FUSILLADE DE TOULOUSE - Quand la
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Par Nardjes FLICI L
EXPRESSION Jeudi 22 Mars 2012
Une manipulation et une
instrumentalisation sans précédent, de la part de la France et d'Israex, d'un
crime crapuleux, abject qui n'aurait jamais dû franchir les dimensions qui lui
ont été données en en faisant le crime du siècle
Quatre juifs assassinés, trois
enfants et un adulte, et c'est l'affolement. Un crime certes odieux, crapuleux,
injuste et injustifiable. Mais le plus singulier dans tout cela, est la
mascarade à laquelle a donné lieu la tuerie.
Combien de petits
Palestiniens, morts sous les balles de l'occupant israélien, décompte-t-on? Il
y a à peine dix jours, parmi les 23 Palestiniens tués lors des raids de
l'aviation israélienne sur Ghaza, six étaient des enfants de moins de dix
ans... Un crime tout aussi cruel, mais qui a laissé, hélas, la communauté
internationale insensible.
L'absurde veut que le Vatican et l'ONU réagissent à la mort, certes violente,
de quatre Français, de confession juive, en condamnant cet acte. Le Vatican a
exprimé lundi sa «profonde indignation, son effarement, et sa condamnation la
plus résolue». «L'attentat de Toulouse (...) est un acte horrible et ignoble,
qui s'ajoute à d'autres violences absurdes qui ont blessé la France», a déclaré
le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. «Comme l'a déjà dit
l'archevêque de Toulouse, nous exprimons aux familles des victimes et à la
communauté juive notre préoccupation face à ce fait horrible et notre
solidarité spirituelle la plus profonde», a conclu le père Lombardi. «A la
communauté juive» a-t-il précisé. «Juive». Or, aucune condamnation n'est
enregistrée, quand des enfants palestiniens, chrétiens et musulmans, meurent
tous les jours sous les bombes de l'occupant israélien...
C'est peut-être parce que la mort d'innocents palestiniens fait partie de la
Toile. On y est habitués! Sans aller jusqu'en Palestine, il suffit de revenir
sur l'assassinat par, probablement, le même individu de trois parachutistes,
cinq jours auparavant, avant de s'attaquer à l'école juive de Toulouse.
Effectivement, le 11 mars, Imad Ibn Ziaten, un sous-officier du 1er Régiment du
train parachutiste (RTP) de Francazal (banlieue de Toulouse), avait été tué par
balles dans un quartier résidentiel de Toulouse, avant que son assassin prenne
la fuite en deux-roues. Jeudi, deux autres parachutistes d'origine algérienne,
Mohamed Legouad et Abel Chenouf, avaient été abattus à leur tour, sans doute
par le même tueur, non loin de leur caserne à Montauban, dans la même région,
alors qu'ils retiraient de l'argent dans un guichet automatique.
Un collègue antillais a été très grièvement blessé. Un crime tout aussi
horrible, mais pas un mot à leur sujet. Ni désolation, ni condoléances. Pis
encore: le père Lombardi précise dans sa déclaration (...) «A la communauté
juive». Un crime qui n'aurait pas fait parler de lui, et certainement pas sur
le plan international, si le meurtrier ne s'était pas attaqué à des juifs. Au
nom des Etats-Unis, l'ambassadeur américain à Paris Charles Rivkin a «condamné
fermement» Cet «horrible attentat». Le président de la Commission européenne,
José Manuel Barroso, a dénoncé «un crime odieux», soulignant que «rien n'est
plus intolérable que le meurtre d'enfants innocents». A croire que les enfants
palestiniens ne le sont pas! L'ambassade de Turquie à Paris a condamné
«fermement et avec véhémence la tuerie survenue ce matin à Toulouse».
Le monde a bougé, ébranlé par l'assassinat de quatre Français, de confession
juive, un fait béni pour Israex qui dénonce un crime antisémite. Certains
politiques français, crédules, ont suivi et pris cette thèse pour argent
comptant. Le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, venu de
Paris par le même avion que les corps des victimes, enterrées en Israex, et
leurs familles, a évoqué «une tragédie nationale, une catastrophe qui a frappé
la France». Avec cette incongruité de faire enterrer à l'étranger des Français.
«L'antisémitisme est pour nous insupportable». La France ne «cédera pas au terrorisme»,
assure M.Juppé, qui ne sait plus s'il est en France ou en Israex, devenant dès
lors grandiloquent.
Une manipulation et une instrumentalisation sans précédent, de la part de la
France et d'Israex, d'un crime crapuleux, abject qui n'aurait jamais dû
franchir les dimensions qui lui ont été données en en faisant le crime du
siècle. D'autre part, il paraîtrait que le suspect est un Français qui serait
«d'origine» algérienne. Un journal électronique sioniste a même fait le
parallèle entre cette supposée origine et la célébration du 19 mars 1962.
Ceux qui parlent d'antisémitisme semblent omettre de dire que cet individu, de
religion musulmane, donc, ou de la mouvance islamiste, comme il s'en serait
réclamé, a commencé par tuer trois militaires français de confession musulmane
(l'un d'origine marocaine et les deux autres d'origine algérienne). Le spectre
de l'antisémitisme ne tient pas la route, et ne justifie nullement cette
mobilisation mondiale, qui nous plonge dans une situation démesurée pour ne pas
dire outrancière. Etant le premier à donner cette dimension disproportionnée
aux attentats de Toulouse, suite à l'assassinat des quatre Français, de
confession juive, Nicolas Sarkozy, le président sortant, avait annoncé la
suspension de sa campagne électorale. Sur les lieux, il a qualifié à la
mi-journée de lundi, la fusillade de «tragédie nationale» et assuré qu'
«absolument tout sera mis en oeuvre pour retrouver» le tueur.
Allant encore plus loin, Sarkozy a présenté ses «sincères» condoléances à
l'Etat hébreu pour la mort des quatre juifs, oubliant que ces victimes étaient
avant tout des Français! Le président Nicolas Sarkozy a ensuite déclaré hier
que le «terrorisme» ne parviendrait pas à «fracturer» le pays et qu'il ne
fallait pas céder à la «vengeance» après l'annonce que le tueur présumé de
Toulouse était un Français supposé «d'origine» algérienne se réclamant d'Al
Qaîda. Ne sachant plus quoi inventer pour relancer sa campagne pour un second
mandat, Nicolas Sarkozy a affirmé que le tueur du sud-ouest de la France
«voulait mettre la République à genoux» en tuant trois militaires lors d'une
«exécution terroriste» et quatre juifs, mais la France «n'a pas cédé». Rien que ça!
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