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La décision de Trump concernant Jérusalem/Al-Quds continue de faire couler lencre. Voici ci-dessous une excellente analyse de Bruno GUIGUE qui dénonce les fausses promesses de solution de paix que les sionistes et leurs collaborateurs, dont la clique du traitre Abbas, ont fait subir au peuple palestinien depuis les inadmissibles accords dOslo auxquels les Palestiniens navaient pas adhéré. Merci à Bruno GUIGUE en qui nous avons un vrai compagnon antisioniste !
La farce de la « solution à deux Etats »
Vendue à létalage des épiceries occidentales depuis 1993, la solution à deux Etats est un produit frelaté, une escroquerie notoire. La capitulation de lOLP a offert à loccupant, comme sur un plateau, lopportunité inespérée daccélérer la colonisation. Le désarmement unilatéral de la résistance a livré la Palestine en pâture aux appétits sionistes. Catastrophe politique, le processus dOslo a corrompu lélite palestinienne et plongé ce mouvement national de libération, qui faisait jadis la fierté du monde arabe, dans les affres de la division.
Avec la complicité des dirigeants du Fatah, la colonisation sioniste a pulvérisé Jérusalem-Est et la Cisjordanie, tuant dans luf la possibilité concrète dun Etat palestinien. Comment peut-on bâtir un Etat viable sur les fragments épars dun territoire rabougri ? Truffée de colonies, la Palestine a été laminée par le rouleau compresseur de loccupation, rayée de la carte par la conquête sioniste. La Palestine dOslo nest même pas un embryon dEtat. Cest un mensonge auquel se cramponne une Autorité palestinienne moribonde et discréditée.
Cest la faute des extrémistes des deux camps, dit-on parfois. Mais depuis quand le colonialisme est-il empreint de modération ? Et où a-t-on vu un peuple colonisé sen remettre à la générosité du colonisateur pour obtenir justice ? Un artifice commode consiste à renvoyer dos-à-dos loccupant et loccupé, comme si une responsabilité partagée pesait sur leurs épaules. Il permet à la conscience occidentale de sen tirer à bon compte en affirmant que tout est de la faute du Hamas et de Nétanyahou.
La réalité du conflit dépasse de loin, pourtant, ces deux protagonistes. Le sionisme nest pas un nationalisme ordinaire, cest une entreprise déradication. Lidée que deux Etats puissent coexister sur le territoire de la Palestine historique na aucun sens. Colonialistes lucides, les sionistes le savent bien. Icône du processus de paix, le premier ministre Itzhak Rabin déclara devant la Knesset, en 1995, quil nétait pas question de créer un Etat palestinien, pas même un embryon dEtat, ni maintenant, ni demain.
Bien entendu, on peut faire lautruche et rêver dun sionisme imaginaire, mais le sionisme réellement existant a peu dappétence pour le partage territorial avec des autochtones récalcitrants. Ce quil veut, cest toute la Palestine, une Palestine juive comme lAngleterre est anglaise, selon lexpression employée par le président de lOrganisation sioniste mondiale Haïm Weizmann sadressant aux puissances occidentales en 1919. La spoliation territoriale, lappropriation coloniale de la Palestine nest pas un accident du sionisme, cest son essence même.
Les Palestiniens le savent aussi, et ils nont pas attendu le fiasco du prétendu processus de paix pour sen rendre compte. En septembre 1993, un Front du refus est né du rejet immédiat des accords dOslo. Réunis dans le camp de Yarmouk, en Syrie, dix mouvements palestiniens forment lAlliance des forces palestiniennes. Organisations pro-syriennes, islamistes ou marxistes, elles dénoncent le marché de dupes du processus de paix et condamnent la politique du courant majoritaire de lOLP. Ce quelles veulent, cest la fin du sionisme et un Etat unique en Palestine.
Cette opposition à Oslo a été systématiquement occultée, notamment par les associations occidentales de soutien à la Palestine, généralement alignées sur la stratégie collaborationniste du courant majoritaire du Fatah. Cette coalition des forces dopposition était pourtant beaucoup plus représentative de lopinion que les futurs dirigeants de lAutorité nationale palestinienne. Et aux élections du 25 janvier 2006 dans les Territoires, les résultats électoraux du Hamas (42,6%) et du FPLP (4,1%), clairement opposés au processus de paix, dépassaient largement ceux du Fatah (39,6%).
Si lon tient compte de lopposition tout aussi catégorique des organisations basées en Syrie et au Liban, et dont les sympathisants ne pouvaient prendre part au scrutin, il est évident que les Palestiniens étaient majoritairement hostiles à ce quils percevaient avec lucidité comme une véritable supercherie. Labsence de consultation des Palestiniens de la diaspora, en tout cas, a entaché la légitimité dun processus auquel seuls les dirigeants de lOLP et une bourgeoisie palestinienne installée dans les territoires avaient de bonnes raisons de trouver quelque intérêt.
Pour le peuple palestinien, en revanche, les accords dOslo nont porté que des fruits pourris. Ces traités inégaux ont accentué les divisions fratricides au sein du mouvement de libération. Ils ont fourni à loccupant un moyen de pression permanent sur les Palestiniens, désormais captifs dinstitutions de pacotille. Loin de permettre lémergence de la Palestine, Oslo la anesthésiée. Le mieux quon puisse souhaiter pour les Palestiniens, cest quils mettent fin à cette farce, quils rompent toute relation avec loccupant et reprennent le flambeau du combat pour un Etat unique et démocratique en Palestine.
Bruno Guigue
Article repris du site Palestine Solidarité
http://www.palestine-solidarite.org/analyses.bruno_guigue.191217.htm
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