Kritische
vragen bij inclusief onderwijs en M-decreet (Passages uit:
LINCLUSION DE LA PERSONNE HANDICAPÉE EN RÉGION DE
BRUXELLES-CAPITALE)
*Il convient sans
doute de faire la différence entre la notion dinclusion et celle du droit des
personnes handicapées, qui ne sont pas a priori synonymes. Le mot « inclusion »
napparaît que deux fois dans la Convention, en titre de larticle 19 («
Autonomie de vie et inclusion dans la société ») et dans le corps de larticle
27 relatif au travail et à lemploi (« travail librement choisi ou accepté sur
un marché du travail et dans un milieu de travail ouverts, favorisant
linclusion et accessibles aux personnes handicapées »). On compte par ailleurs
une seule occurrence de ladjectif « inclusif », dans larticle 24 sur
léducation (« Les personnes handicapées puissent, sur la base de légalité
avec les autres, avoir accès, dans les communautés où elles vivent, à un
enseignement primaire inclusif, de qualité et gratuit, et à lenseignement
secondaire »). Ladjectif ne concerne que lenseignement primaire.
*Thérèse KEMPENEERS-FOULON
(Présidente de lObservatoire
de laccueil et de laccompagnement de la personne handicapée en Région
bruxelloise), « Si on se réfère au paradigme de linclusion, il faut souligner
que celui-ci se fonde sur un horizon normatif qui relève en partie dune utopie
: celui de fonder une société totalement ouverte, où tout serait accessible
pour tous. Cette vision est sans doute créatrice mais il est nécessaire den
envisager les limites, sinon elle pourrait se retourner contre les
professionnels et les structures spécialisées (qui, si on pousse le
raisonnement jusquau bout, nauraient plus de raison dexister dans une
société ouverte et accessible à tous, où le handicap serait laffaire de tous)
mais encore plus certainement contre les personnes handicapées qui nauraient
plus de raisons légitimes de solliciter des aides et des soutiens spécifiques !
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*Par ailleurs, le
fait de se retrouver isolé et privé de ses pairs dans une école inclusive peut
être un désavantage pour un enfant qui ressentira dautant plus sa « différence
» quil est isolé. Dans certains cas, comme la surdité, cest le priver dune
communauté dappartenance, ayant notamment des moyens de communication
spécifiques : « Lintégration individuelle dans lécole de proximité est une
excellente réponse pour bon nombre de jeunes en situation de handicap. Erigée
en dogme, elle interdit à un certain nombre de jeunes sourds de trouver des
pairs partageant le même mode de communication ou des adultes utilisant la
langue des signes, et par là fait courir des risques dexclusion de la
communication pour un bon nombre dentre eux. » (LE CAPITAINE, ibidem).
Certains considèrent
en effet que la différence entre « intégration » et « inclusion » est «
artificielle ». Une première critique souligne le fait quêtre « placé dans un
même lieu ne signifie pas nécessairement la fin des mesures dexclusion à
légard des personnes » (PLAISANCE, 2010), ce que nimporte quel observateur
de la vie scolaire sait bien, dautant que cela ne concerne pas que les élèves
handicapés. Ils deviennent alors des « exclus de lintérieur ». Un auteur comme
J. M. GILLIG dans « Lillusion inclusive ou le
paradigme artificiel »(2006) craint que lapplication du droit commun à
tous les élèves naboutisse à nier la différence de lélève handicapé et lui
fasse perdre les soutiens nécessaires. Le terme « inclusion », sil est utilisé
comme un simple slogan ou pour produire un effet dannonce, ne change pas
grand-chose et peut être contre-productif. Dans des pays « inclusivistes » de
longue date, comme la Suède, des auteurs affirment quil « il ny a donc pas de
voie facile ou générale pour développer linclusion scolaire, mais plutôt des
processus complexes dévolution dans des contextes locaux où coexistent des
facteurs favorables et des facteurs défavorables. » (PLAISANCE,
2010).
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