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    03-09-2011
    Klik hier om een link te hebben waarmee u dit artikel later terug kunt lezen.Peplum-Pedagogie 1

    PEPLUM-PEDAGOGIE

    L'ANTIQUITE AU CINEMA

    Réflexions, bibliographie et filmographie, suggestions d'utilisation en classe.

    Par Emmannuel Noussis, professeur au Lycée Fustel de Coulanges à Strasbourg

    I. Une approche didactique.

    Dès les débuts du cinématographe, l'Antiquité a fourni le cadre, les héros et les intrigues d'une multitude de films qui ont eu comme fonction de sortir le cinéma du statut d' "art des hilotes" en s'opposant aux comédies burlesques dont les gags relevaient plus de la foire que de d'une forme d'expression artistique. Malgré le siècle qui sépare le premier Néron (1909) du dernier film à sujet antique, "Gladiator" (2000), les caractéristiques des films sur l'Antiquité qu'on appellera pour simplifier peplums, se mettent très vite en place et créent une sorte de code sémantique dont les éléments se transmettent d'un pays à l'autre, d'une période à l'autre et qui ont fait de ces films de véritables spectacles populaires. Il existe évidemment des exceptions comme les films de P.P.Pasolini, de F.Zeffirelli ou de F.Fellini, mais leur vision de l'Antiquité marquée par la personnalité de leurs auteurs, est loin de pouvoir contrebalancer les clichés véhiculés par l'industrie cinématographique américaine et sa rivale italienne qui ont produit des centaines de films à grand spectacle ayant forgé des stéréotypes qui très souvent occultent la réalité historique mais qui ont marqué les représentations de l'Antiquité.

    Le peplum est d'abord synonyme de grand spectacle. Décors grandioses, fourmillement de figurants, musique pompeuse sont là pour nous mettre plein la vue, surtout à partir de l'apparition du cinémascope.

    La thématique, elle, puise dans les épisodes les plus connus, les héros légendaires, les personnages historiques dont la vie et l'oeuvre offrirent le matériau idéal pour les films à grand spectacle ("epic films"). Bons et méchants, oppresseurs et opprimés, héros qui triomphe du mal, amour impossible face à la raison d'Etat, intrigues de palais, violence et érotisme, conflits de civilisations fortement manichéistes constituent la trame de base du peplum. Selon la volonté du réalisateur, l'accent est mis soit à la fidélité de la reconstitution historique, soit à l'intrigue de l'histoire, soit enfin au spectacle sans trop se soucier de l'Histoire.

    Film historique ou anachronique ?

    On a souvent reproché au peplum de privilégier le spectaculaire au détriment de la réalité historique. Les cinéastes trouvent dans l'histoire de l'Antiquité toute une série de scénarios faits pour le cinéma. Les textes des historiens latins, de la mythologie et surtout ceux de la Bible offrent comme le dit Ricardo Freda, "des possibilités innombrables de scénarios passionnants" mais aussi des situations multiples pouvant être mises en spectacle, notamment les guerres. Pour ce qui est des costumes, des décors, des paysages, la peinture académique, les ruines et les conseils des spécialistes donnent aux réalisateurs l'image de l'Antiquité qu'ils sont censés reconstituer.

    Il faut ici distinguer deux types de films. Le premier s'attache à reconstituer une période historique à partir de documents d'époque que le réalisateur revisite avec l'aide de spécialistes de cette période. C'est le cas de Cecile B.DeMille dans "Samson et Dalila", de Manckiewicz dans "Cléopâtre", d'Anthony Mann dans "La chute de l'Empire romain" ainsi que de Howard Hawks dans "La terre des pharaons" . Le second se rapproche du film de divertissement populaire mettant l'accent sur les exploits de héros musclés (voir la série des Hercule et des Maciste) se déroulant dans des pays plus ou moins imaginaires et relevant plus du film fantastique que de la reconstitution.

    Quelle que soit l'intention du réalisateur et la qualité cinématographique du film, les cinéastes sont toujours influencés par le regard des auteurs anciens sur la période et par leurs propres représentations, elles-mêmes produites par la société à laquelle ils appartiennent. Ainsi, comme tout film dit historique, le peplum est donc un révélateur de préoccupations qui dépassent largement la période historique représentée. Quo vadis? est un film qui dénonce à la fois la cruauté d'un empereur romain et le système totalitaire dont il est la tête. Le parallèle avec l'URSS de Staline, dans le contexte le contexte de la Guerre Froide, s'opère aisément.

    Marc Ferro distingue deux types de cinéastes: ceux qui se servent de l'Histoire pour les besoins de l'intrigue et du spectacle sans avoir le souci d'éclairer le passé par une approche personnelle et ceux qui tiennent un véritable discours historique qui innove et qui appelle une critique historique destinée à rechercher d'une part l'idéologie qui le sous-tend et d'autre part le rapport qu'il entretient à l'Histoire. Critique méthodique (interne et externe) du document filmique, analyse du discours sur l'Histoire selon la méthode proposée par M.Ferro, recherche de l'impact du film sur la société dont il est le produit sont les angles d'approche du point de vue de l'historien.  

    II. Bibliographie et filmographie

    Un choix de publications et de films à utiliser en classe. 

    A. Bibliographie

    "Le péplum: l'Antiquité au cinéma."

    Ouvrage collectif dirigé par Claude Aziza, revue Cinémaction, n°89, Corlet, Télérama, 1998. C'est l'ouvrage de référence dirigé par Claude Aziza Maître de conférences de latin à Paris III. Hormis une série d'articles, il contient une filmographie très détaillée classée par périodes et par civilisation.

    Encyclopédie Alpha du cinéma T.4: Le cinéma historique. Ed. Alpha 1979.

    "Hollywood sur Nil" de Noël Howard . Coll. Poche Cinéma. Ed. Ramsey 1985. C'est le récit du tournage de "La Terre des pharaons" de Haward Hawks.

    "Le péplum et l'Antiquité latine" de Nadine Siarri-Plazanet. N° spécial de la revue Artela (mars 1990). Université du Mirail, 5 allée A.Machado 31058 Toulouse.

    "L'Histoire au cinéma " de Jean Loup Bourget. Découvertes Ed. Gallimard 1992.

    Un chapitre consacré à l'Antiquité et surtout aux rapports entre société et film historique. Des documents de toutes sortes illustrent ce petit livre avec notamment une partie concernant l'Egypte des pharaons et son "traitement" hollywoodien.

    "Cléopâtre, vie et mort d'un pharaon" de E.Flamarion. Découvertes Gallimard 1993.

    Péplum et superproduction. B.T.2 n°271 nov.1994 (abon.CDI).

    La synthèse la plus accessible, beaucoup de CDI en Collège y sont abonnés. Une filmographie bien fournie, des monographies plus ou moins intéressantes, une approche thématique qui peut servir de réservoir d'idées, font de cet ouvrage un excellent outil de travail.

    "Spartacus": dossier Contreplongée, cinéma l'Odyssée, Strasbourg .

    L'Antiquité au cinéma, d'Annie Collognat in Bulletin de l'Association Gu.Budé, Oct - 1994- (p.332-351).

    Catalogue ciné-vidéo (abonnement possible) 90 rue de Flandres 75943 Paris cedex 19.

    "L'Europe à l'écran : le cinéma et l'enseignement de l'histoire", par Dominique Chansel, Éditions du Conseil de l'Europe, 2001.

    Dominique Chansel - actuellement professeur au Lycée de Luynes - nous présente 50 films européens et leur utilisation possible en classe. Chaque fiche permet de connaître les conditions de réalisation de l'œuvre (le réalisateur, le scénario, l'accueil des contemporains ...), de porter un regard critique sur celle-ci (partis pris et points de vue), et d'en concevoir une utilisation pédagogique (pistes de travail, travaux de documentation).

    . Ouvrage très utile sur la démarche didactique même s'il ne traite pas spécifiquement l'Antiquité.

    La bibliographie ci-dessus n'a rien d'exhaustif. Nous avons essayé d'épouser les différents types de sources dont on peut disposer relativement facilement. 

    B. Filmographie

    Les films retenus ne représentent qu'une infime partie du corpus. Les critères de sélection s'appuient essentiellement sur la qualité de la reconstitution, l'intérêt pédagogique des thèmes et l'accessibilité soit par le biais des rediffusions télévisées, soit par la voie commerciale.

    1) Egypte ancienne

    - Nefertiti, reine du Nil de Fernando Cerchio. Italie 1962.

    Comme tous les péplums italiens de l'après guerre, ce film n'échappe pas aux règles: figuration nombreuse, décors grandioses, folklore antiquisant avec une pointe d'orientalisme, intrigues de palais, amours contrariées, mise en scène conventionnelle de type série B.

    On peut cependant trouver quelques scènes présentant certains aspects du rituel politico-religieux de l'Egypte pharaonique.

    - La Terre des pharaons de Howard Hawks . Etats-Unis 1955

    Superproduction américaine dont le tournage est raconté dans le savoureux

    "Hollywood sur Nil" de Noël Howard, directeur de la seconde équipe.

    - Pharaon de Jerzy Kawalerowicz. Pologne 1966.

    Film assez rare qui a été diffusé il y a quelques années sur Canal+. C'est une reconstitution bien documentée dont certains extraits peuvent être utilisés pour montrer la puissance du maître de l'Egypte.

    Mais attention! Les débats entre Ramsès XI et les prêtres qui finiront par l'assassiner, se rapportent plus à la Pologne des années 60' qu'à l'Egypte du 1er millénaire av. J.C.

    - Les dix commandements de Cecile B. de Mille Etats-Unis 1956.

    Une vision de l'Egypte très anachronique, sorte d'Etat totalitaire avant la lettre opprimant un peuple qui aspire à la liberté: les Hébreux. Là aussi, selon les objectifs de la séquence, nous pourrons trouver les extraits les plus pertinents:

    Cette filmographie ne peut pas ignorer l'interminable série de films sur Cléopâtre dont le premier "Le tombeau de Cléopâtre", est de G.Méliès (1899). Mais en général ces films sont plus utiles quand on étudie la civilisation romaine.

    2) La Grèce antique

    Contrairement à l'Antiquité romaine, la Grèce a moins inspiré les cinéastes, américains tout au moins.

    Hormis les héros mythiques, Héraclès-Hercule, Ulysse, Achille, Jason, Persée, Oedippe, le peplum grec ne s'intéresse guère aux sujets historiques. Le côté fantastique, grâce aux effets spéciaux, l'emporte sur la reconstitution fidèle du monde grec. 

    - Le lion de Sparte de Rudolph Maté. Grèce-Etats-Unis 1962.

    Film relatant l'exploit de Léonidas à Thermopyles, mais dont l'intérêt est assez limité.

    - Alexandre le Grand de Robert Rossen. Etats-Unis, 1956.

    Avec Richard Burton dans le rôle du roi macédonien, cette superproduction est surtout un portrait psychologique de ce personnage légendaire, agrémenté de quelques scènes de bataille qui ne manquent pas d'intérêt.

    - Ulysse de Mario Camerini. Italie 1954.

    C'est une adaptation assez libre, mais réussie, de l'Odyssée, Kirk Douglas, dans le rôle du héros, passant des moments intimistes aux scènes d'action avec beaucoup d'allant et de crédibilité.

    Ici, le travail transdisciplinaire avec le professeur de Français s'impose. La séquence du cyclope paraît, parmi d'autres, la plus spectaculaire sans oublier Charybde et Scylla et la vengeance d'Ulysse.

    - Le choc des Titans de Desmond Davis, Gr.Bretagne 1981 .

    Un des derniers péplums qui doit l'essentiel de sa réputation aux spectaculaires trucages de Ray Harryhausen. Il raconte les aventures de Persée, héros à qui les dieux imposent des épreuves extraordinaires tout en lui donnant les armes pour affronter des sorcières, des monstres et des scorpions géants.

    - Hélène de Troie de Robert Wise, E.Unis 1955. Superproduction hollywoodienne où le nombre de figurants atteint des sommets(30000...).

    3) L'Antiquité romaine

    Dès le premier âge du péplum, les "sujets romains" dominent avec les incontournables César, Néron, Caligula, Pompéi et Spartacus. Entre 1896, date du premier Néron de l'Italien Alberto Promio, et 1914, date de la première superproduction de l'Histoire, Cabiria de Giovanni Pastrone ( 4 heures de projection ), 4 péplums sur 5 ont une thématique latine.

    Dans la masse des productions de qualité très inégale, nous n'avons retenu que les grands classiques à la portée de nos élèves mais ce choix, faut-il s'en cacher, est aussi guidé par les images qui ont nourri notre enfance.

    - Romulus et Rémus de Sergio Corbucci, Italie-France,1961.

    La fondation de la cité de Rome revue façon peplum italien. Une mise en parallèle d'extraits ( par exemple le début et la fin du film ) et du texte de Tite-Live peut amener les élèves à réfléchir sur le thème mythe et Histoire.

    - Cabiria de Giovanni Pastrone, Italie 1914.

    Déjà diffusé sur Arte, ce monument du genre représente un double intérêt. Sur le plan cinématographique d'abord, le film révèle l'extraordinaire, pour l'époque, sens du spectacle qu'avait ce grand cinéaste. Sur le plan du traitement thématique de l'Antiquité le scénario de D'Annunzio et la mise en scène préfigurent déjà les peplums de l'âge classique : monstres, destructions, combats, héros musclé (: première apparition de Maciste ).

    - Les derniers jours de Pompéi : plusieurs adaptations cinématographiques de ce roman de W.Paul (1897), nous en avons choisi celle d'Ernest B Schoedsack (1935).

    - Spartacus de Stanley Kubrick, Etats-Unis 1960.

    Sur un scénario manichéen qui ne manqua pas de l'agacer, Kubrick, choisi pour remplacer A.Mann, réalise un classique dont on peut tirer deux extraits intéressants: le combat des gladiateurs et la manoeuvre des légions romaines lors de la bataille finale.

    -Cléopâtre de Joseph L. Mankiewicz, Etats-Unis 1963.

    " Le film dont je ne parle jamais ".Véritable gouffre financier, ce film a failli ruiner le réalisateur mais il représente sans doute un des sommets du peplum.

    4) Rome et le christianisme. 

    - Ben Hur de William Wyler, Etats-Unis 1959.

    Ici aussi la vision des Romains est très proche du contexte historique des années 50 (affrontement entre le camp de la liberté et le système totalitaire soviétique) et rappelle par certains côtés l'occupation allemande..

    " Que dois-je faire pour être encore plus proche de la réalité?" demande Wyler à une spécialiste de l'Empire romain. "Il faut tout brûler" lui répond l'historienne tout en soulignant les qualités esthétiques de la reconstitution.

    La course de chars reste cependant un véritable morceau d' anthologie à intégrer dans le montage intitulé " Les jeux du cirque".

    D'autre part, des séquences intéressantes pourraient être utilisées pour montrer quelques aspects de la domination romaine ainsi que la bataille navale .

    - Quo Vadis? de Mervyn Le Roy. Etats-Unis 1951.

    C'est une reconstitution de qualité dont les scènes les plus spectaculaires ont été tournées par Anthony Mann. En revanche, l'image de Néron ( amusante composition de Peter Ustinov) est autant marquée par le contexte de la Guerre Froide (Staline) que par la "martyrologie" chrétienne. Deux civilisations s'affrontent: totalitarisme romain et christianisme, ce qui n'est pas sans rappeler, ici aussi, l'affrontement Est-Ouest. On peut également mener une réflexion sur la persécution de 64 ap. JC et les multiples lectures qui peuvent en être faites.

    - Barabbas de Richard Fleischer, Etats-Unis-Italie, 1962.

    Film très inégal comme toute la carrière du cinéaste. Bonne reconstitution des jeux du cirque.

    -La chute de l'Empire romain d'Anthony Mann, Etats-Unis, 1964.

    Malgré ses anachronismes (l'action précède de trois siècles la fin de l'Empire d'Occident), c'est une œoeuvre spectaculaire et une reconstitution minutieuse des rapports entre Rome et les Barbares.





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