au plus tôt, par un régime efficace, une protection des Lieux Saints qui pourra prévenir des profanations dont la seule pensée meurtrit les âmes croyantes. Il est temps de serrer de plus près les conditions de ce régime international auquel le Saint-Père a fait appel par son message pathétique du 23 octobre dernier.
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Si ce régime international doit évidemment compter, pour une zone daussi petite étendue, avec lintégration dans une union économique, souhaitable pour les trois entités territoriales qui devront coexister, quel sera son statut politique ? Le système du trusteeship prévu par la Charte pourrait sadapter à la Cité, soit avec la tutelle des Nations Unies elles-mêmes, soit avec la tutelle de quelques Puissances désignées à cet effet. Lexpérience de Dantzig, celle de Tanger, celle de Trieste, peuvent éclairer en quelque mesure ce problème. Sa solution peut sinspirer aussi, mutatis mutandis, des conditions dexistence de quelques petits Etats tels que la principauté de Monaco et celle de Liechtenstein et la république de Saint-Marin. Pour assurer lordre et la sécurité dans Jérusalem internationalisée, il faudra en tous cas une force militaire que lon évalue à un contingent de 5 à 6 mille hommes. La constitution dun tel contingent, qui devrait être mus à la disposition du gouverneur de ladministration de la cité sainte, ne sera certes pas chose aisée.
Devant la perspective de cette internationalisation, quelle est la réaction des deux groupes en présence : les Arabes et les Juifs ? Tandis que les premiers ont généralement adopté vis-à-vis dune solution de cette nature une attitude de consentement, les Juifs se sont montrés parfois hostile et toujours très réservés. A en croire leurs publications officielles ou officieuses, leurs représentants, par déférence pour lopinion du monde chrétien, avaient accepté dabord de placer le caractère universel de Jérusalem au-dessus de tout aspect spécifiquement juif. Mais ayant dû, sous la pression de la Légion arabe, abandonner leurs positions dans la vieille ville, ils ont aujourdhui conquis pratiquement toute létendue de la nouvelle Jérusalem et sont maîtres de la route qui va de la côte à la ville sainte. Cest pourquoi leurs exigences ont grandi. « Le gouvernement dIsra-l, dit lAgence juive, est fidèle au principe du gouvernement international en ce qui concerne les Lieux Saints. Il demande avec insistance létablissement effectif dun régime international pour la vieille ville, qui renferme les principaux sanctuaires de trois religions, les patriarcats chrétiens et de multiples fondations musulmanes ou israélites, mais il revendique lintégration permanente dans lEtat dIsra-l de la Jérusalem juive et moderne. »
Il ne sagirait donc plus, dans ce programme sioniste, de consentir à une internationalisation de la Ville Sainte et de ses proches alentours, ainsi que le projet en avait primitivement été accepté par tous, mais bien dun partage de la Ville Sainte elle-même, linternationalisation étant réduite à la vieille ville. Une telle prétention est inadmissible. Si les Puissances devaient commettre la faute de laccueillir, le régime nouveau serait à la fois fragile et précaire. Il exposerait ladministration de Jérusalem au risque de conflits quotidiens. Aussi convient-il que lopinion soit mise en garde contre pareille aventure.
De Palestine même nous viennent en ce moment les objurgations des communautés catholiques, anxieuses de voir régner enfin la justice et la paix dans la malheureuse patrie terrestre du Chri-t. Il est du moins faut-il lespérer des hommes de bonne volonté dans tous les camps nationaux et religieux que le sort de Jérusalem met aujourdhui en présence. La solution ne pourra être trouvée que par laccord de ces bonnes volontés, dans un effort loyal pour internationaliser la Ville Sainte et le territoire circonvoisin et pour soumettre cette zone sacrée à une tutelle respectée par tous.
(6 décembre 1948)
Extraits de Cte Carton de WIART Chronique de la Guerre Froide 1947-1949
Ad. Goemaere Bruxelles 1950 pp.61 à 83
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