Au programme, journée libre. Ou presque. Nous avons fait ce matin 1 h 30 de bus, pour atterrir dans une petite rue du vieux Pékin avec ses boutiques, préservée de la destruction pour le plaisir des touristes. Cette rue se trouve en bordure du Hutong, le quartier ancien et populaire de la capitale, que les touristes traversent en rickshaw et je ne peux pas mempêcher quand je vois ces hommes tirer de gros occidentaux, ou dautres bien plus misérables qui transportent des monceaux de combustibles pour le chauffage, au héros du «pousse-pousse» de Lao She, le grand écrivain chinois que lon a sans doute «suicidé». Quand ces hommes rentrent chez eux, à quoi cela ressemble-t-il? Quelle famille les attend? Viennent ils de la province? Et comment nous voient-ils, nous, Occidentaux?
Nous sommes partis à six couples et nous sommes restés seuls. Certains ont eu peur des puces ( mais nous navons pas caressé les chiens, et jai mis du produit répulsif sur les jambes dHortense et les miennes ).Dautres avaient envie daller visiter « Les Champs Elysées de Pékin», c'est-à-dire une avenue avec les grandes marques internationales de luxe, et des cafés mais si jai bien compris, cela nexiste pas vraiment à Pékin: ce genre de magasins se trouve souvent rassemblé dans de gigantesques centres commerciaux sans âme...
Bref, le bus est reparti, et nous sommes allés nous promener le long du lac qui longe le Hutong, avant dy faire une incursion. Nous avons «bavardé» un peu avec quelques femmes, puis avec les jeunes photographes dun mariage qui avaient très naturellement retournés leurs appareils sur Hortense. Nous devrions y revenir en groupe, mais cette promenade à trois nous a fait du bien. La vie de groupe na rien de naturelle, et elle empêche souvent la rencontre, ou tout simplement le fait de pouvoir «sentir» un nouveau lieu, den prendre possession à son rythme.
Pour retourner, nous avons pris un taxi qui a mis 20 minutes pour nous reconduire à lhôtel: il ny avait plus dembouteillages. De ce côté-là, malgré ses six périphériques, Pékin ressemble à Paris. Le chauffeur ne parlait pas un mot danglais, mais nous avons pu apprendre quil habitait Pékin et quil avait deux enfants. Hortense a mis des miettes partout sur la banquette arrière, mais jai dû choisir entre les miettes, ou lentendre hurler en continue pendant tout le voyage.
Car aujourdhui, Hortense nous a montré de quel souffle elle disposait quand elle décidait de crier, pour tout et pour rien. Du coup, nous avons jugé que nous ne pouvions plus attendre dêtre rentrés à la maison pour lui dire beaucoup plus souvent «non». Aujourdhui, nous avons eu droit à la version très colérique de notre fille. Mais ce soir, après le dîner , quand tous les enfants se sont mis à jouer sur la petite estrade, elle nous a une fois de plus confirmé à quel point elle était joueuse, rieuse, débordante dénergie, coquine aussi.
Une chambre dhôtel nest pas un lieu conçu pour lépanouissement dun enfant . Elle doit trouver bien bizarre notre façon de vivre. Patience. Dans une semaine, nous serons dans lavion du retour.
« Soleil radieux», tel aurait pu être le prénom dHortense aujourdhui. Même la toilette et le coucher nont donné lieu à aucune larme. Elle était pourtant très très fatiguée en en même temps, dans ces moments là, on a limpression que toute son énergie a besoin de se décharger très fort
Aujourdhui, le Palais dété sous un ciel blanc et brumeux av ait tout de même du charme, mais il fallait un peu dimagination pour sabstraire de la foule, et se projeter dans le passé, à lépoque des Qing, quand la reine mère y retenait lempereur son fils prisonnier . ( cette fois, il sagit de la 7e et dernière dynastie. Le nom de la première dynastie est presque le même, au ton près ).
Le Palais est dabord un espace avec quelques bâtiments dhabitation, un temple, le fameux bateau en pierre sur le lac, et six pavillons. Il est aujourdhui situé dans Pékin même, mais à lépoque, il se trouvait à lextérieur. Et avec son lac ( nous avons fait un tour en bateau) et ses grands arbres, il permettait de jouir dune fraîcheur ( toute relative) par rapport à la Cité interdite.
Hortense a fait la visite moitié dans la poussette, moitié sur mon ventre ce qui lui a valu une belle descente en toboggan quand jai glissé sur une pente de poussette que javais voulu prendre un peu vite comme raccourci Jai eu une dizaine de Chinois pour me relever. Mais Hortense na pas bronché.
Tout juste a-t-elle montré quelque impatience fort compréhensi ble quand au retour, à lheure de sa sieste, le bus sest arrêté dans un grand magasin de six étages avec une multitudes de boutiques qui vendaient surtout de la contrefaçon. Luc a protesté auprès dune vendeuse, qui après avoir jur é quil sagissait darticles dune grande marque, nous a dit quil suffirait à laéroport de couper létiquette. Et comme Luc insistait, elle nous a demandé ce que nous venions faire en Chine, si ce nest acheter des faux pour pas cher Il a montré Hortense, et là, elle na plus eu dargument
Hortense est vraiment comme une fleur qui souvre, de plus en plus à son aise. Elle communique beaucoup, sénerve parfois, joue énormément, apprécie toujours autant les câlins Et je ne suis pas sûre quelle ait bien la notion du «non» dans le sens de linterdit. Mais après tout, nous sommes là pour ça aussi
Sur les photos, le monsieur est notre guide, Monsieur Liu. Il est de Nankin, la première capitale, qui se trouve au sud de la Chine, à un millier de kilomètre de Pékin. ( Nan veut dire Sud, et Bei ( de Beijing= Pékin) veut dire nord ). Il a fait des études de français à la fin de la Révolution Culturelle ( Il a 55 ans ). Les universités ouvraient à nouveau, mais il na pas pu choisir sa discipline. Quand il ne sert pas de guide à des groupes de flamands qui viennent chercher leur enfant, il profite de sa retraite pour continuer ses études de médecine. Il a commencé par le massage thérapeutique, ce qui ma été dun grand secours au début de notre voyage. Il pose les diagnostiques dune façon inattendue pour nous, mais qui nous replace dans une autre perspective. Ce midi, pendant un moment de pause, il a fait son tai-shi: il se contente de trois mouvements seulement, ceux qui lui conviennent pour prendre conscience de lair qui nous entoure
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