60 ANS DE NAKBA, 60 ANS DETAT TERRORISTE SIONISTE ANTI-TORAH, FINISSONS EN !xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Yechouroun documentation historique
Yechouroun Judaïsme contre Sionisme apporte quelques chroniques diplomatiques dépoque, dont voici la troisième, de la diplomatie belge.
En pleine guerre froide, la constellation et les rivalités des grandes puissances ont favorisé la Nakba, létablissement de lEtat terroriste sioniste anti-Torah en Palestine. Ces documents dépoque si éloquents doivent être sortis des oubliettes, car ils dévoilent mainte complicité, responsabilité et culpabilité parmi les « grands de ce monde » et sont riches en enseignements pour notre lutte antisioniste.
Cte Henry Carton de WIART (1869 - 1951), Ministre dEtat
Chroniques hebdomadaires parues dans La Libre Belgique
3. LESPRIT DE LESCALIER (30 mars 1948)
Quand survient quelque accident de travail ou de roulage, ceux qui avaient crié : casse-cou ! à louvrier imprudent ou au conducteur maladroit, obéissent à un réflexe où la charité prend moins de part que lamour propre. « Nous lavions bien dit. » Tels sont les premiers mots qui leur échappent.
En assistant aujourdhui à la brusque débâcle du plan de partage de la Palestine, si imprudemment adopté en novembre dernier par lAssemblée générale de lO.N.U., la même remarque nous vient au bout de la plume. En vérité, nous lavions bien dit lorsque, il y a près dun an, nous consacrions la première de ces chroniques hebdomadaires à dénoncer le péril auquel la création dun Etat juif exposerait les Juifs eux-mêmes. Nous opposions à ce projet une double méthode : 1° la substitution dun « trustee » international au mandat britannique qui doit prendre fin le 15 mai 1948 ; 2° la résorption par les puissances de lO.N.U. des quelques 250.000 Israélites « déplacés » qui se trouvent encore parqués dans des camps de rassemblement.
Le général MARSHALL, secrétaire dEtat américain, vient de révéler, dans un discours prononcé à Los Angeles, que cest lui qui a recommandé au Président Truman de renoncer à la « partition » de la Palestine. Labandon de cette décision simpose, a-t-il déclaré, non seulement pour des considérations dordre humanitaire, mais aussi en raison de facteurs vitaux pour la sécurité internationale. « En labsence de tout gouvernement susceptible de maintenir lordre à lexpiration du mandat britannique, il appartiendra à lO.N.U., a-t-il ajouté, de donner une solution pacifique à la question palestinienne et détablir sans retard là-bas une tutelle qui prendra fin dès que cette solution pacifique aura été trouvée. » Cest ce qui sappelle proprement : renverser la vapeur. Opération scabreuse
Voici donc le Conseil de Sécurité invité à convoquer durgence une assemblée extraordinaire, puisque lassemblée ordinaire, qui ne doit se réunir à Paris quen septembre, arriverait trop tard pour statuer utilement. Le temps presse. Sur les victimes dhier (on compte déjà près de deux mille morts depuis la décision de novembre) samoncellent, chaque jour, de nouvelles victimes. La Semaine Sainte a été, comme les autres, tout ensanglantée. « A moins de mesures appropriées, une guerre de grande envergure éclatera inévitablement entre les populations du pays » a déclaré, jeudi, le Président TRUMAN. De fait, les groupes sionistes séquipent pour la bataille. Quant à larmée arabe, elle organise ouvertement ses forces, avec, dit-on, le concours expérimenté dun certain nombre dofficiers allemands en disponibilité demploi.
Peut-on du moins entrevoir un répit ? Est-il permis despérer que lAngleterre consentira à prolonger au delà du 15 mai le rôle de gendarme quelle remplit au Proche Orient
?
Cette expérience lui a déjà coûté bien cher depuis quen 1917, les troupes du général ALLENBY ont conquis la Palestine, jusqualors dépendante de lEmpire Ottoman, et que la déclaration Balfour y a inauguré un foyer national juif
Ne comptons pas sur cette prorogation. M. BEVIN a annoncé, mardi, aux Communes, que la proposition américaine tendant à lajournement du partage de la Palestine et à la création dun Conseil de tutelle temporaire ne changerait en rien sa volonté formelle de retirer les troupes britanniques. Celles-ci sapprêtent déjà à rembarquer. « Je regrette, a-t-il conclu, que dautres nations, avant de voter allègrement comme elles lont fait à Lake Success, naient pas compris ce quimpliquait un recours à la force ». Reconnaissons que ce reproche atteint le gouvernement belge qui, en dépit de lavis de nos commissions parlementaires et à leur surprise, sest rallié, à la dernière minute, à la formule du partage.
* * *
Comment sortir de limpasse ?
Faisant chorus avec les groupes sionistes et avec M. WALLACE, la plupart des journaux du parti républicain stigmatisent cette capitulation. De-ci de-là, sélèvent des voix gouvernementales
Une opinion qui mérite, à notre avis, de retenir lattention et qui peut à tout le moins justifier une réouverture des débats, est celle exprimée par Hussein HEYKAL PACHA, qui siégeait à lAssemblée de lO.N.U., en qualité de président de la délégation égyptienne.
Commentant la décision prise par cette Assemblée, ce délégué égyptien qui est un juriste dune autorité reconnue, a développé la thèse que voici : « Une raison qui doit inciter le Conseil de Sécurité à refuser de prendre des dispositions pour lexécution de la décision, cest quen admettant que lAssemblée générale ait pris une décision relevant de sa compétence, cette décision nest pas obligatoire parce quelle na pas obtenu les deux tiers des voix comme prévu par la Charte. Ceux qui ont exprimé leurs votes à lAssemblée étaient au nombre de 56 pays : le tiers est 19 et les deux tiers 38. Ceux qui ont approuvé la décision étaient au nombre de 33. Il sagit donc dune recommandation nayant pas obtenu les deux tiers des voix exigés par la Charte. » Appuyant cette thèse de deux précédents que lui enseigne lhistoire bien jeune encore de lO.N.U., HEYKAL PACHA ajoute : « Il sagit dune recommandation qui ne diffère pas de celle faite en 1946, qui demandait aux Puissances membres de lO.N.U. de retirer leurs représentants diplomatiques en Espagne. Elle ne fut pas exécutée. De même, lUnion sud-africaine a refusé dexécuter la recommandation relative au traitement des Indiens. »l
LU.R.S.S. se tait, Radio-Moscou se borne à expliquer le revirement américain par le souci dobtenir des concessions pétrolifères dans le Moyen-Orient. Allons nous voir M. MOLOTOV qui, au vote pour le partage, sest trouvé daccord avec les Etats-Unis une fois nest pas coutume , se présenter comme le champion de lO.N.U. en réclamant lexécution pure et simple de la décision de novembre ? Daucuns le croient même tout prêt à soffrir pour faire respecter cette décision. Sous couleur de rétablir lordre, et avec le concours de lun ou lautre groupe mi-sioniste mi-communiste, le Kremlin pourrait imaginer la transformation du nouvel Etat juif en une « démocratie populaire » tout à sa dévotion. Il est certain, en tous cas, que de nouvelles procédures, de nouvelles commissions denquête, de nouveaux appels à la concorde ne suffiront pas à dénouer cet imbroglio. Entre les forces arabe et juive, qui sont déjà aux prises, une troisième force peut, seule, conjurer le grand conflit. Le Conseil de Sécurité envisageait, hier, le recours à une intervention militaire pour faire appliquer le partage. Il devra saccommoder du même moyen pour en faire respecter lannulation ou lajournement. Certes, un régime de tutelle internationale serait possible. Il ne serait que lélargissement de celui que lAssemblée de novembre avait prévu pour la ville de Jérusalem qui devait bénéficier dun statut spécial, indépendant de celui des deux Etats. Mais cette tutelle internationale devrait être complétée par une armée en bonne et due forme quil faudra constituer de toutes pièces. Cette armée sera moins facile à recruter que la petite milice internationale qui assure aujourdhui la police à Tanger. Et la première tâche de cette armée serait dopérer le désarmement des terroristes de toutes races et de toutes religions.
Avant même quune telle force ne surgisse du sol, pourquoi lO.N.U. norganiserait-elle pas, enfin, et sans plus différer, limmigration des Juifs, aujourdhui privés dabri, dans les Etats de ses membres qui disposent de vastes territoires où ces « déplacés » pourraient sétablir et vivre normalement ? La détresse, lincertitude et la fermentation morale auxquelles demeurent encore abandonnés ces malheureux, qui ont connu les abominables persécutions de lhitlérisme, entretiennent chez eux la fièvre dun mysticisme aveugle qui les pousse tous vers une problématique Terre Promise. En leur assurant au Texas, au Transvaal, au Brésil ou en quelque Queensland, un habitat convenable, lO.N.U. faciliterait singulièrement le règlement général dune question aussi complexe. Du même coup, satténuerait la crainte quéprouvent aujourdhui les Arabes du Proche-Orient de voir une contrée, quils occupent depuis tant de siècles, devenir un pays de peuplement pour tous les Juifs du monde. Si les Puissances responsables de la paix avaient la sagesse de résorber elles-mêmes et sans aucun retard, les 250.000 Juifs « déplacés », elles ne seraient certes pas au bout de leurs difficultés palestiniennes. Mais elles entreraient, sans nul doute, dans « une atmosphère plus respirable », ainsi que disait Dante, au sortir de son Enfer.
(30 mars 1948)
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